Maquillons !
Réformons !
Les réseaux sociaux bruissent très intensément des 28000 euro
que le Jupiter qui nous gouverne aurait dépensé en maquillage (je ne le voyais
ni fripé, ni ridé) : il est vrai que sur l’Olympe les dieux doivent être
sans tache. Et ce même jour en déplacement dans l’Europe de l’est, lors d’une
rencontre avec les français du coin, il nous sort une perfidie vieille comme
son monde selon laquelle les français seraient allergiques à la réforme,
incapables de changer quoi que ce soit à leur vie, à leurs habitudes, à l’organisation de leur
pays, empêtrés qu’ils seraient dans des pratiques moyenâgeuses qui leur
auraient fait perdre le sens du temps qui passe et de la nécessité de
s’adapter. Son ambition est de nous sortir de cette ornière, de nous permettre
de renouer avec l’éternelle jeunesse qui règne dans les champs élyséens où
dieux, déesses et tout le toutim se pavanent couverts de toutes les poudres
miraculeuses. Elles les feront briller de mille feux pour mieux en imposer au
« vulgus pecus » qui n’aura plus qu’à les singer.
Un
impérieux besoin de réforme
La propension à user et même abuser du maquillage rejoint
l’ambition forcenée de nous convaincre de l’impérieux besoin de réforme auquel
comme de gros imbéciles nous résistons. Maquillons ! Réformons ! Même
combat !
Toutes les politiques rétrogrades mises en place depuis des
lustres ont usé et abusé du mot réforme, qui serait paré de toutes les vertus.
Il suffirait de parler de la réforme de quelque chose pour que le quelque chose
en question devienne une pure merveille. En fait il s’agit là d’un cache misère
qui permet de laisser croire que l’on va traiter un problème bien réel et y
apporter une réponse novatrice dans l’intérêt de tous, de l’économie, de la
nation, du plus grand nombre, mais concrètement le plus souvent c’est avant
tout l’occasion d’un tour de vis supplémentaire sur le peuple, ses droits, ses
sous, son avenir. La preuve par la loi El Khomry.
Toujours un
tour de vis de plus
Le drame de ces réformes qui n’en finissent jamais, il faut
toujours un tour de vis de plus : pour que le peuple sente bien qu’il est
là pour en baver et que cela ne s’arrêtera pas,
tant que le monde sera le monde, tant que la droite, la ni-ni, et la
gauche momolle seront au pouvoir. Ils ont ainsi réformé les collèges, les
retraites, les régions, les communes… Ils ont organisé la régression en nous
faisant prendre les reculades pour des pas en avant. Et à écouter le Macron en
Roumanie le 24 août, soyons convaincu de notre atavisme : « La France n’est pas un pays réformable.
Beaucoup ont essayé et n’y ont pas réussi, car les Français détestent les
réformes. »
Les Français détestent surtout être pris pour des imbéciles,
et même doublement quand c’est par un
jeune blanc bec qu’ils n’ont porté au pouvoir que pour éviter le pire.
D’où une impérieuse nécessité pour le blanc bec en
question : donner le change, jouer au grand homme international qui part à
la conquête de l’Europe centrale, occuper les media, faire parler de sa bribri
adorée, revoir sa com et raconter des sornettes sur les réformes
La poudre
Pour cela, pas d‘autres solutions que le maquillage qui peut
parfois des miracles, si on y met le prix. C’est ce qu’il fait, 28000 euro pour
cent jours. Hollande, lui, avait un coiffeur personnel hors de prix
(10 000 euro par mois). Là c’est le
ravalement de façade qui va nous coûter un « bras », mais bien sûr
tout cela dans l’intérêt supérieur de la nation.
Savez-vous par quel mot les italiens, experts en
travestissements, désignent le maquillage ? Trucco, et maquiller ? Truccare,
littéralement falsifier, tromper, abuser. Les catalans adeptes du truc
savent aussi qu’on y ment beaucoup.
Le réformisme macronien apparaît pour ce qu’il est : de
la poudre de perlimpinpin… qui fait notre malheur.
Jean-Marie Philibert.
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