les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mercredi 9 novembre 2011

Sarkozy et la littérature


Super-Sarko ne se contente pas de chercher à sauver le MMMMonde, l’Euro, la Grèce et ses riches copains…C’est aussi un esprit fin et cultivé qui a le souci d’élargir notre savoir, de nous ouvrir à des chefs d’œuvre méconnus de la littérature nationale et internationale.
Rappelez-vous : c’était au début de son mandat de président, il devait trouver que Madame de La Fayette était un auteur trop peu connu, il a donc jugé utile de dire sur tous les écrans de télévision tout le bien qu’il pensait de son œuvre maîtresse « LA PRINCESSE DE CLEVES ». Ses propos furent d’une finesse telle qu’ils ont suscité une admiration générale. Des années après,  ils marquent encore nos esprits. Je ne peux résister au plaisir de vous les rappeler : «Dans la fonction publique, il faut en finir avec la pression des concours et des examens. L'autre jour, je m'amusais, on s'amuse comme on peut, à regarder le programme du concours d'attaché d'administration. Un sadique ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme d'interroger les concurrents sur La Princesse de Clèves. Je ne sais pas si cela vous est souvent arrivé de demander à la guichetière ce qu'elle pensait de La Princesse de Clèves... Imaginez un peu le spectacle ! En tout cas, je l’ai lu il y a tellement longtemps qu’il y a de fortes chances que j’aie raté l’examen ! ».
Première conclusion.
Première conclusion provisoire : par la « profondeur » de son propos Sarkozy révèle qu’il n’a rien compris à cette chère Princesse de Clèves, visiblement il est totalement dépassé par la grandeur morale du personnage.
Aujourd’hui, après le roman, Sarkozy se consacre au théâtre, plus particulièrement à ce qui peut représenter la quintessence du théâtre, la commedia dell’arte. Nous le voyons parcourir le monde, la France, parler du matin au soir avec les grands et les petits, pour sauver l’Europe, la Grèce, le Triple AAA,  la Liberté, l’Avenir avec force déclarations pétaradantes, avec moultes gesticulations désordonnées, avec des grimaces de toutes sortes devant des parterres médusés … qui ont  l’air d’y croire à moitié… ou bien peu… ou pas du tout. Et ce n’est pas fini, cette semaine encore le G 20 va permettre à Matamore de continuer son numéro. Matamore (parce que c’est de lui qu’il s’agit) est son nouveau modèle. Matamore, vous connaissez, c’est ce personnage de la commedia dell’arte qui est le roi des fanfarons, il se targue d’exploits qu’il n’a pas réalisés et au fond il est surtout le roi des poltrons. Il porte des vêtements et des armes trop grands pour lui qui lui donnent l’air ridicule. Le président à chacune de ses sorties nous joue un nouvel épisode des aventures de Matamore. Tous l’écoutent avec ravissement, les banquiers lui obéissent, les Allemands sont médusés, les Chinois arrivent dare-dare à la rescousse. Du moins, le croit-il. La crise est résolue, jusqu’à la prochaine fois, c’est-à-dire dans pas trop longtemps où il faudra qu’il réinvente un plan d’austérité bis, ter et quater pour éponger ses fanfaronnades. Et nous, nous paierons !   Voilà Matamore tel qu’en lui-même l’éternité ne le change pas. Merci à Sarkozy de le faire revivre, involontairement sans doute, si souvent devant nos yeux. La littérature lui sera sans doute reconnaissante.
Deuxième et troisième conclusions.
Deuxième conclusion provisoire : Matamore venge la Princesse de Clèves, et visiblement avec Matamore Sarko est dans son élément littéraire, il a trouvé enfin un personnage à sa mesure !
Pourquoi s’arrêter en si bon chemin dans une carrière d’acteur qui s’ouvre devant lui. Après Matamore, pourquoi ne pas s’attaquer au père Ubu dans UBU ROI. Voilà un rôle qui lui irait à merveille et qui pourrait occuper les temps  libres qu’il risque d’avoir après le mois de mai : c’est l’histoire « ubuesque » d’un capitaine de dragon qui prend le pouvoir, pour en faire vraiment n’importe quoi et pour le perdre à la fin lamentablement, sourd à ce qu’il se passe autour de lui. Je pense que ça vous rappelle quelque chose. Ubu, lui aussi,  ne cessait d’évoquer sa pompe à phynance. Vous voyez grâce à Sarkozy nous revisitons nos classiques sans nous couper des réalités du monde. Troisième et dernière conclusion, provisoire bien sûr : Ubu, pour Sarkozy, ce serait le rôle de sa vie ! La fiction et la réalité enfin réconciliées.
Jean-Marie PHILIBERT.

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