Ultimes recommandations.
Devant l’accumulation des « cagades » que
l’agité-président a pu proférer depuis les résultats du premier tour, je me
suis dit : il faut faire quelque chose, c’est l’image du pays qui est en
jeu. Cet homme n’est plus tout à fait maître de lui-même : il a tellement
peur de perdre. Que sera-t-il sans le Fouquet’s, sans les courtisans, sans
l’Airbus présidentiel ? Il sent le
cataclysme proche et il panique ! Il en veut à la terre entière et il dit
n’importe quoi. Puis il dit qu’il ne l’a pas dit. Puis quand on lui fait
entendre qu’il l’a dit, il dit que c’est un complot. Le temps avançant et les
échéances définitives se rapprochant, il est logique de craindre le pire pour
ses derniers moments de président, au cas où les urnes ne voudraient plus de
lui.
Ma sagesse proverbiale, mon flegme unanimement reconnu
(pourquoi tu tousses ?), m’incitent
à lui prodiguer quelques conseils de bon aloi, pour, après avoir pratiquement
tout raté pendant son quinquennat, ne pas rater son départ. Je crains de ne pas
être entendu, de mauvais esprits verront de la moquerie dans ma démarche. Ils
se trompent ; je pense très fortement qu’il est totalement inutile
d’ajouter du malheur au malheur et que ce n’est pas parce qu’il en a beaucoup
fait aux autres, en particulier à tous ceux qui ont le portefeuille raplapla,
qu’il ne faut pas lui tendre une main secourable au moment où il pourrait débarrasser
le plancher.
Ecoute bien
« Donc écoute bien, Nicolas ! Arrête de tressauter ! Il faut te calmer ; respire profondément, ne gigote pas sans arrêt.
Commence modestement à tenter de rester sans bouger pendant quelques secondes,
puis augmente la durée de ces moments de zénitude où tu ferais bien de penser à
ta fifille et à ta Carlita. Entraîne-toi tous les jours à réduire ton agitation
chronique. C’est indispensable pour retrouver un semblant d’équilibre…
Evite aussi de te laisser aller à tes penchants colériques naturels :
il est inutile le soir du second tour de faire venir Fillon et Copé à l’Elysée,
tu vas les engueuler comme des moins que rien, tu vas leur expliquer qu’ils
sont nuls, qu’ils sont la cause de tous tes malheurs, qu’ils n’ont rien compris
à ton génie. Sans doute tu as raison !
Mais à ce moment-là ressasser tout ce qui peut te faire souffrir est
inutile. Ne crie pas, comme tu l’as fait pendant cinq ans…
L’adversité est
parfois une bonne occasion de trouver la sagesse, ne la laisse pas passer.
Dis-toi qu’il y a eu pendant cinq ans des millions de gens qui ont dû à cause
de toi affronter l’adversité des fins de mois difficiles, du chômage qui n’en
finit pas, des services publics qui marchent comme ils peuvent, ils ont certes
manifesté, protesté, mais ils sont restés à peu près tranquilles.
Imite-les : il est bon que de temps à autre les grands (enfin, c’est une
formule toute faite) de ce monde
s’inspirent de la sagesse populaire et de sa capacité à encaisser les coups.
Apprécie donc cette adversité qui te confronte à toi-même, dans la nudité d’une
affectivité ébranlée. Surtout ! Surtout ! Surtout ! Ne pète pas
les plombs. Ils attendent tous ça, tes « amis », les faux et aussi peut-être les « vrais »…
Et tais-toi !
Parle le moins possible en public, si tu vois un micro, une
caméra, détourne-toi, si tu vois un groupe assemblé, passe au large. C’est la meilleure façon de ne plus dire de
bêtises. Laisse se décanter, au fond de ta cervelle, tous les mots, toutes les
phrases, tous les discours que tu as proférés, et qui t’ont mis dans cette situation,
certes inconfortable (tu n’es plus
grand-chose), mais porteuse de promesses pour le plus grand nombre (nous
n’aurons plus à te supporter)…
Un monde nouveau
commence pour toi, mais aussi pour nous.
Si pour toi, c’est douloureux, dispense-toi de croire que pour nous ce soit une catastrophe. Tu t’abuserais une nouvelle
fois inutilement. Je ne veux pas te
faire trop de peine. C’est sans doute même le contraire. Pour beaucoup,
beaucoup, beaucoup, c’est un moment
d’espoir, un moment gagné sur la résignation, un moment où il peut devenir
possible de construire un avenir…
S’il te plaît, par une ultime bêtise dont on sait que tu es
capable, ne nous gâche pas ce plaisir…
Tchao ! Pantin ! »
Jean-Marie PHILIBERT.
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