les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 21 août 2017

100 jours


100 jours

Je suis partagé : lors de notre premier comité de rédaction après les vacances, je me suis engagé à parler des 100 premiers jours de Macron et puis, quelques heures plus tard, l’horreur de Barcelone, l’horreur recommencée, où le tragique et le pathétique rejoignent l’absurde et le sanguinaire. Mais à dire vrai je ne me sens pas de taille à évoquer pour y apporter un éclairage, même très modeste, des événements où les pulsions de morts prennent un tel poids. Je me limiterai à évoquer le rassemblement de vendredi à Barcelone où ont fusé les seules paroles fortes  nécessaires en pareil cas « No tenim por! »

Je m’en tiendrai donc aux engagements pris !

Macron est à l’Elysée depuis 100 jours : c’est un point de repère pour mesurer le chemin parcouru, pour observer ce qu’il peut advenir des promesses de campagne, pour s’interroger sur un piège politique (ni droite…ni gauche…) qui arrange ceux qui ont intérêt à y croire … pour leur fonds de commerce. Regardez les conversions politiques nombreuses du personnel politique local pour la République en marche : le ratelier était si attirant !

Dégringolade

Commençons par le « ressenti », comme on dit aujourd’hui dans une langue pauvrette : plus de six français sur dix sont insatisfaits (sondage Harris Interactive). Macron plus fort que Sarkozy et que Hollande dans la dégringolade rapide dans les sondages. Même sur la réforme du code du travail, projet emblématique s’il en est, une majorité se dit hostile, et plus particulièrement à la procédure des ordonnances choisie par le pouvoir.

De ces mauvais chiffres découle la tactique du pouvoir qui nous la joue sobre, modeste, voire populo. « Je ne prends que de toutes petites vacances, je squatte la villa du préfet de région à Marseille, je vais saluer, à l’entrainement, l’OM, dont j’arbore le maillot. J’habille Bribri de tricolore dans le dernier numéro de Elle et pour couper court à la polémique sur le statut envisagé de première dame, je lui fais dire que toute qu’elle fait ne peut être que bénévole. Devant la cacophonie interne de mes « marcheurs » et leurs bévues multiples, je mets de l’ordre. Je suis le chef quand même!»

L’enfarinage

Nous sommes déjà loin du sacre de Jupiter, marchant d’un pas altier en direction de la pyramide du Louvre. Nous nous éloignons un peu aussi des résultats des législatives  qui avaient fait de son parti le plus riche et le plus nombreux. Les premiers pas internationaux n’ont laissé que des traces passagères, ou des paroles verbales, qui n’engagent pas à grand-chose, son tweet « Make our Planet great Again » en est l’exemple.

Et puis très vite les affaires : plusieurs de ses partisans n’étaient pas que des renégats, ou des traitres pour leur ancien parti, ils adoraient aussi la confiture et n’hésitaient pas à tremper les mains là où le pognon pouvait couler-coller, sans être regardant sur le règles régissant les deniers publics. Le mélange des genres privés-publics et les emplois fictifs ont coûté leurs postes de ministres à Richard Ferrand, à François Bayrou, à Marielle de Sarnez et à Sylvie Goulard. Jusqu’à la ministre du travail Murielle Pénicaud qui a une menace judiciaire sur le dos. Ce sont ces gugus-là qui prétendent moraliser la vie publique. L’opinion publique a sans doute perçu l’enfarinage.

Déguisement ?

Après les affaires, les incohérences : le général de Villiers, chef d’état-major de l’armée proteste contre la baisse des crédits militaires : il est poussé à la démission et quelques jours plus tard le ministre des armées annonce un dégel (le puni avait-il donc raison ?) que Macron soi-mêmel vient confirmer déguisé en aviateur sur la base aérienne d’Istres.

Cerise sur le gâteau, pour « 3francs-6-sous », on rogne sur les APL, mesure qui frappera tous les allocataires. Là, l’Elysée se défend en disant que c’est la faute au budget précédent, qu’il s’agit d’une « connerie sans nom » (voir le canard Enchaîné), mais maintient la connerie.

Quant aux emplois aidés, on doit estimer que cela en est une : on les supprime.

Je crains que le pire soit à venir : le goût d’un pouvoir jupitérien donne le sentiment que la démocratie n’est qu’un déguisement de la vie politique et sociale avec lequel il est toujours possible de s’arranger.

Si, lors de cette rentrée sociale, la démocratie se rebiffait !

Jean-Marie Philibert.

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