les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 5 avril 2016

du sérieux... que diable !


La semaine dernière, le 1° avril,  le Travailleur Catalan annonçait l’adhésion de Jean-Luc Mélenchon à la Fédération Catalane du PCF. Cette information fracassante a éveillé chez moi un petit délire dont le TC de vendredi se fera l’écho

Du sérieux ! Que diable !

Je m’amuse à imaginer la tête de notre camarade, Francis Daspe, responsable départemental du PG, à la lecture du précédent TC qui annonçait en une et en page 3 l’adhésion  du lider maximo du PG, Jean-Luc Mélenchon au Parti communiste français et qui plus est à la fédération catalane de ce parti. Une belle prise ! Le propre d’un poisson d’avril est d’avoir toutes les apparences de la vérité, d’être crédible et de s’accompagner de détails tangibles qui le rendraient indiscutable, s’il était avéré : c’est à cause de cela qu’on peut s’y laisser prendre et croire l’incroyable.

Nous savons par une indiscrétion que ce fut le cas chez notre sympathique Francis, vendredi dernier, quand il a reçu son hebdomadaire préféré, le TC.

Jean-Luc, reviens !

« Oh ! Putain ! Le con ! Il nous lâche ! Des mois et des mois de travail pour rien, pour en arriver là. Après tout le mal qu’il nous a fait dire et penser de ce parti sur lequel on pouvait s’essuyer les pieds,  aller à la soupe sans nous avertir. Le monde s’effondre pour moi, ma vie n’a plus de sens… Jean-Luc, reviens ! »

Et ne pouvant plus y tenir, de prendre d’une main rageuse son portable, et de composer le numéro d’un Jean-Luc adoré, dont il sent qu’il lui échappe.

« -Allo, Jean-Luc, qu’est-ce que j’apprends dans le TC d’aujourd’hui ? Tu adhères au PCF… Tu nous lâches, tu nous abandonnes, nous qui t’avions tout donné. Ici, c’est la stupeur !»

Et l’autre, un peu machiavélique et pince sans rire aussi, qui a tout de suite compris de quoi il retourne, de continuer dans la même veine que le TC. Une occasion de tester le Francis.

U-NI-TE

« -Oui, Francis, j’ai beaucoup réfléchi et hésité. Le Parti de gauche reste groupusculaire, le Front de gauche est malade, Il n’est plus possible de parler d’unité et de pratiquer la division. L’heure est grave : le gouvernement est aux abois, Hollande ne sait plus où il couche (au propre, au figuré). Le parti socialiste est au bord de l’implosion. Le monde du travail, à travers la loi Khomry, subit une attaque qui peut le ramener des décennies en arrière. Le peuple semble se réveiller. Et nous, nous continuerions comme avant, la petite tambouille partisane et un tantinet anticommuniste. Il faut, à gauche, une nouvelle radicalité, sans concession, sans arrière-pensée, sans compromis. A la gauche de la gauche, finies les divisions sans fins, finis les j’ai-raison-tout-seul. U-NI-TE, camarade ! Et je veux donner l’exemple. Dans l’histoire, y a-t-il eu de grands moments unitaires sans le PCF. J’en ai tiré toutes les conséquences, quitte à perturber les quelques démons trotskistes qui m’habitent encore.

-Mais Jean-Luc… un changement si brutal… si inattendu…

-Francis ! La classe ouvrière peut-elle attendre ?  Nous avons rendez-vous avec l’histoire ! Et quand on a un lider maximo de ma trempe, on ne se pose pas de question, on le suit !

-Je te suis Jean-Luc ; je téléphone immédiatement au TC pour leur annoncer mon adhésion. 

-Non ! Non ! Attends quelques jours, sinon ils vont prendre la grosse tête au TC !»

C’était un épisode de la série : « Les soubresauts de l’histoire peuvent manquer de sérieux ».

Jean-Marie Philibert.

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