les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 15 décembre 2020

De l'humanité de nos présidents

 

Valéry, François 1 et 2, Jacques, Nicolas, Emmanuel …et l’humain…

Dans un épisode précédent je m’étais plu à montrer l’humanité de sportifs d’ici et d’ailleurs et à fonder l’intérêt qu’ils suscitent ou ont suscité sur cette dimension humaine qui pouvaient faire d’eux des prolongements sublimés (bien sûr) de nous-mêmes. Ce qui peut expliquer la fascination exercée par les grands sportifs.

 

Du décès de VGE

Quelques jours plus tard, alors que cette notion d’humain occupait encore ma cervelle, nous apprenons le décès de VGE, Valéry Giscard d’Estaing pour les plus jeunes. Et tous les courtisans de la bienpensance de se répandre en éloges dithyrambiques sur le personnage qui aurait été moderne avant l’heure, un peu incompris, mais si bien élevé et si modeste. Et tous de rappeler ses grands faits et gestes dont la loi sur l’IVG (qu’il doit aux députés de gauche) entre autres. Mais peu de rappels sur sa démagogie, son goût prononcé pour s’inviter impoliment chez des gens modestes, pour recevoir les éboueurs qui passaient devant l’Elysée, pour tuer les éléphants en Afrique et au passage ramener quelques diamants de Bokassa, sur son allergie aux mouvements ouvriers (les sidérurgistes se souviendront!) et the last mais non the least son incapacité à gracier des condamnés à mort (rappelez-vous Ranucci). Vous avez dit … humanité…

en passant par l’humain menteur, trompeur

r Le François qui a suivi a tout tenté pour nous la jouer plus humain, en particulier sur la peine de mort abolie, mais son humanité est restée bien trouble, et souvent forte de contorsions en tous genres pour nous faire avaler des couleuvres qui voulaient nous convaincre que ripolinage et changement de société était la même chose. L’humain serait-il un peu menteur ?

Le Jacques qui a enchaîné était tout sauf une oie blanche, mais grâce au cul des vaches qu’il tâtait avec plaisir, il pouvait donner une impression de proximité qui pouvait laisser croire que la droite pouvait être populaire. Dans le même temps il faisait le nécessaire pour que le monde du travail en bave toujours autant, et même un peu plus. Son humanité à lui était du genre trompeur.

Valery, François et Jacques sont maintenant partis sous d’autres cieux, mais cela ne doit pas nous empêcher de rester lucides.

à «l’humanité » des survivants

Quant aux survivants, leur « humanité » fait encore la une de l’actualité, ainsi Nicolas, premier président à avoir affaire avec la justice pour une sombre affaire de trafic d’influence : il est plus que plaisant après avoir lu la plaidoirie du procureur qui dénonce le mépris souverain ( c’est le cas de le dire) et inadmissible du plus haut responsable du pays pour le droit, pour l’état de droit  d’entendre les arguments du Nicolas en question qui en fait un échange de service entre potes qui prépare un arrangement… très humain. Tu m’informes de ce qui se passe à la cour de cassation et je te prépare une retraite dorée à Monaco. L’humanité devient ainsi bien médiocre.

François et Emmanuel étaient copains, mais Emmanuel a trompé François  qui, balourd, s’est laissé berner. C’est humain… diront les commentateurs ! Ils sont du même monde de l’Enarchie, c'est-à-dire de l’humain supérieur,  et étaient sans doute convaincus qu’ils n’étaient pas du vulgus pecum (le populo), qu’ils étaient légèrement au-dessus.

D’où la propension de l’Emmanuel à jeter ses petites phrases assassines sur ceux qui sont rien. D’où la politique violemment antisociale (le pognon avant le travail bien sûr) qu’il met en œuvre. D’où les coups qu’il porte à la démocratie. Avec les phrases ronflantes qui veulent tromper leur monde. Avec lui l’humanité est devenue Jupitérienne, c'est-à-dire le contraire de ce qu’elle est.

Parler d’humain avec Valérie, François1 et 2, Jacques, Nicolas et Emanuel, c’est vraiment faire de l’antiphrase.

Pourrait-on envisager un président sans antiphrase en matière d’humanité. ?

Jean-Marie Philibert

mercredi 9 décembre 2020


 

et les vaccins

 

et les vaccins ?

Le gouvernement prépare une campagne massive

Il est vrai qu’on ne se réveille pas tous les matins avec une pandémie. Il est tout aussi vrai qu’un gouvernement se doit d’avoir une politique de santé et que dans ce cadre-là il doit se préparer à tout, nous préparer à tout. Avec le Covid, malgré la menace, on n’a été préparé à rien

Et maintenant, nouvel épisode, après les masques, les tests, le confinement… le/les vaccins. Quelle préparation ?

En quelques mois des vaccins dont on semble commencer à percevoir l’efficacité ont été mis au point. Certes, compte tenu des précédents, de la rapidité des réalisations, de l’ampleur de la demande, du manque de recul sur leur efficacité et leurs effets, il y a de quoi rester à la fois optimiste et circonspect.

Depuis le début de la pandémie, c’est une des premières bonnes nouvelles.

Pour tout un faisceau de raisons : d’abord le rôle positif qu’ont joué les vaccins dans la lutte contre des maladies qui ont été de véritables fléaux pour l’humanité, la variole, la tuberculose, la polio, la diphtérie, le tétanos, la rage… et des reculs imposés à la mortalité. Face au corona, c’est une première arme.
Mais il suscite inquiétudes, interrogations et oppositions. D’où la stratégie mise en œuvre dans cette campagne. Une vaccination progressive, commençant par les plus exposés, les pensionnaires, les personnels des EHPAD. Des commandes massives pour vacciner 14 millions de personnes de février au printemps, les personnes âgées, les personnels de santé, pour aller vers une vaccination de masse ensuite (200 millions de vaccins comandés), sous surveillance médicale. Il s’agira d’éviter les «vaccins-barnums » en misant sur les médecins généralistes. Une vaccination qui sera gratuite, mais pas obligatoire, avec un suivi médical et une transparence assumée en fonction des nombreuses inconnues.

Le souci est de lever les résistances, dans un moment où elles sont fortes, compte tenu de précédents (H1N1, Hépatite B) et des idéologies rétrogrades qui pèsent sur une époque qui s’interroge. L’enjeu est de taille : collectif, mettre au moins en sourdine la pandémie et reprendre une vie normale, ou personnel, passer à travers les mailles de la maladie. A chacun de prendre ses responsabilités.

JMP
E

lundi 7 décembre 2020

grandir ensemble ou crever tout seul

 

Grandir ensemble/Crever tout seul

 

 

 

Pourquoi faire simple et s’unir pour gagner, alors qu’il est plus marrant de se diviser à n’en plus finir et de perdre quasiment toujours. Partir tout seul, se prendre pour le centre du monde, surtout ne pas chercher d’alliés. Avoir une démarche unitaire, est  difficilement pensable quand on a décidé une fois pour toutes qu’on est les plus fortiches.

L’observation de pans entiers de notre vie politique démontre que je n’affabule pas. Les démarches unitaires ne font pas l’unanimité, même lorsque des expériences douloureuses vous ont appris à vos dépens que toute défaillance dans l’union pouvait vous coûter cher.

Les expériences douloureuses

Ainsi à Perpignan, des forces, disons de progrès, n’ont pas voulu entendre la voix de ceux qui, comme nous au TC, pensaient que la seule façon  d’empêcher l’extrême droite et la droite de diriger la ville était de proposer une liste largement unitaire. Des listes multiples se proclamant plus unitaires, et plus fortiches, les unes que les autres se sont affrontées, ont été éliminées dès le premier tour et ont conduit à l’élection d’un maire d’extrême droite.

Ironie de l’histoire : une de celles/ceux qui ont fait tout ce qu’il fallait pour que la désunion aux municipales soit possible, Agnès Langevine (à la tête d’une liste écolo de gauche), sans doute dans un repentir compréhensible, prône, pour son parti Europe-Ecologie-Les Verts, une démarche unitaire dans le cadre de la préparation des prochaines élections régionales. Catastrophe ! Son parti EELV  n’en veut plus, de l’union et d’elle. Il l’exclut donc sans ménagement.  Punie ! La conséquence de la désunion risque tout simplement de voir la gauche ne plus diriger la région Occitanie. Au bénéfice de qui ?  Devinez !

Qui c’est les plus forts ?

EELV nous rejoue la sempiternelle rengaine : j’ai raison tout seul, je suis plus fort que les autres et j’ai la réponse à tous les problèmes, même ceux qui n’existent pas. Mais d’autres membres de cette majorité régionale sont tentés par les mêmes démons.

Les Insoumis auraient bien envie d’accroître le trouble, eux qui sont si prompts à partager le grossissement épique que leur lider-maximo Mélanchon cultive régulièrement en se plaçant bien sûr au-dessus de toutes les mêlées. Il ne leur déplairait pas aussi de décrocher pour eux la timbale et d’apparaître pour plus que ce qu’ils sont.

Quant au PS, même si on ne dit pas grand-chose, on continue cahin-caha à jouer la carte de l’unité, fût-elle parfois agitée, souvent perso et toujours très discrète.

La grenouille et le bœuf

Mes petits camarades avant de vous/nous désunir, méditez la fable La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Bœuf :

Une grenouille vit un bœuf

Qui lui sembla de belle taille.

Elle, qui n‘était pas grosse en tout comme un œuf,

Envieuse, s’étend, et s’enfle, et se travaille,

Pour égaler l’animal en grosseur,

Disant : « Regardez bien, ma sœur ;

Est-ce assez ? dites-moi ; n’y suis-je point encore ?

Nenni.- M’y voici donc ?- Point du tout. – M’y voilà ?

-Vous n’en approchez point. » La chétive pécore

S’enfla si bien qu’elle creva.

Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages…

Et répondez à la question : vaut-il mieux crever tout seuls que grandir ensemble…

Jean-Marie Philibert.

mardi 1 décembre 2020

La démocratie les gêne

 

La démocratie les gêne !

Ces dernières semaines montrent un pouvoir qui change progressivement de nature…

La pandémie semble un prétexte idéal pour mettre le pays au pas. En tant que président-chef de tout, vous donnez aux forces de police la possibilité de se défouler sur tout contrevenant avéré ou pas, vous mettez quelques brutes épaisses à leurs têtes et vous choisissez comme ministre de l’intérieur un jeune loup aux crocs bien longs pour qui, comme pour vous, la république n’est rien d’autres qu’une paillasson. Comme cela ne suffit pas vous rajoutez des lois qui interdisent à tout va, dont en particulier les images de flics frappeurs. Vous appelez ça la Sécurité Globale. Et vous pensez être tranquille, comme vos sujets que vous tentez de bâillonner.

Une nouvelle ampleur

La cinquième république (et sa constitution gaullienne), née d’un coup de force contre la démocratie parlementaire est en train de changer de nature. Certes elle n’a jamais aimé aveuglément les sociétés qui bougent et les esprits récalcitrants, progressistes. Et il a fallu bien souvent secouer le cocotier violemment pour lui faire entendre raison, pour qu’elle écoute les revendications populaires. Mais avec Macron I° les choses prennent une nouvelle ampleur au point qu’il est possible de s’interroger sur une orientation très dangereuse, fascisante, dirons certains,  pour la démocratie.

Regardez la place faite au Parlement, à l’opposition, aux élus (même ceux de la majorité). Observez comment un homme décide de tout, tout seul, ou entouré de courtisans serviles et de comités Théodule à sa botte, sans légitimité. Mesurez le mépris de la chose publique qu’expriment ses discours pontifiants et sans humanité. Et la façon arrogante dont il tourne le dos aux besoins  sociaux, aux droits sociaux, aux souffrances d’un monde qui n’en peut mais. Et qu’il croit pouvoir acheter avec un pognon, dont on ne sait pas trop d’où il sort.

La crise de la démocratie est au moins aussi profonde que la crise sociale, et ses enjeux sont tout aussi importants. Il est heureux de voir que les audiences des initiatives prises pour protester contre ces dérives du pouvoir montrent une réelle volonté d’y mettre un terme. Il faudra insister.

jmp