Grandir
ensemble/Crever tout seul
Pourquoi faire simple et s’unir pour gagner, alors qu’il est
plus marrant de se diviser à n’en plus finir et de perdre quasiment toujours.
Partir tout seul, se prendre pour le centre du monde, surtout ne pas chercher
d’alliés. Avoir une démarche unitaire, est
difficilement pensable quand on a décidé une fois pour toutes qu’on est
les plus fortiches.
L’observation de pans entiers de notre vie politique démontre
que je n’affabule pas. Les démarches unitaires ne font pas l’unanimité, même
lorsque des expériences douloureuses vous ont appris à vos dépens que toute
défaillance dans l’union pouvait vous coûter cher.
Les
expériences douloureuses
Ainsi à Perpignan, des forces, disons de progrès, n’ont pas
voulu entendre la voix de ceux qui, comme nous au TC, pensaient que la seule
façon d’empêcher l’extrême droite et la
droite de diriger la ville était de proposer une liste largement unitaire. Des
listes multiples se proclamant plus unitaires, et plus fortiches, les unes que
les autres se sont affrontées, ont été éliminées dès le premier tour et ont
conduit à l’élection d’un maire d’extrême droite.
Ironie de l’histoire : une de celles/ceux qui ont fait
tout ce qu’il fallait pour que la désunion aux municipales soit possible, Agnès
Langevine (à la tête d’une liste écolo de gauche), sans doute dans un repentir
compréhensible, prône, pour son parti Europe-Ecologie-Les Verts, une démarche
unitaire dans le cadre de la préparation des prochaines élections régionales.
Catastrophe ! Son parti EELV n’en veut plus, de l’union et d’elle.
Il l’exclut donc sans ménagement.
Punie ! La conséquence de la désunion risque tout simplement de
voir la gauche ne plus diriger la région Occitanie. Au bénéfice de
qui ? Devinez !
Qui c’est
les plus forts ?
EELV nous rejoue la sempiternelle rengaine : j’ai raison
tout seul, je suis plus fort que les autres et j’ai la réponse à tous les
problèmes, même ceux qui n’existent pas. Mais d’autres membres de cette
majorité régionale sont tentés par les mêmes démons.
Les Insoumis auraient bien envie d’accroître le trouble, eux
qui sont si prompts à partager le grossissement épique que leur lider-maximo
Mélanchon cultive régulièrement en se plaçant bien sûr au-dessus de toutes les
mêlées. Il ne leur déplairait pas aussi de décrocher pour eux la timbale et
d’apparaître pour plus que ce qu’ils sont.
Quant au PS, même si on ne dit pas grand-chose, on continue
cahin-caha à jouer la carte de l’unité, fût-elle parfois agitée, souvent perso
et toujours très discrète.
La
grenouille et le bœuf
Mes petits camarades avant de vous/nous désunir, méditez la
fable La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Bœuf :
Une grenouille vit un bœuf
Qui lui sembla de belle taille.
Elle, qui n‘était pas grosse en
tout comme un œuf,
Envieuse, s’étend, et s’enfle, et
se travaille,
Pour égaler l’animal en grosseur,
Disant : « Regardez
bien, ma sœur ;
Est-ce assez ?
dites-moi ; n’y suis-je point encore ?
Nenni.- M’y voici donc ?-
Point du tout. – M’y voilà ?
-Vous n’en approchez point. »
La chétive pécore
S’enfla si bien qu’elle creva.
Le monde est plein de gens qui ne
sont pas plus sages…
Et répondez à la question : vaut-il mieux crever tout
seuls que grandir ensemble…
Jean-Marie Philibert.
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