les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 6 mars 2017

assassinat


Assassinat

De la métaphore… Il fut un temps où le terme d’assassinat et en particulier d’assassinat politique relevait d’une réalité historique où les coups de poignards, les empoisonnements mystérieux, les disparitions soudaines et inexpliquées pouvaient advenir sans qu’on s’y attende ; d’ailleurs les puissants de ces temps obscurs s’y préparaient, s’en protégeaient, ou même parfois (souvent ?) y participaient à l‘encontre de rivaux dont on pouvait craindre le pire et pour lesquels on préparait donc le pire. Le vingtième siècle a vu ces pratiques disparaître, encore que l’histoire récente bruisse quelque fois de morts inexpliquées.

Injustifié

L’assassinat est devenu métaphorique dans la bouche de François Fillon quand il évoque le sort qui lui est fait, mais à ses yeux il paraît tout aussi scandaleux et arbitraire. Il juge en effet totalement injustifié les poursuites judiciaires, policières dont il est l’objet. Il considère que le gouvernement, les médias, les juges ont voulu sa mort politique et que rien n’est plus injuste, pour lui, pour sa famille, pour sa famille politique, la droite, et bien sûr pour la France.

Mais en même temps il refuse systématiquement de répondre sur le fond du dossier, non pas sur le fait qu’il ait employé sa femme comme attachée parlementaire, sa fille, son fils idem, à des salaires fort honorables, sur des fonds publics, mais sur celui qu’en contrepartie, ils n’aient rien fait, rien de rien. Le travail était fictif, les salaires ne l’étaient pas. Aucun début de preuve, de témoignage, qu’il pourrait en être autrement.

Le suicide ?

Alors que les questions pleuvent, que les micros sont tendus, que les caméras enregistrent, rien pour prouver le contraire, pour donner la parole à ceux qui ont ainsi « travaillé », à l’expérience qu’ils en ont retirée, aux contacts qu’ils y ont tissés, au point que l’on peut se demander s’ils savent qu’ils ont travaillé. Le déni, comme seule défense, la victimisation, l’enfermement dans des affirmations qui choquent, y compris ses soutiens, les volte-face incompréhensibles au point que l’on se demande si l’assassinat politique n’est pas en train de se transformer en suicide, métaphorique bien sûr. Je ne souhaite la mort de personne, et la vie d’un homme vaudra toujours plus que les euros partis en fumée.

Avec la manifestation de dimanche, à vouloir poursuivre l’aventure,  le suicide semble devenir collectif et massif. A mes yeux,  trop massif pour paraître honnête. Certes la dimension personnelle est indéniable : il y a du bourricot chez Fillon. « Je ne reculerai pas, je ne reculerai pas, je ne reculerai pas ! »

Le mort n’est pas celui qu’on pense

Il s’inscrit dans un processus de droitisation sans fin de la société qui vise (rappelez-vous son programme), non seulement à faire disparaître, y compris des consciences, tout perspective de transformation progressiste d’un désordre dominant qui marginalise, ghettoïse, précarise, appauvrit le plus grand nombre, mais aussi à mettre à bas les valeurs émancipatrices qui bon an,  mal an, avaient traversé les siècles pour fonder un projet au cœur des luttes sociales et politiques du pays. Ce projet pouvait aussi largement débordé de nos frontières. Les gouvernements « socialistes » ont apporté leur savoir-faire démobilisateur à l’entreprise de démolition, l’Europe a servi d’alibi. Ils ont même mis en place des relais possibles (voir Macron) pour poursuivre la besogne. La vraie victime est là : la volonté populaire d’en finir avec la galère !

Inquiétude

Je m’interroge cependant sur ce comportement qui au-delà de la carrière de Fillon concerne  son clan, son parti, la droite, mais aussi l’ensemble de la sphère politique, le rapport que les citoyens ont avec le politique, et bien sûr la démocratie. J’ai des inquiétudes sur ce qui peut en sortir.

 Toutes les pistes sont brouillées : l’électorat est dans l’embarras (euphémisme…) au point qu’à quelques semaines des élections, tout semble possible, et même le pire. La gauche (PS-Hamon et Insoumis-Mélenchon) continue à vivre hors sol, en refusant la seule issue possible d’une union incontournable pour nourrir un début d’espoir. Préfèrent-ils se fracasser sur le mur du premier tour ? Assassinat, suicide, la mort (métaphore) rode. Soulignons les efforts plus que louables et courageux du PCF pour défendre les droits de la vie.

Jean-Marie Philibert.

PS : au moment où j’écris ces lignes, lundi 6 mars, 11 h 30,  tout bouge, mais… pour que rien ne bouge.

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