les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

dimanche 5 avril 2020

NU


NU         

L’Europe… un truc… un machin… a dit Mongénéral, ironisant sur ce qu’elle peut faire, sur le peu qu’elle peut faire, et sur la confiance exagérée selon lui que pouvaient lui accorder tous ceux qui, comme lui, n’aimaient pas avant tout la France. Est-ce une conséquence ? Depuis sa création institutionnelle et le traité de Rome, l’Europe n’a pas soulevé les enthousiasmes, a laissé au moins sceptiques, et très souvent partagés les citoyens français, malgré les financements européens, malgré l’ouverture des frontières, malgré une monnaie européenne, malgré des élections européennes. Elle représentait, elle représente toujours un pouvoir éloigné, dont on a du mal à comprendre les tenants et les aboutissants. Ses institutions ne sont pas d‘une lumineuse clarté, ses responsables sont d’illustres inconnus, ses décisions sont le plus souvent incompréhensibles.

C’est l’Europe !

Tant et si bien qu’elle est la source de nombre de nos maux, l’agriculture en crise, c’est l’Europe, la concurrence libre et non faussé, c’est l’Europe, la remise en cause des services publics, c’est l’Europe, la primauté de la finance, c’est l’Europe, le nivellement des droits, c’est encore l’Europe. D’où une question qui n’a plus aucun sens, et à laquelle ont répondu négativement les électeurs français, celle d’une possible constitution européenne qui a été remisée quelque temps, puis ressortie des cartons et en partie mise en œuvre au traité de Lisbonne, renforçant le sentiment que l’Europe se fout de notre poire. Ce qui n’est pas faux !

Moins de 3 % du PIB

En faisant du libéralisme et du capitalisme échevelés qui dominent le monde l’horizon indépassable de nos vies, en développant un discours trompeur où certes les grands mots peuvent proliférer, solidarité, justice, émancipation, unité, paix qui ne renvoient à rien de tangible, l’Europe perd sa crédibilité. De plus en imposant des règles économiques et financières, comme celle de la réduction impérative des déficits publics à moins de 3 % du PIB, elle contraint les états à mettre en œuvre des politiques d’austérité qui organisent une récession sociale généralisée où seuls les plus riches trouvent leurs comptes… parce que, pendant ce temps-là, les marchés financiers se portent à merveille.

Vous n’avez plus ce qu’il faudrait

Mais quand vous tombe sur le coin de la gueule une catastrophe sanitaire et sociale comme la pandémie actuelle, vous n’avez plus les hôpitaux qu’il faudrait, les personnels qu’il faudrait, les politiques sociales qu’il faudrait, vous avez des millions de chômeurs, de précaires, d’exclus, de salariés, souvent en souffrance et en galère, des jeunes inquiets (on les comprend), des personnes âgées recluses, des familles qui ne savent plus de quoi demain sera fait. Une humanité déboussolée, et cela dépasse largement nos frontières. Parce que les pouvoirs (et le nôtre en particulier) ont été sourds à toutes les alertes. Comptons nos manifestations des deux dernières années, les citoyens et citoyennes rassemblé(e)s inlassablement pour le droit du travail, pour du pouvoir d’achat, pour des services publics, pour des retraites justes et décentes… en bref pour éviter le pire. Et les réponses … des insultes pour les riens, quelques miettes et des promesses.

Là l’Europe est aux abonnés absents, « la santé, c’est les états ce n’est pas nous … démerdez-vous comme vous le pouvez, on sert à rien, mais on est là ».

Le système dé…

Et grâce à l’Europe et aux incompétents qui nous gouvernent nous mettons en œuvre le système démerde, nous fabriquons nos masques que nous assortissons à nos tenues, peut-être demain fabriquerons-nous nos tests de dépistage, transformerons-nous nos masques de plongée en respirateurs artificiels…

En un mot avec l’Europe et la pandémie, le pouvoir politique est nu et nous aussi.

Jean-Marie Philibert.

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