PERPIGNAN
... écouter et travailler…
Pourquoi tu
tousses ?
La ville a des atouts et on serait presque tenté d’y croire.
En effet elle jouit d’une situation géographique exceptionnelle, à quelques
encablures de la mer et pratiquement au pied du Canigou qui veille sur elle.
Elle profite d’un climat qui fait des envieux à chaque bulletin météorologique
national. Elle a gardé de précieuses traces de son passé et elle n’a pas été
défigurée par des projets à la modernité
insolente. Elle a préservé son particularisme culturel et social. Elle accepte
tout à fait son rôle de ville frontière, ouverte et cosmopolite. Elle peut séduire et elle
séduit. Même si les réalités urbaines tiennent difficilement les promesses des
cartes postales.
Parce que la ville, même si des élus en campagne l’ont
imaginé en archipel, ne vit pas sur une île, hors d’un monde en crise, en
mutation profonde.
Les divisions sociales y sont souvent scandaleusement visibles : les quartiers en déshérence sont multiples et nombreux. Nous avons même des modèles en la matière qui ne dépareraient pas dans des villes du tiers monde. La situation de l’emploi y est catastrophique et il ne reste plus grand chose du maigre tissu industriel. La précarité est devenue la norme. Beaucoup sont partis ailleurs. Et les jeunes savent a priori que leur avenir imposera une expatriation.
Les divisions sociales y sont souvent scandaleusement visibles : les quartiers en déshérence sont multiples et nombreux. Nous avons même des modèles en la matière qui ne dépareraient pas dans des villes du tiers monde. La situation de l’emploi y est catastrophique et il ne reste plus grand chose du maigre tissu industriel. La précarité est devenue la norme. Beaucoup sont partis ailleurs. Et les jeunes savent a priori que leur avenir imposera une expatriation.
Contents et
satisfaits
Mais nous avons des élus municipaux contents, satisfaits,
heureux, de ce qu’ils ont fait, de ce qu’ils font, de ce qu’ils envisagent de
faire. Ils n’ont qu’une ambition : continuer …à chauffer les fauteuils
confortables de la salle du conseil municipal, continuer à s’abriter derrière
un clientélisme forcené, et changer le moins de choses possible à un système
alduyiste qui les a conçus et qui les perpétue.
Je n’en veux pour preuve que la nouvelle campagne lancée par
le successeur d’Alduy-le-fiston, alias roi de la chaussette, le dénommé
Jean-Marc Pujol. Il fut pendant de longues années son fervent second. Cette
campagne doit nous coûter quelques sous, puisqu’elle se répand sur de nombreux
panneaux de la ville, et qu’elle a dû mobiliser de puissants génies de la
communication quand on mesure son originalité.
Le Maire
écoute
En effet Monsieur le Maire tente de résumer son action, son
ambition, sa vision de l’avenir, en une formule-choc, capable de rendre jaloux
tous les Séguéla du monde : Jean-Marc
Pujol : écouter, travailler ! Tout est dit en deux mots,
perpignanais restez cois. Le maire travaille et il vous écoute !
Vous vous plaignez d’une circulation anarchique, d’un plan de
circulation abracadabrant, d’un manque crucial de places de stationnement, vous
le dites, le redites, vous avez été écoutés, le tout accompagné de nombreux
« cops de ma » et d’un flot de propos lénifiants. Mais vous constatez
que ça va de plus en plus mal, que le stationnement en ville requiert des
prouesses de plus en plus extraordinaires. Tout simplement parce que votre
maire vous écoute, mais ne vous entend pas. Votre parole est de peu de poids
face à celle des propriétaires de parkings payants qui se nourrissent
grassement de la situation. La galère, c’est pour vous, pas pour eux.
Mais
n’entend pas
La ville, son centre, en particulier, s’étiole. Il dépérit.
Les signes d’une mort lente sont sérieux et de nombreuses voix s’élèvent pour
susciter une réaction. Le Maire n’écoute pas ceux qui disent que la fermeture
de l’école des arts est une aberration. Il n’écoute pas les propositions pour
revivifier la vieille ville. Il préfère s’enferrer dans les projets
pharaoniques du centre du monde où il règne en seigneur de l’agglo, et dans la
multiplication des zones commerciales qui finiront d’achever ce qui reste de
vie dans le centre-ville. Il est vrai que du haut de l’hôtel de l’agglo, il a
du mal à écouter et entendre les rumeurs de la ville. Mais à ces hauteurs, il
peut enfin travailler, parce que c’est là sa deuxième ambition. IL travaille… à
quoi d’ailleurs ? Mystère ! A-t-il
des projets pour la ville, une ambition, un dessein ; pour faire
que les richesses qu’elle recèle, y compris financières, soient mises au
service du plus grand nombre, a-t-il une volonté démocratique pour y associer
les forces vives aptes à se mobiliser
pour la sortir du marasme ?
Mystère ! Mystère ! Mystère !
La campagne en question n’en dit rien, sans doute il y
travaille. Et comme disait ma mémé : il
ne faut pas déranger le petit quand il travaille !
Jean-Marie Philibert.
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