La pétaudière
Avec
la campagne électorale en cours on n’est plus dans une présidentielle classique
comme celles que nous avons connues jusqu’ici, on est dans le spectacle total,
dans le happening débridé, dans l’explosion de la nouveauté la plus folle …
avec peut-être à l’arrivée une explosion, pour de vrai, dont nous pourrions
être les victimes. En un mot la pétaudière ! Et dans la pétaudière ça peut
péter !
Il
y a des raisons de fond à une telle situation : la persistance aveugle des
majorités successives à tout faire pour que les besoins sociaux tels qu’ils
s’expriment depuis bien longtemps ne soient jamais entendus, et que la
souffrance sociale vienne s’entasser sur la souffrance sociale, pendant que le
monde de la finance, ceux qui s’en nourrissent, ceux qui le servent et le
vénèrent entassent, eux, des plus-values en tous genres sur le dos des
travailleurs. Leur précarisation a été savamment organisée, planifiée.
L’épisode de la loi El Khomri est emblématique. La destruction sociale se
poursuit.
Nous décourager
L’horizon
plombé pourrait nous décourager de nous intéresser à la chose publique. En
vrac : la volatilité du tissu
social, les stratégies de survie, le boulevard ouvert au FN, la recherche des
boucs émissaires et la montée des racismes, la remise en cause des valeurs de
progrès, les discours politiques inaudibles parce qu’en déphasage avec la vraie
vie, les entraves systématiques, surtout si elle est contestataire, à l’action syndicale, avec la répression qui
va avec, la jeunesse qui ne se voit pas un avenir et les personnes âgées
auxquelles on fait régulièrement comprendre qu’elles ne sont que des charges.
Et pourtant
La
fibre citoyenne vibre encore ! La participation aux primaires, quoiqu’ on
pense de ce processus, l’intérêt pour le débat politique, l’attention de
l’opinion, le souci de la mise en œuvre de stratégies unitaires, progressistes,
transformatrices sont des signes d’autant plus forts que les medias jouent une carte
qui fait la part belle aux seuls tenants du statu quo et tournent délibérément
le dos au pluralisme de la société, surtout s’il se teinte de rouge.
Mais
patatrac ! La situation se complique au point qu’on ne sait plus tout à
fait qui est qui.
Le
sortant socialiste s’est sorti tout seul et le socialiste qui devrait
s’inscrire dans ses orientations patrono-socialo-libérales les rejettent, enfin
presque !
Toutes les caisses ne sont
pas vides
Le
champion de la droite qui promettait au peuple du sang et des larmes parce que
les caisses de l’état étaient vides apparait sous son vrai visage : celui
d’un menteur, expert en vidage de caisse qui pense que les sacrifices n’ont de
sens que si on les impose aux autres. « Souffrez, bonnes gens ! Vos
casseroles, je m’en tape ! Je continue et surtout je ne rembourse
pas ! »
Un
jeune effronté qui avait servi la banque, le président Hollande, le ministère
des finances, se met à jouer les Brutus pour dézinguer ceux qu’il avait adorés
et tenter de devenir calife à la place de…
et comme il est bien fait de sa personne, qu’il ne dit pas grand-chose
sur ce qu’il veut faire, les naïfs se disent pourquoi pas lui. Ça marche… un
peu. Jusqu’à quand ?
La
Marine, elle, tente de poursuivre sa stratégie de campagne sans campagne pour faire
oublier ce qu’elle est. Elle aussi a trempé ses doigts dans la confiture des
deniers publics. Elle ne dit jamais, que partout où le FN s’est approché du
pouvoir il n’a fait du pétainisme ordinaire ou pire. Avec elle l’histoire
hoquette, mais chut. On verra bien le réveil !
Les têtus
Pendant
ce temps il est des têtus qui tentent de garder la tête et le cœur à gauche,
pour de bon, et qui ne veulent pas d’une telle pétaudière où le pire est
toujours à venir, ils savent d’expérience que l’action politique est un composé
savant d‘utopie, d’unité et d’exigences au service du plus grand nombre qui a
soif de justice et qui veut vivre tout simplement. Ils savent que le temps
presse pour rendre le projet commun
crédible et ne pas se réveiller au soir du premier tour avec la tronche dans le
mur.
Je dis commun,
pas seulement celui d’un certain Jean-Luc. Ils savent que la démarche doit
encore s’élargir pour concerner la masse d’un peuple qui aspire à s’émanciper.
Le seul travail politique qui compte est là. Et vite ! Au boulot !
Les têtus !
Jean-Marie
Philibert.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire