les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 12 octobre 2015

la croisée des chemins



La croisée des chemins
Le propre de l’histoire est de ne jamais être écrite à l’avance et de réserver toutes les surprises agréables ou désagréables possible, de permettre les interprétations multiples, de rester ouverte à toutes les aventures, fussent-elles les plus périlleuses. Le déterminisme existe peut-être, mais nous ne l’avons pas rencontré, ou quand nous y avons un peu trop cru, la réalité s’est employée à nous démontrer qu’il pouvait y avoir des grains de sable, et même un peu plus, dans les rouages de notre destin prétendument programmé. Tout est donc à faire et à re-faire et à re-re-faire pour qui veut que sa vie, comme celle du plus grand nombre, ne soit pas emportée par un torrent de larmes, pour qui veut que l’espoir soit un sentiment humain et partagé, et plus seulement une compensation fantasmagorique face à un monde trop souvent insupportable.
Soyez sages
Certes, c’est fastidieux, c’est compliqué, c’est souvent la même chose, les mêmes conflits entre les nantis et tous les autres, les mêmes couleuvres à avaler, les petites victoires et les grandes rebuffades, la même arrogance des parvenus, les mêmes mensonges et les mêmes promesses non tenues. Rappelez-vous l’un, « je suis l’ennemi de la finance », l’autre,  « Je serai le président du pouvoir d’achat »… Et puis le pouvoir d’achat en berne, le chômage, la précarité, la misère au zénith. Les plans sociaux qui se multiplient. Mais soyez sages, ne soyez pas violents, écoutez les médias qui vous prêchent la résignation. Attendez-vous au pire, comme cela vous vous satisferez du petit peu qui est votre lot quotidien. Regardez le monde et ses désespérances et vous aurez presque le sentiment d’être devenu un nanti, comme ceux de la ligne plus haut ! Le foutage de gueule est permanent et on nous demande presque de dire merci.
J’ai comme le sentiment que ça marche de moins en moins : la preuve par la chemise du DRH d’Air France (d’habitude le beau linge était plus résistant), la preuve par la façon dont cet événement a été perçu ( ben fet !, comme on dit ici ),  la preuve par les manifestations de la semaine, l’interprofessionnelle du 8 Octobre, celles contre la réforme rétrograde du collège du 10, la preuve dans la détermination qui s’y exprimait, la preuve dans l’aspiration à l’unité qui s’y lisait.

Les apôtres de la reculade
Le gouvernement en place, tout en se réclamant de la gauche ne veut rien entendre : il joue l’impuissance, l’Europe, la lutte contre les déficits, la responsabilité, la cohésion nationale et les petites manœuvres pour conserver un pouvoir qui lui échappe.
La droite « présentaple » qui a l’ambition d’incarner toute la RRRépublique se déchire pour savoir qui va avoir la plus grosse part du plat de lentilles et continue à traîner son lot de casseroles (la dernière en date Guéant, un ministre de l’intérieur à qui on promet  5 ans d’inégibilité). Elle semble avoir du mal à séduire ses fidèles. Et promet de nouvelles reculades comme voies de progrès
L’autre droite, celle qui a fait de la xénophobie, du racisme, de la ségrégation, son champ de manœuvre, celle qui se nourrit de toutes les difficultés sociales pour récupérer un électorat ignorant et borné, attend son heure pour récupérer la mise et la partager avec tous ceux qui ont la conscience et la mémoire au fond des chaussettes. Au détriment de qui ? Mais du peuple bien sûr !
Persistons !
Et puis il y a la gauche, la vraie, la seule, le terme a beaucoup souffert : ne vaudrait-il pas mieux parler des forces de progrès, des volontaires pour des changements réels, des combattants des injustices, de ceux qui ne renonceront jamais, de ceux qui donnent des migraines à la bourse, aux patrons, aux réactionnaires. Ce sont les seuls acteurs de l’alternance qui sont présents dans les luttes d’aujourd’hui, comme ils l’étaient dans celles d’hier. Ils savent qu’il n’y a pas d’autres méthodes que la persistance, la résistance, d’autres voies que l’unité. Et ils l’ont construite pour les prochaines élections régionales pour permettre dans quelques semaines que l’intervention citoyenne donne un coup d’arrêt à la dérive mortifère pour la justice et la démocratie dans laquelle les Macron, Sarkozy, Valls, Morano, Pujol, la Marine et son prince consort, et toute une clique de ramollis du bulbe, mais pas du portefeuille, tente de faire leurs choux gras.
Nous sommes à la croisée des chemins : à nous de choisir le bon ! Le chemin du rouge têtu !
Jean-Marie Philibert.

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