les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 29 mars 2022

Le climat, Poutine et les peuples

 

Le climat, Poutine et les peuples

Montesquieu a, avec d’autres, fondé notre science politique et juridique. Son « Esprit des Lois » qui ne date que de 1748, est lourd de toutes les lumières qui n’ont pas encore fini de nous éclairer : les fondements d’une démocratie, la séparation des pouvoirs, la critique de l’intolérance, du racisme… et la théorie des climats qui peut nous aider à y voir un peu plus clair dans la guerre en cours à l’est de l’Europe.

La théorie des climats

Selon la théorie de Montesquieu, les causes physiques agissent sur les lois, le climat forme le tempérament des hommes et il tente de nous le démontrer par une démarche expérimentale. « Dans les pays froids… les houppes nerveuses sont moins épanouies… les sensations sont moins vives… Il faut écorcher un moscovite pour lui donner du sentiment… » Cette influence sur le tempérament a selon lui des conséquences sur les lois. Elle peut nous aider à approcher un comportement qui peut parois nous donner l’impression qu’il échappe à notre entendement.

Le visage de l’inhumanité

Evoquons d’abord le Poutine, qui tout à sa hantise anti-otan est déterminé à répandre massacre et désolation sur un pays frère, sur un peuple frère qui a la prétention de décider lui-même de son destin. La froide détermination du président de la Russie n’en a cure et donne l’impression d’être prêt au pire pour le soumettre et retrouver les fastes d’un impérialisme passé et perdu. Comme si la Russie tsariste et les temps soviétiques n’étaient pas totalement morts. Comme si un mélange de cynisme, de mensonges, et de puissance militaire aveugle pouvait renverser le cours d’une histoire dont il est sans importance qu’elle soit une histoire humaine. Le visage de Poutine est l’image glaciale de cette inhumanité dont les Ukrainiens font les frais. Montesquieu savait.

Les peuples

Même si des franges importantes chez les Russes ne semblent pas en accord avec l’initiative, le calme et la répression règnent. Le peuple russe a l’habitude de prendre son mal en patience, sans doute un peu à cause de l’insensibilité que lui prête le philosophe : peuple brinqueballé dans les remous de l’histoire, peuple courageux, rappelons-nous de son rôle déterminant dans la victoire contre Hitler, peuple d’une richesse culturelle prodigieuse, apport fondamental à la culture universelle. Ce peuple est bâillonné une nouvelle fois pour ne pas déplaire à ses gouvernants dont il devrait partager les fantasmes.

Pour que les lumières chères à Montesquieu soient en mesure de briller à nouveau à l’est de notre continent, sur une terre qui est, à nous tous, la nôtre, sachons ne pas confondre les gouvernements et les peuples. Soyons solidaires de façon totale et absolue des peuples de leurs souffrances, de leur courage. Le peuple ukrainien bien sûr, et la résistance qu’il manifeste, qu’il faut aider, tout en gardant la lucidité nécessaire pour éviter une conflagration plus vaste encore. Mais aussi le peuple russe.

Jean-Marie Philibert

lundi 21 mars 2022

Jupiter monologue

 

Jupiter monologue

Le monologue intérieur, vous connaissez, c’est lorsque dans votre tête vous vous parlez à vous-même pour vous dire des choses agréables, ou parfois un peu moins, selon vos humeurs et les événements qui occupent votre vie. C’est un moyen de se connaître, de s’explorer et je pense même de s’enrichir. Les écrivains, les romanciers en particulier l’ont copieusement utilisé pour nous familiariser avec la psychologie de leur héros. Il y a plusieurs semaines que je me dis que moi aussi, dans ma prose du Travailleur, je pourrais l’utiliser, pour aller un peu au-delà des apparences, des propos ou actions évoquées de notre  président-candidat ou candidat-président, et tenter de cerner ce qui peut se passer  dans les secrets de ses neurones. Allons-y donc.

Jupiter pense.

La baraka

« A qui pourrais-je confier mes pensées jupitériennes les plus profondes, si ce n’est à moi-même. Même Bribri je m’en méfie, elle ne m’a pas vu grandir. Pour y voir un peu clair je suis contraint de me monologuer (sic) tout seul ; J’y parviens sans difficulté. Je suis en mesure de me sortir des pires mélasses. Regardons les gilets jaunes… roulés dans la farine. Rappelle-toi Benalla… dans les oubliettes de l’histoire. La pandémie… j’ai dit tout et son contraire…ils n’y ont vu que du feu. Le confinement…avec un peu de pognon, c’est passé. Des ministres qui font un peu n’importe quoi… un petit savon et ils se calment, même Blanquer le plus allumé de tous. J’ai la baraka. Ma nouvelle mèche me permet de cacher un tout petit début de calvitie. La guerre en Ukraine tombe à point nommé pour me construire, tout seul, une statue internationale. Je ne sais plus si je devrais dire stature ou statue. Je crois que les deux vont bien parce que tout grand homme a besoin des deux…Je téléphone à Poutine quasiment tous les jours, je lui dis que Zelinski n’est pas content, que le peuple ukrainien souffre, que les bombes c’est pas bien, il me répond qu’il n’en a rien à cirer. Et là je ne sais que dire. Je raccroche…après lui avoir dit « à demain Vladimir »

Les élections, une purge

Et puis, je n’arrête pas de l’oublier, il y a ces élections présidentielles auxquelles ma grandeur m’impose de me présenter, quelle purge ! Pour le programme je leur fais le minimum, on continue bien à droite et on récupère tous les traîtres qui se bousculent au portillon du gouvernement. Je supporte Castex quelques semaines encore ; c’est mon antithèse, besogneux et terne. Et puis je le renvoie dans son Conflent. Après ma brillante réélection dont personne ne doute, je vais consacrer mon quinquennat à tout faire pour éviter d’avoir à me présenter à un troisième mandat : j’ai trouvé… sans doute me sacrer moi-même empereur à Notre Dame de Paris quand les travaux seront terminés. Puting ça aurait de la gueule… »

Toute ressemblance avec un personnage existant serait bien sûr totalement fortuite.

Jean-Marie Philibert

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dimanche 13 mars 2022

Haro sur les mémés et les pépés

 

Haro sur les mémés et les pépés

 

Les historiens auront à montrer et à dire qu’à la fin du 20° siècle, et au début du 21° la question des retraites est devenue centrale, récurrente et l’objet de débats sans cesse renouvelés, comme s’il s’agissait d’un problème insoluble dont les enjeux sont primordiaux. Les mémés et les pépés coûtent trop cher, on ne sait plus qu’en faire. Vite ! Vite une réforme pour en finir.

65 ans ?

Une nouvelle preuve en est apportée par la rumeur qui est sortie des débats de la campagne présidentielle, selon laquelle Macron serait favorable à un allongement à 65 ans du départ, après n’en avoir rien dit dans sa lettre aux Françaises et aux Français. En retardant l’âge de départ à la retraite, on limite mathématiquement le nombre de pépés et de mémés et leur coût bien sûr prohibitif.

Un nouvel objet de litige d’autant plus sensible que vous connaissez mon attachement profond à mes mémé-pépé, et que je fais partie de la catégorie.

J’ai envie de les, de me, de nous défendre et pour cela de tenter de comprendre pourquoi on en est là.

Une vie qui vaille la peine d’être vécue

D’abord l’évolution bénéfiques des pratiques médicales  et les aides sociales qui les ont permises et accompagnées ont considérablement modifié les perspectives : on vit de plus en plus longtemps. Vieillir est devenu notre horizon commun, c’est vrai dans les pays développés où les pépés-mémés prolifèrent. Cela impose des obligations, en particulier celle de faire en sorte que ce soit une vie qui vaille la peine d’être vécue et qu’elle ait sa place dans l’organisation générale d’une société : c’est ce qu’ils-elles demandent.

Pendant longtemps, c’est la structure familiale qui s’est chargée des anciens, les normes matriarcales ou patriarcales fondaient ces comportements, qui se différenciaient selon les classes sociales. C’était un maillon fort qui a joué un rôle profond dans la construction des générations montantes.

Et puis assez brutalement, au moment où la population âgée connaissait un véritable essor, la durée moyenne de vie augmentant régulièrement, la vie moderne et les crises qui l’ont modelée ont cassé un modèle qui avait peu ou prou fonctionné. La cellule familiale s’est refermée sur une génération parents/enfants, les conditions de logement, de vie, les difficultés sociales, les mutations du monde du travail ont favorisé le chacun pour soi, laissant les formes anciennes de patriarcat ou matriarcat, comme des survivances de plus en plus rares. Dans le même temps les seniors cherchaient à préserver leur indépendance, leur aspiration à vivre en dépit des attaques du temps et contribuaient très activement à la vie de la cité. Ma mémé n’aurait pas tout compris, mais c’est ainsi.
Et ça a mal tourné au point de faire des retraites et des retraité(e)s THE PROBLEM.

THE PROBLEM

Après les années 80, les débats  politiques, économiques et sociaux se sont réorientés sur le poids financier que représentait le maintien de droits sociaux, soudainement devenus insupportables pour une économie malade, d’où l‘antienne sans cesse évoquée : la réforme des retraites est obligatoire, il faudra travailler plus longtemps pour des pensions de plus en plus riquiquis et prendre sur les revenus des anciens de quoi grossir la masse des richesses que l’accumulation capitaliste ne cesse d’engranger. Elle avait bien perçu qu’il y avait du côté des pépés et des mémés du pognon à gratter  si’ l’on voulait faire exploser les rendements. Tous les pays développés sous la férule du gRRRRand Capital s’y sont mis, nous aussi. La révolte a grondé partout. Mais on y a laissé des plumes.

En 2020 Macron a levé à nouveau le lièvre : il a eu la réponse qu’il méritait. Le covid et les confinements ont sifflé une mi-temps. Mais la partie devrait reprendre. Le capital est hermétique aux nécessités du droit social, il ne sait qu’accumuler au détriment de l’humain.  Il veut continuer à rogner l’argent des pépés-mémés (l’argent de leur vie). Le capital, Macron est son valet.

Jean-Marie Philibert.

mardi 8 mars 2022

Le 17 Mars pour les salaires

 

Le 17 Mars pour nos salaires !

A l’appel de la CGT, la FSU, Solidaires, l’UNSA…

Une expression est absente de la lettre que Macron a écrite pour annoncer sa candidature aux Françaises et aux Français : une expression avec des mots qui font mal, POUVOIR D’ACHAT !

Le pouvoir d’achat, qu’est-ce ? Ces travailleurs-manants-rouspéteurs se plaignent toujours, ils veulent plus d’argent. Et puis quoi encore? Ces questions qui ne perturbent pas  les puissants de ce monde sont pourtant dans toutes les têtes de ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts et qui sont condamnés à vivre de plus en plus chichement de fruit de leur travail (quand ils en ont un) ou de la charité de pensions et allocations diverses que l’état ou les organismes sociaux leur versent.

Les miettes

Comprenne qui pourra, les Français ne se retrouvent pas dans les arguties d’experts qui tentent de leur montrer que leur pouvoir d’achat ne baisse pas. Et même ils essaient de leur faire croire que la hausse des coûts de production, l’inflation n’aggraveront pas une situation que l’évolution favorable du marché du travail contribuera à rendre moins dramatique. Le SMIC a été revalorisé en octobre 2*2%, en janvier 0*9%. Les négociations par branches sont en cours. Et même la Banque de France prévoit une nette progression des salaires sur la durée. En attendant quelques miettes tombent et pas pour tous et souvent au prix d’interventions syndicales vigoureuses.

D’où les décisions prises par Les organisations syndicales d’appeler le 17  Mars à une nouvelle journée unitaire et interprofessionnelle de mobilisation pour l’augmentation des salaires, avec grève et manifestation.

Dans la fonction publique depuis 5 ans le point d’indice est gelé,  occasionnant une perte du pouvoir d’achat de tous. C’est une situation quasi identique pour les retraités.

Cette légitime revendication, en plus  de la bouffée d’oxygène apportée à la vie de chacun, peut avoir des conséquences décisives sur une relance économique d’un pays dont les finances et les financiers continuent à vire grassement du fruit du travail… des autres.

Donc le 17 Mars, soyons les plus nombreux possible dans la grève, dans la rue, dans l’action pour qu’une partie de la graisse de la finance ( c’est du bon gras) tombe aussi dans notre assiette. Le TC y sera !

JMP

 

dimanche 6 mars 2022

Abuser son monde

 

Abuser son monde

 

Quelle place accorder à la déclaration de candidature à la présidentielle d’Emmanuel Macron ? Celle d’un non-événement tellement la chose était entendue, attendue et sans surprise ? Sans doute ! Il ne fallait pas en attendre moins de celui qui se pare de toutes les vertus, de celui qui joue au sauveur de la France, de l’Europe, du Monde. De celui qui pense ne pas en avoir fini avec toutes les conséquences heureuses qu’il peut tirer de sa trahison initiale : un monde politique éclaté ?

Un monde politique éclaté

Il attire donc tous les traitres en puissance qui ne savent plus où est leur gauche ou qui renient leur droite. Il se présente comme un rempart devant une extrême droite qui le sert et dont il se sert. Tous les chantres du libéralisme arrogant dans lequel nous vivons, le veulent, l’espèrent, se jettent dans ses bras, de Woerth et Raffarin  à Chevènement, Guigou, Touraine … Ils trahissent leur camp avec lui. Observez les contorsions des ex, Sarko et Hollande.

Rien voir

Et lui qui se rêve en César des temps modernes ne veut rien voir de la détestation qui l’entoure, des errements passés, des branquignols qui l’ont entouré, des mouvements sociaux qu’il a suscités. Il pense que le « quoi qu’il en coûte » va lui servir de tremplin pour rebondir sans voir un pays en souffrance sur lequel prolifèrent les puissants en tous genres. Son rôle sur la scène internationale et ses coups de fil à Poutine semblent lui avoir fait enfler les chevilles.

Ainsi donc il écrit une lettre aux Françaises et aux Français dans la presse régionale. AU TC nous ne l’avons pas reçue, il a sans doute craint de se faire ramasser.
Il ne s’est pas trompé.

Ramassons donc !

Pour analyser sa lettre, pas besoin d’herméneutique savante, vous savez l’herméneutique, c’est cette science absconse qui permet d’interpréter les textes difficiles. Non ! Non ! Là tout est clair, limpide et direct, comme le ciel un jour de tramontane : en effet du vent et beaucoup de mensonges.

Commençons par les mensonges : les réformes ont conduit le chômage à son plus bas niveau (les chômeurs apprécieront), Les hôpitaux, la recherche, les armées, la police, les magistrats, les enseignants…ont été sauvés des eaux (ils coulent). Les énergies fossiles ont été réduites, l’agriculture modernisée, les impôts baissés. Visiblement il vit hors sol. Avec un tout petit moment de lucidité « Nous n’avons pas tout réussi » Ah bon ?

La tramontane

Et puis le vent, en rafales violentes : « …Les transformations engagées …ont permis de vivre mieux, de gagner en indépendance… » Nous connaissons des bouleversements… nous  répondrons à ces défis… en ne cédant rien de l’audace, de la volonté et de notre goût de l’avenir…

Conclusion : « je suis candidat »

Quant au programme… Mal de cap… Une vieille lune … « il nous faudra travailler plus… » Et tout ira bien, la France sera en tête, nous deviendrons un grand pays écologique, nous améliorerons notre modèle social, nous nous attaquerons aux inégalités, et priorité sera donnée à l’école avec « des enseignants  plus libres, plus respectés et mieux rémunérés »… Aie ! Aie ! Aie, mes camarades. ! Le grand âge, le handicap, la santé… Tout comme il faut.
Et pour terminer la petite tirade démago qui ne coûte rien sur la France, les Français et leur « esprit de résistance »…

Quant au projet précis,  ce sera plus tard …  Après le scrutin… peut-être ? C’est plus facile comme cela de tromper son monde. Nous connaissions Don Juan, l’abuseur de Séville, nous avons Manu, l’abuseur de l’Elysée.

Jean-Marie Philibert.