les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

samedi 22 septembre 2012

les patrons, le pognon et nous



Les patrons, le pognon … et nous et nous et nous…
Il y a un peu plus d’un an dans la presse bien pensante (le Nouvel Obs.)un certain nombre de grands patrons français avaient lancé un appel sur le thème « de très hauts revenus affichent leur solidarité », appel titré « Taxez-nous » Ils revendiquaient à la fois le niveau élevé de leurs  revenus, mais dans le même temps le nécessité d’être justement taxés à la hauteur de ces revenus si justement gagnés compte tenu de l’excellence  de leur activité professionnelle ( je me moque un peu !) . C’était sous le gouvernement précédent : je pense qu’ils n’avaient  pas de crainte à avoir de la volonté de Sarkozy de trop les brimer et je crois qu’ils voulaient donner une valeur d’exemple pour le contribuable moyen à accepter une pression fiscale de plus en plus forte. Ils  montraient ainsi la magnanimité, la générosité d’un patronat si injustement décrié.
Catastrophe.
Mais catastrophe ! Aux présidentielles et aux législatives la majorité a changé et François Hollande qui, dans la campagne électorale, avait proposé de taxer les hauts revenus essaie maintenant de mettre en œuvre son engagement : prendre au dessus de un million de revenu par an 75 % de ces revenus.
Il semble me souvenir que dans un débat télévisé Mélenchon, lui, avait avancé la possibilité de tout prendre à ce niveau-là : je crois qu’il avait amplement raison, dans la mesure où il leur en resterait bien assez pour vivre et pour s’engraisser.
Les réactions de patrons qui avaient signé cet appel sont actuellement amusantes à observer : elles sont du genre : «  Oui ! Oui ! Taxez-nous, mais pas comme ça, pas autant, ça va nous démoraliser, nous ne serons plus compétitifs… » Bernard Arnault, le patron de LVMH, lui, n’avait pas signé, il était plus prudent que ses petits copains, il savait  qu’il ne faut jamais rien lâcher, ni faire semblant. Et c’est dans cette même logique qu’il annonce aujourd’hui son intention de partir en exil… en Belgique.
Vite en Belgique.
Ce pays pour les riches patrons présente de nombreux avantages : il n’y a pas d’impôt sur la fortune, ni d’impôt sur les  plus values, les droits de succession sont égaux à zéro. Il pourra ainsi faire passer l’intégralité de sa fortune à ses cinq enfants sans rien verser à l’état belge. Ils sont nombreux les fortunés à avoir fait le choix de la Belgique pour échapper aux affres de l’impôt. Je n’en citerai que quelques uns :, les membres des familles  Mulliez (Auchan, Decathlon…), et beaucoup d’autres (Lefèvre, Pellisson, Darty.. .). Ces gens là ont senti que c’est là bas qu’ils pourraient le mieux préserver leur trésor, mais  revers de la médaille : la valeur d’exemple de leur démarche se retourne contre eux. Il y a un tel tollé à la suite des déclarations de Bernard Arnault qu’il doit s’empresser de déclarer dès le lendemain : « Je resterai fiscalement domicilié en France. A ce titre je remplirai comme tous les Français l’ensemble de mes obligations fiscales… » Certes il restera fiscalement en France, mais il aura caché les  cassettes bien remplies en dehors des frontières de la France. C’est un patriotisme à géométrie très variable.
Toujours plus…
La patrie de ces gens là c’est le pognon, avec la devise « le pognon… toujours plus ! » Il y a une grande solidarité chez eux .Ecoutons la déclaration de Mme Parisot, la présidente du MEDEF ; elle est admirative devant une telle démarche altruiste et elle déplore : « Je regrette que personne ne soit capable de rendre hommage à Bernard Arnault, ce qu’il a fait pour notre pays est extraordinaire. C’est un chef d’entreprise exceptionnel. Au Japon on est capable de dire de certains chefs d’entreprise qu’ils font partie du patrimoine national : ce sont des trésors nationaux qu’il convient de protéger… » Ici le trésor national se barre et il faudrait dire merci patron.
Devant une telle hagiographie, il ne nous resterait plus qu’à nous prosterner et à admirer, vénérer, adorer nos saints patrons. Ils ont tout, ils sont tout puisqu’ils ont  le pognon.
Et nous, que sommes-nous face à de telles  puissances ?
Et nous, rien, rien de  rien ou bien peu de choses…
Et nous, que pouvons-nous face à cette arrogance ?
Et nous, comment en finir avec ce monde injuste ?
Vous ne pensez pas qu’un bon coup de lutte des classes, bien appliqué, au bon endroit, avec toute l’unité et la détermination nécessaires, leur rabattrait le caquet.
Jean-Marie PHILIBERT.

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