les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mercredi 23 décembre 2015

Envie


Envie …

Cette remarque d’un représentant d’un parti du Front de gauche à propos des résultats des élections régionales concernant l’électorat : « …On ne leur a pas donné envie ! » …

Un représentant socialiste aurait pu dire la même chose, quant à Sarkozy, il se moque des envies des autres, la seule qui compte, c’est la sienne.

La seule à donner envie, à en croire les résultats, c’est l’extrême droite. Elle donnait envie à tant de gens qu’il a fallu pour les empêcher de décrocher le pompon que beaucoup d’électeurs aillent voter contre elle, pour des candidats qui ne leur donnaient pas tellement envie.

Envie de quoi ?

Envie de quoi ? De bouter les étrangers hors de France… De se donner des boucs émissaires qui porteront tous les péchés du monde … De prendre des fascistes aux petits pieds pour des démocrates d’un genre nouveau … De croire à des mensonges  éhontés qui font passer les vieilles lunes pour des évidences efficaces …

Envie d’ordre … De patrie … De travail … De famille … Pétain revient !

Envie de s’étourdir.

Quand le comportement politique d’un peuple dans sa masse prend de telles distances avec les formes élémentaires de la rationalité, avec les données  de l’histoire récente, avec des traditions  démocratiques construites de hautes luttes, au fil d’engagements forts,  et perçus comme des modèles universels, l’inquiétude est légitime. Il y a du pain sur la planche pour tenter d’empêcher que la dérive conduise au pire. Bien naïfs ceux qui semblent sous-estimer la tentation du pire.

Les paradoxes

Parce que le terreau social qui pourrait l’engendrer n’en finit pas de produire de la détresse sociale, de l’exclusion, de la précarité présentées comme des fatalités absolues. Quel paradoxe : un pays riche où les gens sont très nombreux à souffrir !  Un pays qui a soif d’unité où les inégalités s’exacerbent de la façon la plus visible ! Une volonté démocratique trop souvent brimée !

L’incurie du pouvoir et sa propension à faire croire qu’il fait, qu’il va faire, qu’il fera,  qu’il est prêt à travailler avec d’autres pour faire encore mieux, ne peuvent pas susciter une grande confiance, d’autant que, depuis le début, les socialistes ont dit une chose ( combattre la finance) et ont fait le contraire ( les guiliguilis au patronat). L’allure martiale d’Hollande, la tête fermée de Valls, les mains tendues à la droite, ne cachent pas l’enfermement dans des choix économiques assassins pour le peuple. Et le peuple n’a plus envie.

Des envies … de vie

Mais il doute, il cherche, il observe, il lutte aussi, il continue à lutter, il n’a cessé de lutter, il fatigue peut-être. Il aspire à autre chose qu’à un avenir plombé. IL réfléchit et prend conscience de la complexité du monde, des choses. Mais résiste encore et toujours.

Etre au cœur de ce mouvement populaire ! Non pas pour y apporter la solution miracle, mais pour participer à l’élaboration collective d’une politique de progrès, de justice sociale, de démocratie renforcée, pour construire la seule issue possible : celle qui sera en mesure de mettre en œuvre une transformation sociale d’ampleur totalement nouvelle avec l’ambition de rendre enfin ce monde humain. Nous passerions alors des envies mortifères des dernières élections à des envies nobles et dignes, de vraies envies … de vie. Un beau cadeau à nous faire, à nous-mêmes !

Jean-Marie Philibert.

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