les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

dimanche 19 avril 2020

les jours d'après


Humeur qu’il est urgent de dé-confiner



Le jour d’après… ? Je ne sais plus, les jours d’après se bousculent : dans ma tête ils sont deux à se disputer. Un trop sérieux et un plus fantaisiste

Le sérieux d’abord…

Le jour d’après, j’aurai honte de la façon  dont nous avons traité tous les trépassés du covid 19, de tous les trépassés du confinement, de notre incapacité à leur donner une sépulture digne de leur humanité. Les supermarchés étaient ouverts, mais pas les cimetières et les églises. Mais ce n’est pas nous, me dit une voix, on nous a contraints… Et nous nous sommes inclinés devant des décisions qui bousculaient notre dignité sans trop sourciller, d’où ma honte. Comme s’il n’était pas possible à des citoyens responsables d’accompagner leurs morts en prenant les précautions d’usage. Et l’engagement que l’on ne m’y reprendra pas, fussent des situations exceptionnelles, fussent des dangers sanitaires sérieux.

Le jour d’après, je comprends un peu mieux ce qui s’est passé : des gouvernants  ont tout fait pour cacher leur incompétence et leurs responsabilités directes  dans les manques, les insuffisances, les atermoiements, ils se sont inventé une guerre pour en devenir les chefs, eux qui se moquent de nos vies… au point de laisser partir les morts seuls.

La preuve avec les âgé(e)s

La preuve, ils ont même envisagé de faire en sorte que les âgé(e)s n’en profitassent pas de ce jour d’après, si ce n’est dans longtemps, comme si les âgé(e)s étaient des abrutis seulement aptes à se jeter dans les bras du premier virus venu, sans se rendre compte du danger, eux qui n’ont que l’expérience de toute une vie pour bagage face au blanc-bec, nourri du lait d’ânesse des Rothschild, qui se prend pour Clemenceau.

Conclusion ferme et définitive de ce premier jour d’après : pour ne plus avoir honte je suis plus déterminé que jamais à ne plus jamais me faire avoir par des consignes qui heurtent ma conscience… quoi qu’il m’en coûte.

Et l’autre jour d’après.

Le jour d’après ce sera le 11 Mai, qu’il a dit l’autre si tout va un peu moins mal. Avant le 11 Mai, il y a le premier Mai, jour de lutte et de fête pour tous les travailleurs de monde entier et je me plais à imaginer un premier mai pour préparer un dé-confinement à la hauteur de nos espérances, pour rappeler au blanc- bec et aux chefs et aux sous-chefs de guerre dont il s’est entouré que les luttes sociales ne se sont pas dissoutes dans le confinement, pour lui signifier que les changements qu’il promet sont certes indispensables et attendus, mais qu’il en faut beaucoup-beaucoup-beaucoup plus et qu’on l’attend au tournant du jour d’après avec tous ceux qui y auront laissé leurs plumes et le reste.

On manifeste enfin

Soit on se met au balcon, soit on inonde internet pour le dire, soit le matin du premier mai, après les courses, et avec quelques drapeaux et calicots, on se retrouve, sans l’avoir préparé bien sûr, comme par hasard, Place de Catalogne. Non pas comme des inconscients avides d’embrassades et de retrouvailles chaleureuses, mais comme des citoyens, des travailleurs (en voie de dé-confinement), masqués et respectant entre eux les distances propres à éviter les contaminations, impatients de dire leur exigence d’une émancipation véritable, d’une juste répartition des richesses, et déterminés à construire enfin la justice sociale indispensable à notre socle commun. La vraie vie reprendrait ses droits.



« -Il est sérieux quand il dit ça ?

-Le confinement le trouble et le dé-confinement encore plus.

-J’imagine la tête du Préfet quand il va lire le TC.

-Tu crois qu’ils vont l’enfermer… »

Jean-Marie Philibert




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