Evitez de
croire ce qu’ils vous racontent
Hier, le 11 mars, à l’écoute du Soir 3 de FR3, je n’ai pas pu m’empêcher d’envoyer à
la rédaction de ce journal-feuille-de-propagande un mail d’engueulade : en
effet dans le cadre du traitement du projet de réforme du code du travail, la
rédaction rendait compte de l’entrevue entre le premier ministre et une
délégation de l’Unef qui s’était plutôt mal passée : le syndicat étudiant
renvoyait le gouvernement dans les cordes de ses turpitudes. Des propos clairs,
nets et sans bavure, difficilement manipulables. Comment faire donc pour
manipuler, ne serait-ce qu’un petit peu ? Ces gens de la petite lucarne
ont des ressources inépuisables : ils sont allés chercher des jeunes, bien
sûr, mais tout ce qu’il y a de plus BCBG, vu qu’ils sont, dit-on, jeunes chefs
d’entreprise pour leur faire dire tout le bien qu’il faut penser du projet de
loi Khomry : « Le vieux
code du travail est archaïsme absolu et il faut, quand on est jeune, vivre avec
son temps ». Et notre temps, à nous, ne saurait être que celui du
retour à l’esclavage pour faire plaisir à Gattaz et à ses acolytes.
Je vous tiendrai informer de la réponse, si réponse il y a.
Une pure
fiction
A chaque mouvement social d’ampleur, et à mon âge j’en ai
vécu quelques-uns, je suis toujours surpris de l’incapacité de ceux dont,
pourtant, c’est le métier, à rendre compte des événements, de leur sens, de
leur ampleur, des forces qui y opèrent, de leur inscription dans une histoire
en train de se faire. Ils traitent de la chose comme s’il s’agissait d’une pure
fiction théâtrale, sans conséquences sociales. Pour eux, de méchants
manifestants crient sans retenue et sans nécessairement comprendre ce qu’ils disent
face à des robocops, beaux comme des dieux (je rigole) qui seraient les
gardiens du temple de l’ordre établi. Pendant ce temps, des énarques
sociaux-démocrates-libéraux-républiquinquins, entourés de patrons fortunés font
des prières pour que la crise soit de courte durée et qu’ils aient le moins de
choses à lâcher possible.
Messieurs
de la bien-pensance…
Messieurs de la bienpensance, vous vous fourrez le doigt dans
l’œil une fois de plus. Vous n’avez pas
compris que le trop plein de souffrance sociale déborde. Un trop plein est fait
pour ça d’ailleurs. Vous n’avez pas senti que la jeunesse n’est pas sans
conscience et qu’elle ne supporte plus le no-future que vous lui imposez. Vous
avez complétement oublié que la solidarité est un sentiment humain et partagé.
Vous avez cru le syndicalisme rouge et
têtu, comme je l’aime, fatigué, sclérosé, dépassé. Vous avez fait les
yeux doux aux syndicalistes mous-mous (en français réformistes et endormis) qui
ne vous sont pas d’un grand secours.
La crise est grave, les gens sont fatigués, mais déterminés.
Le cop
d’escoumbre…
Vous avez confondu l’opinion publique, celle que l’on sonde à
longueur d’années, pour être sûr que la vaselino-thérapie quotidienne
fonctionne comme il faut et les courants profonds de valeurs qui nous
constituent. Elles sont construites par l’histoire, par le peuple, par
l’éducation, par les expériences et les luttes. Dans ces valeurs, vous semblez
découvrir qu’il y a le droit social. Quel aveuglement !
Et évitez de croire tout ce que la presse écrite, parlée,
télévisée vous dit de la situation. Sa complaisance est généralement coupable.
La trop grande proximité avec les pouvoirs, l’argent de ses patrons, le
conformisme de ses acteurs sont des tares si profondes qu’il y faudrait un bon
cop d’escoumbre.
Ecoutez plutôt la rumeur qui monte des profondeurs du peuple…
PS : Une
ultime petite preuve que ce qui est écrit dans le journal tient du fantasme pur
jus : l’Indépendant du vendredi 11 mars, à propos d’un article sur les 80
ans de notre hebdomadaire me pare du titre
tant convoité de rédacteur en chef du TC. Il se trompe et il ne se rend
compte de rien. Morale de l’histoire, continuez à faire confiance, malgré son
âge, à votre-notre Travailleur catalan.
Jean-Marie Philibert
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire