les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 14 décembre 2015

irréductible



Les irréductibles
Dans sa déclaration de l’entre-deux tours,  Jean-Luc Mélenchon semble vouloir enterrer le Front de gauche… sans l’enterrer tout-à-fait… tout en l’enterrant quand même un peu
Dans une interview au Monde le 10 décembre, à la question, «  Est-ce que le Front de gauche peut survivre à son résultat de dimanche soir ? »
Il répond :
« Sous cette forme-là, non. Aux régionales, nous étions illisibles et dispersés en quatre combinaisons différentes pour treize régions… Il faut reconquérir notre visibilité et notre capacité d’entraînement, changer nos méthodes et notre relation au pays. Je ne m’attendais pas à nous voir, cinq ans après, quasiment revenu à la case départ. » (Patatrac, il l’enterre !)
Et ensuite quand on lui demande comment le Front de gauche peut partir groupé en 2017, il termine ses déclarations en précisant :
« Il faut laisser la poussière de l’élection tomber et comparer les diagnostics. Mais une présidentielle a sa logique interne. Elle doit être pour nous le moment de régler tous les problèmes d’un coup. Celui de la forme de notre organisation commune et de la participation des citoyens à l’action collective. Tout le monde doit avoir conscience que des limites ont été atteintes dans la patience des Français. Ce pays veut des solutions à ses problèmes. Il y a une demande  d’égalité, d’autorité et de clarté. Je me sens prêt pour ça. » (Il ne l’enterre pas tout-à fait, ouf !)
Soyons clair
J’écris ces lignes (vendredi 11 décembre) sans attendre les résultats du second tour, mon humeur me pousse à donner ma vision-à-moi du Front de gauche qui a aussi sa légitimité, même si je n’ai pas la surface médiatique du camarade Jean-Luc, ni les mêmes ambitions. Sans doute peut-être un peu plus de clarté !
Le Front de gauche repose sur une donnée incontournable : il rassemble des organisations différentes qui s’inscrivent toutes dans des perspectives de transformations sociales, mais qui gardent leur autonomie, leur organisation, leur personnalité et leur histoire. Elles ont fait le pari de l’unité d’action sur un certain nombre de domaines, en particulier sur des plans électoraux, et pour cela il est impératif qu’elles mettent en œuvre des stratégies, si ce n’est uniformes, au moins relativement proches, pour rester crédibles aux yeux des Français. La cacophonie est suicidaire, même s’il est légitime que chacun cherche à faire entendre sa petite musique.
Ne semons pas la division.
On est souvent sur la corde raide et on peut donner trop facilement le sentiment que la tentation de rouler pour soi est plus forte que l’ambition de construire ensemble, si chaque fois que l’un dit blanc, l’autre dit gris pâle, et que le troisième pense gris souris. Le responsable c’est toujours l’autre qui n’a pas tout bien compris et qui sème la division.
C’est un scénario que nous avons malheureusement connu depuis les présidentielles de 2012 et qui donne à Mélenchon l’impression d’être « quasiment revenu à la case départ ». Dans un tel processus politique on est condamné à avoir raison ensemble et pour cela à rester à la fois modeste et ferme dans le souci de préserver l’unité. Les egos démesurés, les déclarations fracassantes, les coups de gueule intempestifs, sont à éviter, comme sont à endiguer les effusions sentimentales. Elles sont trop souvent à l’œuvre sur le terrain politique et sont autant de risques de perte de la lucidité minimale nécessaire pour construire une action publique rarement simple.
Un front à enrichir.
Ne négligeons jamais l’espoir que ceux qui nous écoutent avec bienveillance  veulent voir prendre forme, l’espoir qu’il est possible de changer le désordre du monde, qu’il est possible de le  faire  dans une action collective qui prenne en compte les intérêts de ceux qui vivent durement et qui sont le peuple
 La justice sociale, le progrès social, l’émancipation de chacun par la promotion de tous, restent des ambitions dignes et nobles : elles vont à l’encontre du déferlement de haine, qui est l’horizon plombé de l’extrême droite. Elles ne suscitent pas des enthousiasmes forcenés dans la droite présentable, la gauche « hollandaise » les a oubliés en route. Alors ?
Il ne reste qu’un front d’irréductibles pour en parler vraiment et tenter de les mettre en œuvre.  C’est un Front de gauche bien sûr. Je pense qu’on pourrait s’en servir davantage et mieux.  Tu vois Méluche on est presque d’accord !
Jean-Marie Philibert

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