La semaine dernière, le 1°
avril, le Travailleur Catalan annonçait
l’adhésion de Jean-Luc Mélenchon à la Fédération Catalane du PCF. Cette
information fracassante a éveillé chez moi un petit délire dont le TC de
vendredi se fera l’écho
Du
sérieux ! Que diable !
Je m’amuse à imaginer la tête de notre camarade, Francis
Daspe, responsable départemental du PG, à la lecture du précédent TC qui
annonçait en une et en page 3 l’adhésion
du lider maximo du PG, Jean-Luc Mélenchon au Parti communiste français
et qui plus est à la fédération catalane de ce parti. Une belle prise ! Le
propre d’un poisson d’avril est d’avoir toutes les apparences de la vérité,
d’être crédible et de s’accompagner de détails tangibles qui le rendraient
indiscutable, s’il était avéré : c’est à cause de cela qu’on peut s’y
laisser prendre et croire l’incroyable.
Nous savons par une indiscrétion que ce fut le cas chez
notre sympathique Francis, vendredi dernier, quand il a reçu son hebdomadaire
préféré, le TC.
Jean-Luc,
reviens !
« Oh ! Putain ! Le con ! Il nous
lâche ! Des mois et des mois de travail pour rien, pour en arriver là.
Après tout le mal qu’il nous a fait dire et penser de ce parti sur lequel on
pouvait s’essuyer les pieds, aller à la
soupe sans nous avertir. Le monde s’effondre pour moi, ma vie n’a plus de sens…
Jean-Luc, reviens ! »
Et ne pouvant plus y tenir, de prendre d’une main rageuse
son portable, et de composer le numéro d’un Jean-Luc adoré, dont il sent qu’il
lui échappe.
« -Allo, Jean-Luc, qu’est-ce que j’apprends dans le TC
d’aujourd’hui ? Tu adhères au PCF… Tu nous lâches, tu nous abandonnes,
nous qui t’avions tout donné. Ici, c’est la stupeur !»
Et l’autre, un peu machiavélique et pince sans rire aussi,
qui a tout de suite compris de quoi il retourne, de continuer dans la même
veine que le TC. Une occasion de tester le Francis.
U-NI-TE
« -Oui, Francis, j’ai beaucoup réfléchi et hésité. Le
Parti de gauche reste groupusculaire, le Front de gauche est malade, Il n’est
plus possible de parler d’unité et de pratiquer la division. L’heure est
grave : le gouvernement est aux abois, Hollande ne sait plus où il couche
(au propre, au figuré). Le parti socialiste est au bord de l’implosion. Le
monde du travail, à travers la loi Khomry, subit une attaque qui peut le
ramener des décennies en arrière. Le peuple semble se réveiller. Et nous, nous
continuerions comme avant, la petite tambouille partisane et un tantinet
anticommuniste. Il faut, à gauche, une nouvelle radicalité, sans concession,
sans arrière-pensée, sans compromis. A la gauche de la gauche, finies les
divisions sans fins, finis les j’ai-raison-tout-seul. U-NI-TE, camarade !
Et je veux donner l’exemple. Dans l’histoire, y a-t-il eu de grands moments unitaires
sans le PCF. J’en ai tiré toutes les conséquences, quitte à perturber les
quelques démons trotskistes qui m’habitent encore.
-Mais Jean-Luc… un changement si brutal… si inattendu…
-Francis ! La classe ouvrière peut-elle
attendre ? Nous avons rendez-vous
avec l’histoire ! Et quand on a un lider maximo de ma trempe, on ne se
pose pas de question, on le suit !
-Je te suis Jean-Luc ; je
téléphone immédiatement au TC pour leur annoncer mon adhésion.
-Non ! Non ! Attends
quelques jours, sinon ils vont prendre la grosse tête au TC !»
C’était un épisode de la
série : « Les soubresauts de l’histoire peuvent manquer de
sérieux ».
Jean-Marie Philibert.
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