les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 16 octobre 2023

UN MONDE HUMAIN

Un monde humain est un monde sans guerre Le titre de la rubrique n’est pas de saison. Dans ces temps où la violence se déchaîne on voit « refleurir » une expression qui sent bon son pléonasme comme s’il fallait rajouter du malheur au malheur, de l’horreur à l’horreur, des morts aux morts : il s’agit de l’expression « crime de guerre ». Faut-il que notre monde ait l’esprit assez tordu et aveugle pour ne pas savoir , depuis le temps qu’il la pratique, que la guerre est crime, qu’elle est odieuse et contraire aux besoins de l’humanité de vivre en paix, en sécurité, dans un respect mutuel de ce que chacun représente, sur des terres qui peuvent les nourrir et qu’ils sont en droit de gérer librement. Si on ajoutait démocratiquement ce serait encore mieux. Mais restons lucides ! Un droit ? De la nuit des temps, nous vient la guerre, mais les temps modernes, tout en se donnant des institutions internationales pour, sinon l’empêcher, au moins la réduire, l’ont perfectionnée, jusqu’à inventer un droit de la guerre : comme si elle pouvait être propre et circonscrite à des soldats qui se tuent proprement entre eux, sans faire de mal aux autres. Le vingtième siècle et celui qui suit, sont la démonstration de la vanité de ces efforts. La guerre tue, la guerre transforme enfants, femmes, hommes en chair à canon. Et les foyers de guerres se succèdent et provoquent surprises, divisions, désespoirs, deuils. Ils remplissent les cimetières, quand on a le temps de donner aux victimes une sépulture digne, ce que la guerre permet rarement, signe supplémentaire de son inhumanité. Ajouter du malheur au malheur Il y a des zones qui attirent la guerre, comme le Proche Orient, au point de ne pas pouvoir s’en défaire, parce que les religions s’en disputent l’histoire, les terres et l’avenir dans un dialogue de sourds où il ne faut ni entendre, ni voir l’autre, au point de l’enfermer, avant de le faire disparaître. Et l’autre de se défendre avec l’ardeur du désespoir pour exister et ajouter du malheur au malheur. Et nous, sommés de choisir, de nous émouvoir, d’être dans l’incapacité de dire que la guerre n’est qu’abomination, qu’elle cache souvent des intérêts, des manœuvres qui nous échappent, manœuvres politiques, sociales, géopolitiques, économiques, philosophico- historico-religieuses dont nous sommes les jouets. Ici Et il suffit de peu, ici, d’esprits échauffés, fanatisés, à la recherche d’ennemis potentiels de leur foi imbécile, pour aller trucider une victime innocente dont ils se sont persuadés qu’elle est en partie responsable du mal dont souffre la cause qu’ils ont choisie. Samuel Paty, Dominique Bernard, sont des professeurs assassinés parce que professeurs. Pour leurs assassins, l’engagement professionnel et moral à défendre les valeurs communes d’une laïcité, d’une éducation, d’une démocratie riche de tous ceux qui l’ont librement choisie, est impensable, il est à proscrire, détruire, éliminer d’un monde où fanatismes et guerres se nourrissent mutuellement. Les terroristes, d’ailleurs comme d’ici, s’y emploient avec tous les aveuglements dont ils sont capables, sur le terreau de guerres dont il est irresponsable d’accepter la fatalité. Pour une paix durable Si dans un temps le plus proche possible, nous mettions tous les efforts guerriers dont nous sommes capables (avec leurs prix exorbitants et leurs nocivités absolues) à faire, construire, inventer une paix durable, nous avancerions vers l’acceptation de l’autre. Acceptation fondatrice de notre commune humanité. Jean-Marie Philibert

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire