les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

dimanche 7 avril 2013

le mouvement social



 Le mouvement social… Vite !
C’est aujourd’hui vendredi, vendredi saint, comme disait ma mémé, profondément croyante et pour qui le vendredi saint était un jour sinistre, puisque  c’était celui de la mort du Christ, venu sauver les hommes et tellement incompris qu’ils l’ont mis sur la croix.
Et en ce vendredi saint 2013, à écouter tous les commentateurs qui occupent les ondes et le petit  écran plat, il y a un autre grand incompris. C’est François, le pédagogue, celui qui hier est venu nous expliquer longuement qu’il tenait sereinement le cap, que ses priorités restaient inchangées, l’emploi et la croissance, qu’il s’était un peu trompé, mais pas trop, que la crise durera plus longtemps que prévu, et qu’il fallait attendre, fin 2013, ou 2014, ou la saint glin-glin.
Que des mauvaises nouvelles.
En dehors de ces vœux pieux et des phrases ronflantes, que des mauvaises nouvelles : les impôts, quoi qu’il en dise, vont augmenter puisque qu’on n’a pas modifié les barèmes, les retraites  vont voir des durées de cotisations plus longues, les allocations familiales vont être revues à la baisse pour certains, l’accord  minoritaire sur la flexibilité (l’ANI) va devenir force de loi…  Et on dit merci qui ?
Le pédagogue est très mauvais, et l’argument de la pédagogie repris par tous les journalistes, c’est du pipeau (tous les pédagogues conséquents vous diront que la pédagogie quand  elle est mise en avant de façon ostensible vise avant tout à camoufler le vide du discours). La chute dans l’opinion va se poursuivre, inexorable,et les Français qui avaient espéré un changement après Sarkozy auront le sentiment d’être couillonnés.
La souffrance sociale, les pertes de pouvoir d’achat, l’inquiétude du chômage, les vicissitudes de la précarité, le sentiment d’un monde injuste et inhumain, la galère quotidienne resteront ce qu’ils sont, toujours aussi inacceptables dans un pays riche, développé, qui en d’autres temps a su affronter des défis au moins aussi sérieux. D’autant plus inacceptables que se joue, en coulisse,  une modification en profondeur des modèles qui ont fait notre histoire, en particulier le modèle social. Les protections construites, acquises, gagnées dans les luttes contre la maladie, la vieillesse, le chômage, les aléas familiaux, contre l’arbitraire, contre l’exploitation, ces protections sont progressivement remises en cause, attaquées, et détruites. Le code du travail risque de devenir un champ de ruines. La question des retraites est emblématique, on vit plus longtemps, il faut donc cotiser plus longtemps. Elémentaire, non ? Le progrès que pourrait constituer du temps ainsi libéré après une vie de labeur : à la trappe !
Imparable ?
Avec à la manœuvre quelques stratèges (ils peuvent parfois même se prétendre de gauche et même socialistes) qui vont tenter de nous convaincre que tout cela est imparable, que la lutte c’est du passé, qu’il faut pour être de notre temps nous adapter à un monde qui change et perdre tout espoir de voir s’améliorer notre situation. C’est le monde du «  No future » et du «  ferme ta gueule » !
Dans ce scénario catastrophe, il y a une inconnue et elle est dans nos mains, dans nos consciences, dans nos aspirations, c’est le mouvement social pour dire que la coupe est pleine, que le changement est non seulement souhaitable, mais possible, et qu’il sera d’autant plus conséquent qu’il se fera sur du concret, du tangible, du réel, que ce qui se joue là ce sont nos vies, celles de nos enfants, de nos villages, de nos villes.
Mais le mouvement social, c’est tout sauf de la pure spontanéité, (foi de syndicaliste !), c’est de l’engagement collectif, de la discussion sans concession, de l’organisation multiforme, de la détermination, de la solidarité, de l’unité, c’est du syndicalisme à forte dose, mais pas n’importe lequel.  C’est un horizon politique.  Et pas n’importe lequel
Mais c’’est aussi des moments difficiles, des interrogations, quelques lâcheurs, quelques pécheurs en eaux troubles aussi, des tièdes, des sans illusion. Actuellement il semble un peu éteint, il ne tient qu’à nous de le ranimer. Sans attendre !
Le mouvement social, vite ! Il se travaille. Il se construit. Jamais tout seul. Nous le travaillons, nous le construisons. Souvent dans la peine et la difficulté, mais aussi et surtout dans l’espoir de plus d’humanité.
 Certes, ce n’est pas le monde des bisounours, il est dans la violence du monde réel. Mais il est avant tout fait de notre ambition d’en finir avec ce qui nous aliène. Et il est plus que temps.
Jean-Marie PHILIBERT.

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