les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

dimanche 13 mars 2022

Haro sur les mémés et les pépés

 

Haro sur les mémés et les pépés

 

Les historiens auront à montrer et à dire qu’à la fin du 20° siècle, et au début du 21° la question des retraites est devenue centrale, récurrente et l’objet de débats sans cesse renouvelés, comme s’il s’agissait d’un problème insoluble dont les enjeux sont primordiaux. Les mémés et les pépés coûtent trop cher, on ne sait plus qu’en faire. Vite ! Vite une réforme pour en finir.

65 ans ?

Une nouvelle preuve en est apportée par la rumeur qui est sortie des débats de la campagne présidentielle, selon laquelle Macron serait favorable à un allongement à 65 ans du départ, après n’en avoir rien dit dans sa lettre aux Françaises et aux Français. En retardant l’âge de départ à la retraite, on limite mathématiquement le nombre de pépés et de mémés et leur coût bien sûr prohibitif.

Un nouvel objet de litige d’autant plus sensible que vous connaissez mon attachement profond à mes mémé-pépé, et que je fais partie de la catégorie.

J’ai envie de les, de me, de nous défendre et pour cela de tenter de comprendre pourquoi on en est là.

Une vie qui vaille la peine d’être vécue

D’abord l’évolution bénéfiques des pratiques médicales  et les aides sociales qui les ont permises et accompagnées ont considérablement modifié les perspectives : on vit de plus en plus longtemps. Vieillir est devenu notre horizon commun, c’est vrai dans les pays développés où les pépés-mémés prolifèrent. Cela impose des obligations, en particulier celle de faire en sorte que ce soit une vie qui vaille la peine d’être vécue et qu’elle ait sa place dans l’organisation générale d’une société : c’est ce qu’ils-elles demandent.

Pendant longtemps, c’est la structure familiale qui s’est chargée des anciens, les normes matriarcales ou patriarcales fondaient ces comportements, qui se différenciaient selon les classes sociales. C’était un maillon fort qui a joué un rôle profond dans la construction des générations montantes.

Et puis assez brutalement, au moment où la population âgée connaissait un véritable essor, la durée moyenne de vie augmentant régulièrement, la vie moderne et les crises qui l’ont modelée ont cassé un modèle qui avait peu ou prou fonctionné. La cellule familiale s’est refermée sur une génération parents/enfants, les conditions de logement, de vie, les difficultés sociales, les mutations du monde du travail ont favorisé le chacun pour soi, laissant les formes anciennes de patriarcat ou matriarcat, comme des survivances de plus en plus rares. Dans le même temps les seniors cherchaient à préserver leur indépendance, leur aspiration à vivre en dépit des attaques du temps et contribuaient très activement à la vie de la cité. Ma mémé n’aurait pas tout compris, mais c’est ainsi.
Et ça a mal tourné au point de faire des retraites et des retraité(e)s THE PROBLEM.

THE PROBLEM

Après les années 80, les débats  politiques, économiques et sociaux se sont réorientés sur le poids financier que représentait le maintien de droits sociaux, soudainement devenus insupportables pour une économie malade, d’où l‘antienne sans cesse évoquée : la réforme des retraites est obligatoire, il faudra travailler plus longtemps pour des pensions de plus en plus riquiquis et prendre sur les revenus des anciens de quoi grossir la masse des richesses que l’accumulation capitaliste ne cesse d’engranger. Elle avait bien perçu qu’il y avait du côté des pépés et des mémés du pognon à gratter  si’ l’on voulait faire exploser les rendements. Tous les pays développés sous la férule du gRRRRand Capital s’y sont mis, nous aussi. La révolte a grondé partout. Mais on y a laissé des plumes.

En 2020 Macron a levé à nouveau le lièvre : il a eu la réponse qu’il méritait. Le covid et les confinements ont sifflé une mi-temps. Mais la partie devrait reprendre. Le capital est hermétique aux nécessités du droit social, il ne sait qu’accumuler au détriment de l’humain.  Il veut continuer à rogner l’argent des pépés-mémés (l’argent de leur vie). Le capital, Macron est son valet.

Jean-Marie Philibert.

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