les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

dimanche 17 mai 2015

les cortex ont parlé



Les cortex de Fidel et de François ont parlé.
Dans les rencontres entre les grands ( enfin ceux qui se croient tels) de ce monde, il y a l’image, le face à face, un peu de trois quarts souvent, la poignée de mains,  l’air plus ou moins content de se rencontrer et les sourires ou les gueules allongées qui vont avec,  le regard fixé sur l’objectif pour bien marquer que l’on est conscient de la gravité du moment et qu’il faut témoigner pour l’histoire. Et puis il y a ce que l’on se dit officiellement, souvent avec l’aide de traducteurs qui légèrement en retrait se doivent de ne rien perdre, de ne rien trahir de ce qui s’exprime, y compris toutes les nuances diplomatiques de rigueur. Il peut y avoir aussi ce que l’on ne se dit pas directement, mais que l’on sous-entend au détour d’une phrase. Il y aura ensuite officiellement ce que l’on a dit que l’on s’est dit, avec parfois quelques nuances et quelques coups de piques. Il y aura même des commentaires sur l’ambiance chaleureuse, guindée, glaciale (au choix) de la rencontre, sur les promesses ou l’absence de promesses dont elle est porteuse.
Mais il n’y a jamais ce que les protagonistes ont pu penser, ressentir face à leur interlocuteur, les jugements intérieurs qu’ils ont pu émettre, les émotions qu’ils ont pu ressentir. Leurs monologues intérieurs resteront les faces cachées de ces rencontres historiques que seules des livres de mémoires sincères lèveront bien des années plus tard.
Nous tairons nos sources.
Eh bien dans le cadre de la rencontre entre Fidel Castro et François Hollande qui a eu lieu la semaine dernière à la Havane, le TC qui ne recule devant rien, par un procédé que nous ne dévoilerons pas (nous avons, nous aussi, le droit de protéger nos sources) a eu accès aux pensées intimes des deux protagonistes. Une plongée en direct live dans les cortex de Fidel et de François.
Commençons par le cortex de François «François tu te rends compte, devant toi, Fidel, le lider maximo, celui qui a chassé l’impérialisme de sa petite île, le copain du Che, celui qui a donné des migraines aux amerlocs, celui qui a incarné les espoirs d’un peuple et même au-delà… Moi qui n’incarne que les désespoirs du mien ! Courage, François, montre-toi à la hauteur ! C’est dur ! Il a connu la clandestinité, les combats armés, les pétarades des mitraillettes, l’insurrection populaire, la liesse du peuple qui se libère d’un dictateur. Il a su parler à ce peuple jusqu’à incarner  le visage de la revolucion… Tiens ! Tiens ! Il ne me dit rien du mal que j’ai pu dire de lui il y a quelques années. Il ne se moque pas des mots « gauche » et « socialiste » que chez nous nous utilisons à tort et à travers.
Le maximo … et le minimo
Il ne me donne aucune leçon sur ce que je devrais faire en France, par contre il semble très bien connaître les souffrances et les sacrifices de son peuple et, avec son frère-président, il veut s’y attaquer en sortant du conflit permanent avec Washington … Il est plus très jeune, il est marqué par les épreuves de la vie, mais quelle vitalité ! Il me faudrait lui demander s’il a un traitement médical spécifique, je pourrais le prendre, moi qui suis bien plus jeune, mais mou… mais mou… Il n’y a que les virées le soir en scooter qui me requinquent un peu… Moi le lider minimo !»
Fidel est volubile. Son cortex vibre sec ! Il peut parler et penser à la fois, il aime rire sous cape : « Caramba ! Il s’appelle Hollande et il représente la France, no comprendo ! ha ! ha ! pas étonnant qu’il ne la connaisse pas bien !  C’est une erreur de casting : il ne semble pas tout à fait au niveau. En France, ils ont souvent de bonnes idées, mais ils n’ont pas toujours les politiques qui vont avec. Ils parlent beaucoup de revolucion, palabras… solo palabras !
Un petit côté hijo de…
Lui, le François  n’en parle même pas. Il chauffe la place ! Il a l‘air gentil, mais il a un petit côté « hijo de… » Il vient de faire ami-ami avec le roi-facho, mais plein de tunes,  de l’Arabie Saoudite, deux jours après il fait ami-ami avec moi. On dirait qu’il a la conscience dans les chaussettes et qu’il a appris la politique par correspondance. Il confond même le PC et le FN : je me demande s’il a vraiment compris que tous les gouvernements ne sont pas faits pareil, qu’il y a des progressistes, des qui veulent changer le monde, la société, des qui veulent la justice, l’égalité et des gouvernements qui s’en tamponnent le coquillard de ces choses-là. Lui on dirait qu’il est du côté des tamponneurs de coquillard… mais qu’il n’ose pas le dire… Un grand timide sans doute… Caramba, ils sont pas sortis de la mierda, les Français… »
Jean-Marie Philibert

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