les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 13 février 2017

Fillonus Maximus.


Circulez, y a rien à voir.



La confrontation avec les turpitudes, modestes, et soyons lucides, relativement peu fréquentes de mes élèves, et avec les diverses formes de dénis, aussi assurés les uns que les autres (c'est pas moi...ça m'a échappé...c'est la faute à ma copine...je l'ai pas fait exprès...) me renforce dans la conviction qu'il est difficile, voire impossible, d'obtenir de véritables aveux, accompagnés d'une reconnaissance sincère de la faute commise et d'un engagement responsable à en payer la note. L'auteur d'une couillonnade n'a de cesse de tout faire, et vite, pour que l'on oublie la couillonnade en question.

Une petite excuse pour une petite erreur

L'affaire Fillon confirme sur une autre échelle et avec bien d'autres conséquences.  Une « petite » excuse pour une « petite » erreur, avec l'air constipé qui va avec, devant un aréopage de copains et de coquins qui font semblant de vous croire, et … pirouette-cacahouète ! Je t 'embrouille. Je garde les sous et je m'absous en un rien de temps. Tout bénéfice !

Fini les discussions interminables pour y voir clair entre le vrai, le vraisemblable, le tangible, le possible, le crédible, l'acceptable, l'inacceptable, le légitime, l'illégitimité, le légal, l'illégal, l'honnête, le malhonnête. Et les avis multiples et variés des lâches et des moins lâches qui rêvent de vous garder la tête sous l'eau en attendant de prendre la place.

Nier même les évidences

L'urgent, l'important, et Fillon l'a bien compris, est de faire face, vite, même si le trouble est difficile à dissimuler. Ne pas se dérober. Assumer.  Nier. Continuer à nier, même les évidences. Pour couper la chique aux méchants détracteurs. L'erreur, s'il y a erreur, est humaine. L'humanité sera compatissante. Les pécheurs ont de la compassion pour les pécheurs. Tout le monde est malade du fric et rêve de mettre les doigts dans la caisse. C'est naturel. Il suffira de quelques avocats complaisants : les admirateurs fidèles et aveugles, certes un peu moins nombreux, accepteront  le déni, manifesteront confiance, admiration, dévotion pour un homme providentiel que de méchants esprits voudraient salir.

Les boucs émissaires

J'oubliais...il faut trouver quelques boucs émissaires à qui on fera payer le prix des tripotages qu'ils ont l'outrecuidance de dévoiler : les journalistes souvent pervers, jouets d'une pieuvre diabolique, tentaculaire et mystérieuse qui vous veut du mal.

L'objectif sera atteint quand dégringoleront dans les oubliettes de la mémoire collective le montant faramineux des sommes détournées d'un argent public qui est en fait à tout le monde, donc à chacun.

Écoutons, Fillonus Maximus :

 "A tout le monde ! Donc  à moi aussi, Fillonus Radinus, grand spécialiste du tour de vis financier pour les autres, chantre de la rectitude morale pour les imbéciles, adepte de l'austérité pour les humbles. Tout ce pognon pompé sur les besoins sociaux peu ou mal couverts demande à ceux qui en profitent des efforts considérables dont il est normal qu'ils soient récompensés. Quant à le rembourser, im-pen-sa-ble. Il faut être aussi con qu'un ange gardien (voir épisode précédent) pour y penser.

Je suis donc, moi Fillonus, quasiment dans mon droit, tous ceux qui me soutiennent me l'ont dit. Il ne me reste plus qu'à réduire le nombre des esprits rebelles qui croient que la démocratie se nourrit d'honnêteté. Je suis en passe de réussir mon coup, moi, Fillonus Maximus.

Allons ! Allons ! Circulez, il n'y a rien à voir.

Circulez ! Circulez !"

Jean-Marie PHILIBERT.

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