les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

dimanche 26 avril 2020

Une leçon parmi d'autres


Une leçon parmi d’autres

Covid… confinement… masque…. Contagion… inégalités sociales criantes…  vie difficile, voire impossible, pour tous les exclus… petites lâchetés quotidiennes… ennui… subterfuges … inquiétudes pour les lendemains … protection et un peu de trouille quand même … éloignement de ceux qu’on aime … admiration pour ceux qui côtoient le virus et les malades … attente du 11 mai, enfin … les nouvelles bof-bof … le TC qui fait son possible … la clique à Macron qui pédale sans discontinuer dans la choucroute …  internet heureusement pour rendre la solitude un peu moins insupportable … les vingt ans de ma petite fille par vidéo-conférence, mon dieu est-ce possible…  les enfants à la maison… la vie sociale, syndicale qui tente de ne pas se scléroser… les mensonges d’état … les morts isolés, expédiés vite vite… et les vieux, les personnes âgées, « nos aînés », plus menacés que d’autres par le virus, ceux des ehpad en particulier, privés de tout, des leurs, de libertés, d’espoirs. Ce n’est plus la double peine, c’est la triple, la quadruple …

La question

Après les interrogations qui nous assaillent dans ces temps de dé-confinement : faudra-t-il porter un masque ? La distanciation sociale sera-t-elle respectée ? N’y-a-t-il pas de risques à se retrouver tous trop nombreux partout ? L’économie va-t-elle redémarrer ? …  il faudra revenir sur une question qui se fait de plus en plus prégnante pour moi et qui me paraît au centre de notre citoyenneté et plus largement de notre devoir d’hommes et de femmes dignes de l’être en toute lucidité : la place que nous avons faite aux plus âgés d’entre nous, aux plus fragiles, aux plus dépendants, dans ces circonstances exceptionnelles est-elle à la hauteur de notre humanité ? Pour les temps d’après n’y-a-t-il pas quelques leçons à tirer  des événements ?

La fin

Commençons par la fin : je l’ai déjà dit, mais j’éprouve le besoin de me répéter, signe que je me rapproche de ces temps où l’on répète plus qu’on ne le voudrait. Je répète donc. Je suis révolté par le sort réservé à ceux qui y ont laissé la vie, les proches interdits, les derniers instants dans l’anonymat, si ce n’est la sollicitude des soignants souvent catastrophés, la mise en bière immédiate, les obsèques en catimini, l’immensité de la douleur. De plus  ceux et celles qui perdaient, perdent un être cher ont, aujourd’hui encore, à assumer leur peine solitaires ou presque dans leur coin, sans la solidarité, l’empathie  aux abonnés absents, « est-ce ainsi que les hommes meurent… » Et puis comble de l’élégance, les statistiques officielles dans un premier temps ne vont pas compter les victimes du corona dans les ehpad, et les ehpad pour s’éviter une vilaine publicité les tairont le plus longtemps possible. Plus jamais ça. Honte à ceux qui l’ont imposé !

Notre responsabilité

Tous  nos aînés n’ont pas connu la même fin tragique, mais tous ont eu à affronter une solitude imposée, un enfermement souvent contraint, une incompréhension profonde, le sentiment d’un abandon qui était tout sauf mérité, une fragilité contre laquelle il pouvait leur manquer la force de se battre. Les intervenants des ehpad témoignent de cette perte d’appétit de manger et de vivre qu’ils ont pu ressentir, qu’ils ressentent,  chez leurs pensionnaires. Les circonstances certes sont exceptionnelles, mais l’impréparation, le manque de protection, le manque de personnels ont conduit pour éviter le pire à adopter des mesures qui n’ont plus rien d’humain et à faire reposer sur les épaules des soignants des responsabilités qui étaient collectives, sociales, politiques.

La réponse

Avec une question fondamentale qui nous concerne, nous concernera tous, nous, nos proches, ceux que l’on aime, et même ceux que l’on déteste : que fait-on du GRAND AGE ? Cette question le corona nous la jette à la gueule ! Nous voulons vivre vieux, nous voulons des retraites décentes, nous voulons des vies dignes d’être vécues jusqu’à leur terme et nous avons raison. Il y faut des droits, des budgets, des choix économiques et politiques, des comportements sociaux et familiaux solidaires et fraternels, un juste partage des richesses qui n’oublie pas ceux qui pendant des lustres les ont produites et sans aucun doute … une volonté progressiste et transformatrice qui secouera enfin le cocotier des égoïsmes de tous ceux qui ne voient le salut que dans l’entassement de leur pognon.

Et là, ça concerne les âgés comme TOUS les moins âgés. Le corona nous a posé la question et mis aussi sur la voie de la réponse.

Jean-Marie Philibert

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