les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 20 octobre 2015

perpignan écouter travailler



PERPIGNAN ... écouter et travailler…
Pourquoi tu tousses ?
La ville a des atouts et on serait presque tenté d’y croire. En effet elle jouit d’une situation géographique exceptionnelle, à quelques encablures de la mer et pratiquement au pied du Canigou qui veille sur elle. Elle profite d’un climat qui fait des envieux à chaque bulletin météorologique national. Elle a gardé de précieuses traces de son passé et elle n’a pas été défigurée  par des projets à la modernité insolente. Elle a préservé son particularisme culturel et social. Elle accepte tout à fait son rôle de ville frontière, ouverte et  cosmopolite. Elle peut séduire et elle séduit. Même si les réalités urbaines tiennent difficilement les promesses des cartes postales.
Parce que la ville, même si des élus en campagne l’ont imaginé en archipel, ne vit pas sur une île, hors d’un monde en crise, en mutation profonde.
Les divisions sociales y sont souvent scandaleusement visibles : les quartiers en déshérence sont multiples et nombreux. Nous avons même des modèles en la matière qui ne dépareraient pas dans des villes du tiers monde. La situation de l’emploi  y est catastrophique et il ne reste plus grand chose du maigre tissu industriel. La précarité est  devenue la norme. Beaucoup sont partis ailleurs. Et les jeunes savent a priori que leur avenir imposera une expatriation.
Contents et satisfaits
Mais nous avons des élus municipaux contents, satisfaits, heureux, de ce qu’ils ont fait, de ce qu’ils font, de ce qu’ils envisagent de faire. Ils n’ont qu’une ambition : continuer …à chauffer les fauteuils confortables de la salle du conseil municipal, continuer à s’abriter derrière un clientélisme forcené, et changer le moins de choses possible à un système alduyiste qui les a conçus et qui les perpétue.
Je n’en veux pour preuve que la nouvelle campagne lancée par le successeur d’Alduy-le-fiston, alias roi de la chaussette, le dénommé Jean-Marc Pujol. Il fut pendant de longues années son fervent second. Cette campagne doit nous coûter quelques sous, puisqu’elle se répand sur de nombreux panneaux de la ville, et qu’elle a dû mobiliser de puissants génies de la communication quand on mesure son originalité.
Le Maire écoute
En effet Monsieur le Maire tente de résumer son action, son ambition, sa vision de l’avenir, en une formule-choc, capable de rendre jaloux tous les Séguéla du monde : Jean-Marc Pujol : écouter, travailler ! Tout est dit en deux mots, perpignanais restez cois. Le maire travaille et il vous écoute !
Vous vous plaignez d’une circulation anarchique, d’un plan de circulation abracadabrant, d’un manque crucial de places de stationnement, vous le dites, le redites, vous avez été écoutés, le tout accompagné de nombreux « cops de ma » et d’un flot de propos lénifiants. Mais vous constatez que ça va de plus en plus mal, que le stationnement en ville requiert des prouesses de plus en plus extraordinaires. Tout simplement parce que votre maire vous écoute, mais ne vous entend pas. Votre parole est de peu de poids face à celle des propriétaires de parkings payants qui se nourrissent grassement de la situation. La galère, c’est pour vous, pas pour eux.
Mais n’entend pas
La ville, son centre, en particulier, s’étiole. Il dépérit. Les signes d’une mort lente sont sérieux et de nombreuses voix s’élèvent pour susciter une réaction. Le Maire n’écoute pas ceux qui disent que la fermeture de l’école des arts est une aberration. Il n’écoute pas les propositions pour revivifier la vieille ville. Il préfère s’enferrer dans les projets pharaoniques du centre du monde où il règne en seigneur de l’agglo, et dans la multiplication des zones commerciales qui finiront d’achever ce qui reste de vie dans le centre-ville. Il est vrai que du haut de l’hôtel de l’agglo, il a du mal à écouter et entendre les rumeurs de la ville. Mais à ces hauteurs, il peut enfin travailler, parce que c’est là sa deuxième ambition. IL travaille… à quoi d’ailleurs ? Mystère ! A-t-il  des projets pour la ville, une ambition, un dessein ; pour faire que les richesses qu’elle recèle, y compris financières, soient mises au service du plus grand nombre, a-t-il une volonté démocratique pour y associer les forces vives  aptes à se mobiliser pour la sortir du marasme ?
Mystère ! Mystère ! Mystère !
La campagne en question n’en dit rien, sans doute il y travaille. Et comme disait ma mémé : il ne faut pas déranger le petit quand il travaille !
Jean-Marie Philibert.







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