RETOUR SUR
LA LAICITE
Depuis l’assassinat de Samuel Pati, ils sont nombreux à
n’avoir que ce mot à la bouche, à en faire la référence absolue qui transcende
les opinions, qui devrait devenir le quatrième pilier de la république :
la laïcité. ILS, c’est quasiment tout l’échiquier politique. Beaucoup ont
oublié que cette valeur vénérée, née dans les combats républicains du début du
20° siècle n’a pas toujours eu les faveurs des forces politiques dans
lesquelles ils se reconnaissent
aujourd’hui, ainsi de la droite qui en imposant les lois Debré qui
finançaient l’enseignement privé, catholique et autres, a fragilisé le service
public laïque d’éducation, ainsi du parti socialiste qui en renonçant, après
81, à recréer un grand service public laïque d’éducation, a ouvert la porte à
des dérives anti-laïque, au nom d’une laïcité « ouverte ». Derrière
l’unanimisme de façade d’aujourd’hui les clivages demeurent. Et il n’est pas
inutile de revenir aux fondamentaux. De plus la question de l’islam vient
compliquer les choses.
La laïcité est ce qui permet, par la loi, à un gouvernement,
à un état, à une nation de se gérer, de s’administrer, de se déterminer dans
toutes les sphères de ses compétences en dehors de toute influence religieuse.
L’église (les églises) et l’état sont séparés : ce qui veut dire que le
droit naturel est la référence ultime de la sphère publique et prime sur le
droit divin. La foi, ou l’absence de foi, sont du domaine de la sphère privée
et la loi garantit leur expression dans le respect des lois communes qui
garantissent la liberté de pensée et d’expression.
Les services publics, tous les services publics, ont un rôle
exemplaire à jouer en la matière. En particulier l’école, dans sa mission
émancipatrice, d’éveil des consciences, de construction des intelligences,
d’ouverture sur les lumières de la connaissance. C’est là aujourd’hui que le
bât blesse, en particulier pour tous ceux, inspirés par un islamisme radical, qui confondent, pas que pour des motifs
religieux souvent, droit naturel et droit divin, et qui considèrent que pour
leur dieu les guerres de religion ne sont jamais finies et qu’il leur faut des
victimes expiatoires.
JMP