Les
paradoxes de l’abstention
L’encre des journaux qui montrent que les sondages et les
sondeurs se sont encore lourdement trompés est encore humide, les mêmes
sondeurs vous racontent ce que seront les prochaines élections présidentielles
pour lesquelles ils ne savent que programmer le duel Macron-Le Pen. Alors que
les duellistes en question viennent de lourdement s’escagasser aux
Départementales et aux Régionales et que l’abstention a triomphé.
L’entreprise de bourrage de crâne continue et l’électeur
reste massivement à la maison. Il a tort certes, mais on peut le comprendre.
Sortir des
embrouillaminis
La compréhension du phénomène de l’abstention est
certainement plus compliquée que le simple fait de bouder les urnes, d’aller à
la pèche, ou au café. Mais pour aller à l’essentiel, j’aurai envie de dire en
tout premier lieu qu’il y a paradoxalement une attitude de désintérêt pour la
chose publique, et pourtant elle ne cesse de nous interroger. J’y vois aussi
une résistance à prendre position entre des choix à faire dont les différences
peuvent paraître peu pertinentes, une lassitude profonde devant des
orientations qui n’ont changé que bien peu de choses à notre vie. Et aussi et
surtout la quasi-certitude qu’ILS (mettez-y qui vous voulez) continueront comme
avant et que les difficultés de la vie, les souffrances du peuple, les galères
du quotidien perdureront. L’inculture politique, renforcée par tous les
embrouillaminis idéologiques, médiatiques et autres fait le reste, aidée par
l’obstination des partis à ne concevoir l’unité que comme un pur et simple
ralliement à leur géniale orientation, ou à la personnalité enthousiasmante de
leurs liders multiples et variés.
Alors que pour qui sait l’écouter le terrain social dit
énormément de choses, qu’il ne veut pas le RN (élections et manif de
Perpignan), que les clivages droite-gauche résistent, que les luttes résistent,
que les consciences aussi, qu’il serait plus que temps de construire des perspectives,
avec des données concrètes, tangibles, le pouvoir d’achat, la sécurité de
l’emploi, les droits sociaux, la
répartition des richesses, les services publics. Et je ne dis pas tout.
Pour combattre l’abstention et réconcilier le peuple et la
politique, ouvrons grands nos yeux et nos oreilles et soyons à la fois modestes
et ambitieux.
Jean-Marie Philibert.
excellent
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