les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

samedi 11 avril 2020

Aux actes ! Citoyens !


Aux actes citoyens !

Nous nageons dans le paradoxe. La pandémie est responsable. Nous sommes confinés, enfermés, seuls et forcés à le rester (je ne discute pas la mesure, elle s’impose) et jamais nous n’avons autant et collectivement pensé ensemble. Mais à quoi ? A l’avant corona, au pendant covid 19 et son cortège de souffrances, et à l’après du dé-confinement quand la vraie vie reviendra. Et chacun de penser la sienne, de raconter la sienne, à la lumière de ce qu’il sait, qu’il croit, qu’il espère.

De là-haut…

Ainsi Monseigneur Turini, évêque du diocèse, qui dans le quotidien local ne dit pas que des bêtises. Je cite « La question aujourd’hui, c’est : est-ce qu’on pouvait encore continuer à détruire la planète, à bouleverser nos écosystèmes, à aller dans le mur ? Peut-être avons-nous raté un épisode dans notre relation à la nature. Notre « maison commune » est lézardée de partout, on n’en a pas pris soin… » Un constat lucide pour conduire à une opinion … personnelle…  que l’incroyant que je suis ne partage pas à propos du sens des événements : «  ce n’est pas un châtiment, c’est un avertissement » sous-entendu … de là-haut.

Face aux enjeux majeurs

Mais il ne me déplait pas de débattre de ce qui peut fonder notre approche humaine et multiple du réel. Et à l’évocation du ciel, je préfère celle de la terre et de ses mystères. Je reste convaincu que celui qui croit au ciel peut tendre la main dans son combat quotidien à celui qui n’y croit pas.  Comme je n’accepte jamais ce qui peut nous séparer quand des enjeux majeurs sont dans la balance...

Quand les blés sont sous la grêle

Fou qui fait le délicat

Fou qui songe à ses querelles

Au cœur du commun combat

D’autant que par-delà les avis, les divergences d’opinion, les aspirations, une tendance lourde anime l’essentiel des propos, tenus, entendus, ici et partout. Le retour à l’avant corona n’est pas possible, parce que les sottises qui s’y sont accumulées ne sont pas innocentes dans la catastrophe vécue dans un présent où les tares du système apparaissent au grand jour dans toute leur nudité et celle de ses acteurs aussi. Rappelez-vous, c’était la conclusion de mon humeur précédente où je traitais de l’Europe : « avec l’Europe et la pandémie, le pouvoir politique est nu et nous aussi. »

Vite le jour d’après

Une mondialisation qui a détruit notre tissu industriel, des institutions internationales obnubilées par l’exploitation forcenée des plus faibles, des pays riches qui se nourrissent du saccage des pays pauvres, une accumulation capitaliste qui n’a pour fin qu’entasser toujours plus de pognon, l’aliénation du plus grand nombre pour le bonheur des possédants, les alertes écologiques et climatiques rangées avec les accessoires pour occuper les jeunes et la galerie, les valeurs démocratiques, humanistes, progressistes réservées aux joueurs de flutes pour distraire les foules. Ces errements qui pourrissent nos vies  ne sont, certes pas les sources directes du covid 19, qui a sa propre trajectoire que les épidémiologistes tentent de cerner, mais ils révèlent toute leur nocivité à cette occasion, toute leur dimension insupportable, injuste, inhumaine et ils nous invitent à penser au jour d’après où on les aura chassés d’un paysage qu’ils auront contribué à rendre invivable.

Penser n’y suffira pas.

Observons le monde : l’engagement lucide et courageux de tous ceux qui affrontent l’épidémie, avec les mains nues, ou presque, la volonté de tous les sans-grades qui font fonctionner la machine sociale, qui préservent et renforcent les solidarités, le civisme lucide d’une très large majorité qui a compris et accepté l’enjeu collectif d’un enfermement, impensable il y a quelques mois, les capacités de résistance de nos luttes passées, le besoin de résilience, sont des signes que des actes forts peuvent surgir de nos pensées. Aux actes, citoyens ! Dans le rassemblement sans œillères et sans naïveté de tous les artisans d’une vraie vie… totalement dé-confinée.

Jean-Marie Philibert.




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