les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

samedi 26 août 2017

Maquillons ! Réformons !


Maquillons ! Réformons !



Les réseaux sociaux bruissent très intensément des 28000 euro que le Jupiter qui nous gouverne aurait dépensé en maquillage (je ne le voyais ni fripé, ni ridé) : il est vrai que sur l’Olympe les dieux doivent être sans tache. Et ce même jour en déplacement dans l’Europe de l’est, lors d’une rencontre avec les français du coin, il nous sort une perfidie vieille comme son monde selon laquelle les français seraient allergiques à la réforme, incapables de changer quoi que ce soit à leur vie, à  leurs habitudes, à l’organisation de leur pays, empêtrés qu’ils seraient dans des pratiques moyenâgeuses qui leur auraient fait perdre le sens du temps qui passe et de la nécessité de s’adapter. Son ambition est de nous sortir de cette ornière, de nous permettre de renouer avec l’éternelle jeunesse qui règne dans les champs élyséens où dieux, déesses et tout le toutim se pavanent couverts de toutes les poudres miraculeuses. Elles les feront briller de mille feux pour mieux en imposer au « vulgus pecus » qui n’aura plus qu’à les singer.



Un impérieux besoin de réforme

La propension à user et même abuser du maquillage rejoint l’ambition forcenée de nous convaincre de l’impérieux besoin de réforme auquel comme de gros imbéciles nous résistons. Maquillons ! Réformons ! Même combat !

Toutes les politiques rétrogrades mises en place depuis des lustres ont usé et abusé du mot réforme, qui serait paré de toutes les vertus. Il suffirait de parler de la réforme de quelque chose pour que le quelque chose en question devienne une pure merveille. En fait il s’agit là d’un cache misère qui permet de laisser croire que l’on va traiter un problème bien réel et y apporter une réponse novatrice dans l’intérêt de tous, de l’économie, de la nation, du plus grand nombre, mais concrètement le plus souvent c’est avant tout l’occasion d’un tour de vis supplémentaire sur le peuple, ses droits, ses sous, son avenir. La preuve par la loi El Khomry.

Toujours un tour de vis de plus

Le drame de ces réformes qui n’en finissent jamais, il faut toujours un tour de vis de plus : pour que le peuple sente bien qu’il est là pour en baver et que cela ne s’arrêtera pas,  tant que le monde sera le monde, tant que la droite, la ni-ni, et la gauche momolle seront au pouvoir. Ils ont ainsi réformé les collèges, les retraites, les régions, les communes… Ils ont organisé la régression en nous faisant prendre les reculades pour des pas en avant. Et à écouter le Macron en Roumanie le 24 août, soyons convaincu de notre atavisme : « La France n’est pas un pays réformable. Beaucoup ont essayé et n’y ont pas réussi, car les Français détestent les réformes. »

Les Français détestent surtout être pris pour des imbéciles, et même doublement  quand c’est par un jeune blanc bec qu’ils n’ont porté au pouvoir que pour éviter le pire.

D’où une impérieuse nécessité pour le blanc bec en question : donner le change, jouer au grand homme international qui part à la conquête de l’Europe centrale, occuper les media, faire parler de sa bribri adorée, revoir sa com et raconter des sornettes sur les réformes



La poudre

Pour cela, pas d‘autres solutions que le maquillage qui peut parfois des miracles, si on y met le prix. C’est ce qu’il fait, 28000 euro pour cent jours. Hollande, lui, avait un coiffeur personnel hors de prix (10 000 euro par mois). Là  c’est le ravalement de façade qui va nous coûter un « bras », mais bien sûr tout cela dans l’intérêt supérieur de la nation.

Savez-vous par quel mot les italiens, experts en travestissements, désignent le maquillage ? Trucco, et maquiller ? Truccare, littéralement falsifier, tromper, abuser. Les catalans adeptes du truc savent aussi  qu’on y ment beaucoup.

Le réformisme macronien apparaît pour ce qu’il est : de la poudre de perlimpinpin… qui fait notre malheur.

Jean-Marie Philibert.

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