les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mercredi 26 septembre 2012

L'Europe ! L'Europe ! L'Europe !



COMPRENDRE… PAS COMPRENDRE…
-Le TSCG,  le Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance,  comme ils disent,  la loi organique et patin et couffin, pour moi c’est du chinois, j’y comprends rien …
- Mais c’est normal ! Ce n’est  pas écrit pour toi ; Il ne faut pas que tu t’en occupes. Fais confiance aux grands esprits qui te gouvernent et qui savent. Ils savent ce qui signifie par exemple « La règle énoncée est considérée comme respectée si le solde annuel des administrations publiques correspond à l’objectif à moyen spécifique à chaque pays tel que défini dans le pacte de stabilité et de croissance prévu avec une limite inférieure de déficit structurel de 0,5 %de PIB.. » Ils connaissent eux le déficit structurel et tout le reste ; toi tu n’en sais rien…
De plus en plus instables, de plus en plus pauvres, de plus en plus dépendants.
-Moi j’en sais rien peut-être de ton déficit structurel, mais je sais que les Grecs, les Portugais, les Espagnols ils en bavent à cause de l’Euro, de l’Europe, du FMI… et des déficits. Je sais que nous, on n’arrête pas de bouffer de l’austérité à dose de plus en plus forte, je sais aussi que les services publics, la protection sociale, les retraites, à cause de la dette et du déficit, comme ils disent , se cassent la gueule. Avec ton TTTSSSSCCCCGGGGG ce sera pire encore. Ils nous font le coup à chaque fois. Ils appellent ça stabilité et nous, ça nous rend de plus en plus instables, de plus en plus pauvres, de plus en plus dépendants.
-Mais non écoute la suite, c’est toujours l’article 3 du traité. « Lorsque le rapport entre la dette publique et le PIB est sensiblement inférieur à 60 % et lorsque les risques pour la soutenabilité à long terme des finances publiques sont faibles, la limite inférieure de l’objectif à moyen terme peut être relevée pour atteindre un déficit structurel d’au maximum 60 %... » Tu vois tout est prévu. Tu vois, il y a de la souplesse… Fais confiance à ceux qui ont tout compris, comme Merkel, par exemple. C’est pour ça que les Allemands sont plus riches que nous. Hollande il sait aussi, même qu’il a fait ajouter le mot croissance dans le texte. Si c’est pas une garantie, ça !
Je ne vais pas me laisser faire
-Tu veux me rouler dans la farine avec ta croissance : plus on en parle, moins on la voit. Moi depuis des années et des années, mon salaire, mon niveau de vie, ils ont totalement perdu de vue la croissance.  C’est chaque jour qu’on me rogne les ailes, qu’on me dit que ça va changer et que ça ne change qu’en pire. En reprenant le traité préparé par Merkel et Sarkozy, Hollande il fait pareil : il nous met une couche d’emmerdements supplémentaires. Ca ,je l’ai bien compris… et je ne vais pas me laisser faire.
-Toujours ton  mauvais esprit, arrête de te laisser influencer par les cocos…
-Mais tu me prends vraiment pour un couillon, je n’ai besoin de personne  pour comprendre certains passages du traité où ils sont parfois obligés de parler un peu plus clairement ; Par exemple celui-ci dont un esprit un peu simple comme le mien voit tous les dangers : « un état qui fait l’objet d’une procédure concernant les déficits excessifs en vertu des décrets sur lesquels l’union européenne est fondée met en place un programme de partenariat budgétaire et économique comportant une description détaillée des réformes structurelles à mettre en œuvre  pour assurer une correction effective et durable de son déficit effectif. »  Partenariat.. J’éclate de rire.: Ca veut dire : ferme ta gueule et fais  ce que je te dis ! C’est clairement la fin de notre indépendance démocratique, économique et sociale. Et de ça comme du reste, je ne veux pas et j’ai cru comprendre que je n’étais pas seul. Alors le 30 septembre je ma-ni-fes-te. Que ça te plaise ou pas !
Jean-Marie PHILIBERT.

Les Madres



Les Madres et tout le reste.
Les Madres, propriété privée, entrée interdite… ce n’est peut-être qu’un début.
Pourquoi n’apporterai-je pas ma pierre à cette privatisation forcenée de notre espace de vie ? J’ai envie d’aider ces privatiseurs en tous genres à élargir leur emprise. Ils le méritent : ils ont du pognon !. Quoi de plus humain ! Certes les privilèges ont été abolis une certaine nuit du 4 Août, il y a plus de deux siècles. Mais c’est si loin.
J’ai envie de leur suggérer quelques projets lucratifs.
Privatiser la procession de la Sanch, il suffirait, après avoir acheté les droits à l’archiconfrérie qui l’organise, de faire payer un droit d’entrée dans la belle ville de Perpignan le jour où elle se déroule. La plage de Canet est ouverte à tous les publics et gratuitement :  est-ce normal ? Elle peut  être privatisée et rapporter gros aux mois de juillet et août.
On peut privatiser la Place Arago (le maire de la ville accepterait peut-être de la vendre) et faire payer un droit de passage à tous ceux qui la traversent ; elle est située en plein centre  et elle est très fréquentée.
Il faut rentabiliser l’espace et permettre aux privilégiés, en accaparant cet espace,  de l’être toujours un peu plus.
Cerise sur le gâteau, après les Madres, le Canigou, il faudra payer pour y aller, il faudra payer un peu plus pour accrocher  à la croix le petit symbole de son passage.
Groupama (qui semble n’avoir de mutualiste que le nom) et ses petits copains de la finance ont encore de beaux jours devant  eux grâce aux charmes de notre beau pays …qui n’a peut-être pas envie de se laisser acheter … plumer… voler.
jmp

samedi 22 septembre 2012

les patrons, le pognon et nous



Les patrons, le pognon … et nous et nous et nous…
Il y a un peu plus d’un an dans la presse bien pensante (le Nouvel Obs.)un certain nombre de grands patrons français avaient lancé un appel sur le thème « de très hauts revenus affichent leur solidarité », appel titré « Taxez-nous » Ils revendiquaient à la fois le niveau élevé de leurs  revenus, mais dans le même temps le nécessité d’être justement taxés à la hauteur de ces revenus si justement gagnés compte tenu de l’excellence  de leur activité professionnelle ( je me moque un peu !) . C’était sous le gouvernement précédent : je pense qu’ils n’avaient  pas de crainte à avoir de la volonté de Sarkozy de trop les brimer et je crois qu’ils voulaient donner une valeur d’exemple pour le contribuable moyen à accepter une pression fiscale de plus en plus forte. Ils  montraient ainsi la magnanimité, la générosité d’un patronat si injustement décrié.
Catastrophe.
Mais catastrophe ! Aux présidentielles et aux législatives la majorité a changé et François Hollande qui, dans la campagne électorale, avait proposé de taxer les hauts revenus essaie maintenant de mettre en œuvre son engagement : prendre au dessus de un million de revenu par an 75 % de ces revenus.
Il semble me souvenir que dans un débat télévisé Mélenchon, lui, avait avancé la possibilité de tout prendre à ce niveau-là : je crois qu’il avait amplement raison, dans la mesure où il leur en resterait bien assez pour vivre et pour s’engraisser.
Les réactions de patrons qui avaient signé cet appel sont actuellement amusantes à observer : elles sont du genre : «  Oui ! Oui ! Taxez-nous, mais pas comme ça, pas autant, ça va nous démoraliser, nous ne serons plus compétitifs… » Bernard Arnault, le patron de LVMH, lui, n’avait pas signé, il était plus prudent que ses petits copains, il savait  qu’il ne faut jamais rien lâcher, ni faire semblant. Et c’est dans cette même logique qu’il annonce aujourd’hui son intention de partir en exil… en Belgique.
Vite en Belgique.
Ce pays pour les riches patrons présente de nombreux avantages : il n’y a pas d’impôt sur la fortune, ni d’impôt sur les  plus values, les droits de succession sont égaux à zéro. Il pourra ainsi faire passer l’intégralité de sa fortune à ses cinq enfants sans rien verser à l’état belge. Ils sont nombreux les fortunés à avoir fait le choix de la Belgique pour échapper aux affres de l’impôt. Je n’en citerai que quelques uns :, les membres des familles  Mulliez (Auchan, Decathlon…), et beaucoup d’autres (Lefèvre, Pellisson, Darty.. .). Ces gens là ont senti que c’est là bas qu’ils pourraient le mieux préserver leur trésor, mais  revers de la médaille : la valeur d’exemple de leur démarche se retourne contre eux. Il y a un tel tollé à la suite des déclarations de Bernard Arnault qu’il doit s’empresser de déclarer dès le lendemain : « Je resterai fiscalement domicilié en France. A ce titre je remplirai comme tous les Français l’ensemble de mes obligations fiscales… » Certes il restera fiscalement en France, mais il aura caché les  cassettes bien remplies en dehors des frontières de la France. C’est un patriotisme à géométrie très variable.
Toujours plus…
La patrie de ces gens là c’est le pognon, avec la devise « le pognon… toujours plus ! » Il y a une grande solidarité chez eux .Ecoutons la déclaration de Mme Parisot, la présidente du MEDEF ; elle est admirative devant une telle démarche altruiste et elle déplore : « Je regrette que personne ne soit capable de rendre hommage à Bernard Arnault, ce qu’il a fait pour notre pays est extraordinaire. C’est un chef d’entreprise exceptionnel. Au Japon on est capable de dire de certains chefs d’entreprise qu’ils font partie du patrimoine national : ce sont des trésors nationaux qu’il convient de protéger… » Ici le trésor national se barre et il faudrait dire merci patron.
Devant une telle hagiographie, il ne nous resterait plus qu’à nous prosterner et à admirer, vénérer, adorer nos saints patrons. Ils ont tout, ils sont tout puisqu’ils ont  le pognon.
Et nous, que sommes-nous face à de telles  puissances ?
Et nous, rien, rien de  rien ou bien peu de choses…
Et nous, que pouvons-nous face à cette arrogance ?
Et nous, comment en finir avec ce monde injuste ?
Vous ne pensez pas qu’un bon coup de lutte des classes, bien appliqué, au bon endroit, avec toute l’unité et la détermination nécessaires, leur rabattrait le caquet.
Jean-Marie PHILIBERT.

mardi 11 septembre 2012

QUESTION DE MORALE



Luc Châtel, vous vous souvenez sans doute de Luc Châtel ! Luc Châtel, c’est le dernier ministre de l’Education Nationale qui rêvait de mettre à bas le service public. Avec Sarkozy et Fillon, ils lui ont porté des coups, en particulier avec les suppressions massives de postes, qui auraient pu être fatals. Mais avec les personnels l’école a résisté et cette résistance n’est pas pour rien dans les changements politiques que les Français ont souhaités lors de l’élection présidentielle.
Luc Châtel connait sans doute son Pétain par cœur puisque dès que Peillon, le nouveau ministre, celui qui a la charge de réparer la casse, dans ses propositions pour l’école, a prononcé les mots de « morale laïque », lui Châtel, qui n’imagine sans doute la jeunesse qu’enrégimentée, a tout de suite pensé au « célèbre » (je me moque) maréchal qui rêvait de mettre les Français petits et grands au pas en leur servant une morale adéquate faite de bon sens  … et surtout d’esprit de soumission. « Maréchal ! Nous voilà… » Les commentateurs se sont jetés comme des rapaces sur ce début de polémique qui avait l’énorme avantage de leur permettre de ne pas parler de l’essentiel : c’est-à dire des urgences auxquelles le service public avait à faire face, avec des moyens réduits, avec des orientations mortifères pour la démocratisation, avec une mise en cause permanente des personnels…  Pourquoi les discours sur l’école sont-ils aussi régulièrement réducteurs. On focalise sur le thème du jour dont on fait la panacée pendant un temps limité, avant de passer au thème suivant qui servira aussi de cache misère et qui occupera les esprits.
L’essentiel
Je ne voudrais pas que la référence à la morale laïque passe à la trappe, parce qu’elle permet de toucher à l’essentiel, la fonction de l’école, les savoirs qu’elle dispense, le rôle des enseignants et de l’ensemble des personnels, les visées sociales et politiques  qui sont, ou devraient être, les siennes. L’école n’est pas coupable de tout, comme on voudrait nous le faire croire, mais elle n’est pas non plus capable de tout. Elle est une institution importante, fondamentale, mais sa sphère d’intervention reste (heureusement) nécessairement limitée. Il n’en reste pas moins qu’elle ne peut être qu’en relation très étroite avec les valeurs qui fondent notre société, qui lui donnent son originalité, sa personnalité, qui construisent son histoire et qui donc vont modeler les femmes, les hommes qui la composent.
Et c’est peu dire que, dans les temps actuels, ces valeurs sont passablement tourneboulées. La crise est économique, sociale et morale. Le besoin de construire des repères efficients s’impose dans les modèles véhiculés par une société, les inégalités prolifèrent,  les artifices de toutes sortes se parent de toutes les séductions. Ll’évocation de la morale conduit le plus souvent à esquisser un petit sourire condescendant, quand ce n’est pas dans certains milieux une « franche » hilarité.
Un pléonasme ?
Le Ministre a selon moi raison de parler de morale, mais je ne perçois pas très bien le besoin de la qualifier de laïque. Je vois dans l’expression « morale laïque » quelque chose qui ressemblerait à un pléonasme.  Non ! Non ! N’ayez crainte je ne suis pas devenu un adversaire de la laïcité, mais dans une école qui se définit comme séparée de toutes les religions, de tous les groupes de pression, la morale de référence peut-elle être autre que laïque, c’est-à-dire fondée sur la raison, sur la  (les) vérité(s) que cette raison permet de construire,  sur la conscience et la liberté de ceux qui  tentent  de se construire, sur l’esprit critique de celui qui la professe, comme de celui qui la reçoit. La laïcité véritable, vécue, efficace, est dans cet échange entre des êtres qui se respectent d’autant plus qu’ils se veulent libres, mais aussi responsables d’un destin commun dans lequel ils ont besoin de se reconnaître.
Mais là les perspectives sont complexes (pour utiliser un euphémisme) et débordent de la seule question de l’école, de sa morale, de sa laïcité. Je suis sûr que les prochains billets d’humeur me donneront l’occasion d’en parler.
Jean-Marie PHILIBERT.

jeudi 6 septembre 2012

Heros ?



HEROS ?
Il n’a du héros que l’homophonie de son nom, notre premier ministre Jean-Marc Ayrault. Et les quelques mois passés à la tête du gouvernement le confirmeraient si nécessaire. Avec le « président normal « le premier ministre « tranquillou ». Jean-Marc Ayrault est, à l’image de beaucoup de personnages insipides des romans modernes, l’anti-héros qui fait tout le nécessaire pour rester le plus neutre possible. Mais malheureusement pour eux à force de ne pas vouloir faire de vagues… et d’être bien avec tout le monde, il peut leur arriver de se prendre les pieds dans le tapis… et patatrac. Les projecteurs leur tombent dessus et celui qui rêvait de n’être rien devient quelque chose.
Ami-ami avec Madame Parisot.
C’est ce qui est arrivé à notre Ayrault national qui n’a pu s’empêcher d’aller faire des risettes aux patrons  lors de l’AG du MEDEF et il est devenu ami-ami avec  Madame Parisot : ce qui n’est pas très gauche. Il nous a expliqué que quoi de plus normal pour un premier ministre  que d’aller rencontrer des patrons, cette force vive de la nation. Et comme avec un président normal tout ce qui est normal s’impose, il y est allé avec une escouade de ministres.
Et que je t’écoute, et que je te comprenne, et que je te promette un changement qui ne changera pas grand-chose. Dans ces temps de crise on peut peu. Patrons et salariés sont embarqués sur une même galère ; il faut donc oublier les vieux clivages d’un autre âge, il faut se parler, s’écouter (Non ! Non ! il n’a pas osé dire : il faut s’aimer… ) . Et surtout il n’a pas parlé de ce qui  fâche, de ce qui fait tache.
Des usines qui ferment, des plans sociaux qui  se multiplient comme des petits pains, du chômage qui monte, qui monte, qui monte, des patrons qui continuent à se payer grassement sur la bête, des profits réalisés qui ne sauraient empêcher les dégraissages futurs ( il faut anticiper bien sûr), de la toute puissance des dieux de la finance auxquels il est impératif de vouer un culte aveugle. Et surtout pas du cortège ininterrompu de souffrances sociales que ces choix économiques entraînent.
Du sens
La présence de notre Ayrault national à la tribune du MEDEF me semble  non seulement incongrue et indécente pour les millions d’électeurs qui attendent un vrai changement, mais elle est porteuse de sens multiples qui ne surprendront pas vraiment les lecteurs du TC : les tenants du capital n’ont rien à craindre de la social-démocratie, les peuples n’ont pas d’illusions à avoir sur les perspectives de changements que ces mêmes sociaux-démocrates leur promettent, l’alternance entre une droite plus ou moins violente et une gauche molle est une impasse, même si la gauche molle pratique avec constance  et parfois avec un certain succès la vaselino-thérapie.
Les héros d’un changement  qui changera vraiment les choses sont ceux qui quotidiennement se battent pour faire reculer les injustices et les inégalités.  Mais ces héros-là ne sont pas invités à l’AG du MEDEF !
Jean-Marie PHILIBERT.
Ce qu’a dit Ayrault : les chefs d’entreprise… il les « estime » …il est « conscient de leur apport décisif à notre économie », il veut un modèle « plus favorable à la compétitivité des entreprises ».
Ce qu’a dit Laurence Parisot : « Au fond nous n’avions pas vraiment d’inquiétude.. » et elle avait raison…