les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 14 mars 2016

le cop d'escoumbre


Evitez de croire ce qu’ils vous racontent

 Hier, le 11 mars,  à l’écoute du Soir 3  de FR3, je n’ai pas pu m’empêcher d’envoyer à la rédaction de ce journal-feuille-de-propagande un mail d’engueulade : en effet dans le cadre du traitement du projet de réforme du code du travail, la rédaction rendait compte de l’entrevue entre le premier ministre et une délégation de l’Unef qui s’était plutôt mal passée : le syndicat étudiant renvoyait le gouvernement dans les cordes de ses turpitudes. Des propos clairs, nets et sans bavure, difficilement manipulables. Comment faire donc pour manipuler, ne serait-ce qu’un petit peu ? Ces gens de la petite lucarne ont des ressources inépuisables : ils sont allés chercher des jeunes, bien sûr, mais tout ce qu’il y a de plus BCBG, vu qu’ils sont, dit-on, jeunes chefs d’entreprise pour leur faire dire tout le bien qu’il faut penser du projet de loi Khomry : « Le vieux code du travail est archaïsme absolu et il faut, quand on est jeune, vivre avec son temps ». Et notre temps, à nous, ne saurait être que celui du retour à l’esclavage pour faire plaisir à Gattaz et à ses acolytes.

Je vous tiendrai informer de la réponse, si réponse il y a.

Une pure fiction

A chaque mouvement social d’ampleur, et à mon âge j’en ai vécu quelques-uns, je suis toujours surpris de l’incapacité de ceux dont, pourtant, c’est le métier, à rendre compte des événements, de leur sens, de leur ampleur, des forces qui y opèrent, de leur inscription dans une histoire en train de se faire. Ils traitent de la chose comme s’il s’agissait d’une pure fiction théâtrale, sans conséquences sociales. Pour eux, de méchants manifestants crient sans retenue et sans nécessairement comprendre ce qu’ils disent face à des robocops, beaux comme des dieux (je rigole) qui seraient les gardiens du temple de l’ordre établi. Pendant ce temps, des énarques sociaux-démocrates-libéraux-républiquinquins, entourés de patrons fortunés font des prières pour que la crise soit de courte durée et qu’ils aient le moins de choses à lâcher possible.

Messieurs de la bien-pensance…

Messieurs de la bienpensance, vous vous fourrez le doigt dans l’œil une fois de plus.  Vous n’avez pas compris que le trop plein de souffrance sociale déborde. Un trop plein est fait pour ça d’ailleurs. Vous n’avez pas senti que la jeunesse n’est pas sans conscience et qu’elle ne supporte plus le no-future que vous lui imposez. Vous avez complétement oublié que la solidarité est un sentiment humain et partagé. Vous avez cru le syndicalisme rouge et  têtu, comme je l’aime, fatigué, sclérosé, dépassé. Vous avez fait les yeux doux aux syndicalistes mous-mous (en français réformistes et endormis) qui ne vous sont pas d’un grand secours.

La crise est grave, les gens sont fatigués, mais déterminés.

Le cop d’escoumbre…

Vous avez confondu l’opinion publique, celle que l’on sonde à longueur d’années, pour être sûr que la vaselino-thérapie quotidienne fonctionne comme il faut et les courants profonds de valeurs qui nous constituent. Elles sont construites par l’histoire, par le peuple, par l’éducation, par les expériences et les luttes. Dans ces valeurs, vous semblez découvrir qu’il y a le droit social. Quel aveuglement !

Et évitez de croire tout ce que la presse écrite, parlée, télévisée vous dit de la situation. Sa complaisance est généralement coupable. La trop grande proximité avec les pouvoirs, l’argent de ses patrons, le conformisme de ses acteurs sont des tares si profondes qu’il y faudrait un bon cop d’escoumbre.

Ecoutez plutôt la rumeur qui monte des profondeurs du peuple…

PS : Une ultime petite preuve que ce qui est écrit dans le journal tient du fantasme pur jus : l’Indépendant du vendredi 11 mars, à propos d’un article sur les 80 ans de notre hebdomadaire me pare du titre  tant convoité de rédacteur en chef du TC. Il se trompe et il ne se rend compte de rien. Morale de l’histoire, continuez à faire confiance, malgré son âge, à votre-notre Travailleur catalan.

Jean-Marie Philibert

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