les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

jeudi 1 juillet 2021

 




VOIR LA POESIE

Question de pédagogie : comment faire pour sortir la création la plus contemporaine de ses terres réservées à ceux qui savent, qui croient savoir, qui disent comprendre et apprécier ? Un constat est nécessaire : il se trouve souvent que ce public-là est limité, souvent socialement déterminé, et j’ajouterais qu’il a sans doute envie de le rester.

Au TC dans le domaine culturel, local, mais pas seulement, nous faisons notre possible pour faire notre bonheur de tout ce que nous voyons, de ne pas nous laisser enfermer dans les habitudes et les traditions, de nous ouvrir à la création vivante et de travailler à sa reconnaissance. D’où déjà dans une précédente édition, une évocation du travail mené à Ille sur Têt par André Rober, et aujourd’hui une approche de la poésie visuelle dans le cadre de la Cinquième biennale internationale de poésie visuelle  qui se teint,  parallèlement, à Ille à El taller Treize et à Saleilles à l’atelier C. Des expositions à voir, des initiatives à soutenir. Une occasion pour nous aider à relever le défi lancé au début de cet article : ouvrir l’art à tous !

Je reste persuadé que les enjeux ne sont pas que culturels, qu’il y a dans les formes d’art les plus modernes des acquis à faire partager au plus grand nombre qui peuvent y trouver matière à émancipation. Beaucoup de créateurs s’insèrent sans hésiter dans cette lignée et n’hésitent pas à répandre partout où ils le peuvent un peu de leurs innovations pour ouvrir sur des perspectives nouvelles et perturber des lignes que d’aucuns, un peu réacs, souhaiteraient intangibles.

La poésie visuelle est une voie d’accès à une démarche d’ouvertures sur des domaines qui sont tout sauf univoques. D’abord à cause des supports, d’un côté, la poésie des mots, des textes, de leur mise en page, d’un autre côté aussi le graphisme, les formes, les couleurs, les images, leurs contenus et leurs provocations qui résonnent avec ces textes. Pas exactement comme des illustrations qui viendraient accompagner, enjoliver, la poésie. Mais plutôt comme des signes qui la tirent à hue et à dia. Qui s’inspirent d’une esthétique libertaire. Au point souvent de nous laisser pantois et de nous confronter à notre propre interprétation où les mots et les images se superposent, avec tous les embrouillaminis possibles et impossibles. A nous de construire le sens, notre sens. Un conseil fraternel : ne vous découragez pas, ne vous imposez rien, mais laissez-vous porter par ce qui vous parle, par ce qui séduit vos yeux. Et cela peut vous parler dans toutes les langues, la poésie visuelle est internationale, comme toutes les images, et  comme les biennales organisées à Ille depuis  2013.

Le catalogue édité dans la revue Nuire ( N °8) qui reproduit un certain nombre d’œuvres en montre la richesse, et peut constituer une entrée intéressante dans ce que la poésie peut donner à voir.

Alors, quelques illustrations de ce mystère de la création. Ouvrez grands les yeux pour y voir le mystère de la poésie et rendez-vous à Ille et Saleilles.

Jean-Marie Philibert

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