HEROS ?
Il n’a du héros que l’homophonie de son nom, notre premier
ministre Jean-Marc Ayrault. Et les quelques mois passés à la tête du
gouvernement le confirmeraient si nécessaire. Avec le « président normal « le
premier ministre « tranquillou ». Jean-Marc Ayrault est, à l’image de
beaucoup de personnages insipides des romans modernes, l’anti-héros qui fait
tout le nécessaire pour rester le plus neutre possible. Mais malheureusement
pour eux à force de ne pas vouloir faire de vagues… et d’être bien avec tout le
monde, il peut leur arriver de se prendre les pieds dans le tapis… et patatrac.
Les projecteurs leur tombent dessus et celui qui rêvait de n’être rien devient
quelque chose.
Ami-ami avec
Madame Parisot.
C’est ce qui est arrivé à notre Ayrault national qui n’a pu
s’empêcher d’aller faire des risettes aux patrons lors de l’AG du MEDEF et il est devenu ami-ami
avec Madame Parisot : ce qui n’est
pas très gauche. Il nous a expliqué que quoi de plus normal pour un premier
ministre que d’aller rencontrer des
patrons, cette force vive de la nation. Et comme avec un président normal tout
ce qui est normal s’impose, il y est allé avec une escouade de ministres.
Et que je t’écoute, et que je te comprenne, et que je te
promette un changement qui ne changera pas grand-chose. Dans ces temps de crise
on peut peu. Patrons et salariés sont embarqués sur une même galère ; il
faut donc oublier les vieux clivages d’un autre âge, il faut se parler,
s’écouter (Non ! Non ! il n’a pas osé dire : il faut
s’aimer… ) . Et surtout il n’a pas parlé de ce qui fâche, de ce qui fait tache.
Des usines qui ferment, des plans sociaux qui se multiplient comme des petits pains, du
chômage qui monte, qui monte, qui monte, des patrons qui continuent à se payer
grassement sur la bête, des profits réalisés qui ne sauraient empêcher les
dégraissages futurs ( il faut anticiper bien sûr), de la toute puissance des
dieux de la finance auxquels il est impératif de vouer un culte aveugle. Et
surtout pas du cortège ininterrompu de souffrances sociales que ces choix
économiques entraînent.
Du sens
La présence de notre Ayrault national à la tribune du MEDEF
me semble non seulement incongrue et
indécente pour les millions d’électeurs qui attendent un vrai changement, mais
elle est porteuse de sens multiples qui ne surprendront pas vraiment les
lecteurs du TC : les tenants du capital n’ont rien à craindre de la social-démocratie,
les peuples n’ont pas d’illusions à avoir sur les perspectives de changements
que ces mêmes sociaux-démocrates leur promettent, l’alternance entre une droite
plus ou moins violente et une gauche molle est une impasse, même si la gauche
molle pratique avec constance et parfois
avec un certain succès la vaselino-thérapie.
Les héros d’un changement
qui changera vraiment les choses sont ceux qui quotidiennement se
battent pour faire reculer les injustices et les inégalités. Mais ces héros-là ne sont pas invités à l’AG
du MEDEF !
Jean-Marie PHILIBERT.
Ce qu’a dit Ayrault : les chefs d’entreprise… il les
« estime » …il est « conscient de leur apport décisif à notre
économie », il veut un modèle « plus favorable à la compétitivité des
entreprises ».
Ce qu’a dit Laurence Parisot : « Au fond nous n’avions pas
vraiment d’inquiétude.. » et elle avait raison…
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