les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 30 avril 2012

ultimes recommandations


Ultimes recommandations.
Devant l’accumulation des « cagades » que l’agité-président a pu proférer depuis les résultats du premier tour, je me suis dit : il faut faire quelque chose, c’est l’image du pays qui est en jeu. Cet homme n’est plus tout à fait maître de lui-même : il a tellement peur de perdre. Que sera-t-il sans le Fouquet’s, sans les courtisans, sans l’Airbus présidentiel ?  Il sent le cataclysme proche et il panique ! Il en veut à la terre entière et il dit n’importe quoi. Puis il dit qu’il ne l’a pas dit. Puis quand on lui fait entendre qu’il l’a dit, il dit que c’est un complot. Le temps avançant et les échéances définitives se rapprochant, il est logique de craindre le pire pour ses derniers moments de président, au cas où les urnes ne voudraient plus de lui.
Ma sagesse proverbiale, mon flegme unanimement reconnu (pourquoi tu tousses ?),  m’incitent à lui prodiguer quelques conseils de bon aloi, pour, après avoir pratiquement tout raté pendant son quinquennat, ne pas rater son départ. Je crains de ne pas être entendu, de mauvais esprits verront de la moquerie dans ma démarche. Ils se trompent ; je pense très fortement qu’il est totalement inutile d’ajouter du malheur au malheur et que ce n’est pas parce qu’il en a beaucoup fait aux autres, en particulier à tous ceux qui ont le portefeuille raplapla, qu’il ne faut pas lui tendre une main secourable au moment où il pourrait débarrasser le plancher.
Ecoute bien
« Donc écoute bien, Nicolas ! Arrête de tressauter !  Il faut te calmer ;  respire profondément, ne gigote pas sans arrêt. Commence modestement à tenter de rester sans bouger pendant quelques secondes, puis augmente la durée de ces moments de zénitude où tu ferais bien de penser à ta fifille et à ta Carlita. Entraîne-toi tous les jours à réduire ton agitation chronique. C’est indispensable pour retrouver un semblant d’équilibre…
Evite aussi de te laisser aller à tes penchants colériques naturels : il est inutile le soir du second tour de faire venir Fillon et Copé à l’Elysée, tu vas les engueuler comme des moins que rien, tu vas leur expliquer qu’ils sont nuls, qu’ils sont la cause de tous tes malheurs, qu’ils n’ont rien compris à ton génie. Sans doute tu as raison !  Mais à ce moment-là ressasser tout ce qui peut te faire souffrir est inutile. Ne crie pas, comme tu l’as fait pendant cinq ans…
 L’adversité est parfois une bonne occasion de trouver la sagesse, ne la laisse pas passer. Dis-toi qu’il y a eu pendant cinq ans des millions de gens qui ont dû à cause de toi affronter l’adversité des fins de mois difficiles, du chômage qui n’en finit pas, des services publics qui marchent comme ils peuvent, ils ont certes manifesté, protesté, mais ils sont restés à peu près tranquilles. Imite-les : il est bon que de temps à autre les grands (enfin, c’est une formule toute faite)  de ce monde s’inspirent de la sagesse populaire et de sa capacité à encaisser les coups. Apprécie donc cette adversité qui te confronte à toi-même, dans la nudité d’une affectivité ébranlée. Surtout ! Surtout ! Surtout ! Ne pète pas les plombs. Ils attendent tous ça, tes « amis », les faux  et aussi peut-être les « vrais »…
Et tais-toi !
Parle le moins possible en public, si tu vois un micro, une caméra, détourne-toi, si tu vois un groupe assemblé, passe au large.  C’est la meilleure façon de ne plus dire de bêtises. Laisse se décanter, au fond de ta cervelle, tous les mots, toutes les phrases, tous les discours que tu as proférés, et qui t’ont mis dans cette situation, certes inconfortable  (tu n’es plus grand-chose), mais porteuse de promesses pour le plus grand nombre (nous n’aurons plus à te supporter)…
Un  monde nouveau commence pour  toi, mais aussi pour nous. Si pour toi, c’est douloureux, dispense-toi de croire que pour nous ce soit  une catastrophe. Tu t’abuserais une nouvelle fois inutilement.  Je ne veux pas te faire trop de peine. C’est sans doute même le contraire. Pour beaucoup, beaucoup, beaucoup, c’est  un moment d’espoir, un moment gagné sur la résignation, un moment où il peut devenir possible de  construire un avenir…
S’il te plaît, par une ultime bêtise dont on sait que tu es capable, ne nous gâche pas ce plaisir…
Tchao ! Pantin ! »
Jean-Marie PHILIBERT.

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