les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

vendredi 2 octobre 2015

docteur, c'est normal



Docteur, c’est normal ?

Le TC a fait appel aux services de deux éminents docteurs en baratinologie pour tenter d’appréhender cette notion de Normalité qui depuis 2012 revient de façon récurrente dans les propos de notre président à chaque reproche qui peut lui être fait.
Le professeur Jean-Pierre Trérigide dirige le laboratoire de normalité absolue du CNRS, sa consoeur Marinette Momolle, elle, est experte dans l’étude des mollassons, cette espèce de batraciens qui vous glissent entre les doigts dès que vous les confrontez à leurs responsabilités.
Le TC : Merci, votre collaboration doit nous aider à comprendre le pourquoi de tant de normalité. Professeurs, votre sentiment ?
Le Trérigide : Le normal est victime de sa normalité dont il s’est fait un rempart et il ne peut penser la vie, la sienne et celle des autres qu’à travers ce prisme. Trois, quatre, cinq millions de chômeurs ? Tout est normal. La Trierweiller, m’agace, je la jette, je la remplace… Normal ! Les patrons ont tous les pouvoirs, ils ont donc droit à toute ma sympathie. Normal ! La normalité rend inattaquable et peut autoriser toutes les audaces, jusqu’à l’inversion de toutes les références. N’est-il pas difficile de bien distinguer la droite et la gauche, il est donc normal de les confondre, de les superposer, de les malaxer pour empapaouter grave tous les adversaires de la normalité dont vous êtes au TC.
La Momolle : J’ajouterai que le normal absolu, tel que l’incarne le François en question, va s’engager dans toutes les brèches politiques qui se présentent pour nous y perdre, va rechercher tous les soutiens ambigus et flous du genre Valls ou Macron ou des écolos mous-mous qui veulent devenir ministres. Sa seule exigence : qu’ils présentent toutes les normes utiles, normes françaises, européennes (label Merkel) et normes financières, estampillées Wall Street. Dans son cas, les normes seront ramollos, ce qui les rend adaptables à toutes les situations et particulièrement efficaces. D’où le paradoxe d’Hollande : le mou dure (sic) et on ne s’en dépêtre pas.
Le TC : Madame, Monsieur, voyez-vous une issue possible ?
La Momolle : La notion d’issue n’a aucun sens pour le normal absolu à qui le pays a donné tant de pouvoirs. Quand on est dans la merde, on y est et on y reste, c’est la norme. Et l’humanité est vouée à y être et à y rester le plus longtemps possible. Pour l’espoir, il faut aller au temple, ou ailleurs, ou à la Française des jeux par exemple. Mais ne demandez rien à Hollande, il s’en tirera par une pirouette et, en coulisse, rira de votre naïveté. Le normal, cependant, a un point faible, même s’il est dodu, et de plus en plus d’ailleurs, il a une fragilité congénitale dans la partie postérieure, appelée vulgairement le cul. Un coup de pied appliqué avec vigueur sur cette partie-là a pu donner quelques résultats, mais il faut un traitement de longue haleine.
Le Trérigide : Comme tous les absolutismes, la normalité ne peut disparaître que dans un contexte révolutionnaire. Le normal a une trouille verte-rouge-bleue de tout ce qui peut de loin et de près ressembler à quelque chose qui aurait un rapport avec 89, 48, 68, 17, 70. Tellement,  que le normal a banni ces chiffres de son arithmétique. Il importe donc parallèlement aux traitements du postérieur préconisés par ma collègue, de susciter, organiser, promouvoir, une montée sourde, mais forte, directe et diffuse à la fois, unitaire et diverse, déterminée et obstinée d’une exigence révolutionnaire, seule à même de rendre à la normalité sa vraie nature : celle d’une baudruche.
Le TC : Merci, Docteurs !
Jean-Marie Philibert.

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