les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 10 février 2014

qu'est-ce qu'on attend ?



Mais qu’est-ce qu’on attend ?
Cette question lancinante hante mon esprit et suscite chez moi, et je pense chez beaucoup d’autres aussi, une incompréhension très profonde. Comme si embarqués dans une reculade totalement incontrôlée, nous étions dans une incapacité chronique de réagir. Comme si tout ce qu’il y a de plus réactionnaire dans la société avait pris le pas sur une volonté de changement et de progrès que l’on pouvait croire assez largement partagée.
La droite jubile.
La droite, toute la droite, avec tous ses visages, des plus extrêmes au plus policés, jubile. Elle occupe la rue, avec des visages divers, parfois bon enfant, quand il s’agit de ne pas faire trop peur, parfois plus sinistre quand elle ne peut plus cacher la xénophobie, l’antisémitisme qui la traverse, quand elle révèle que la démocratie  ne fait pas l’unanimité chez elle. Tout lui sert (le mariage pour tous, la loi sur la famille, la théorie du genre, l’insécurité…) à réveiller des fantasmes d’un autre âge. Et puis derrière les marmites de cette cuisine réactionnaire les nostalgiques de tous poils touillent.
Le patronat, lui,  est aux anges : il n’a même pas à froncer les sourcils pour obtenir ce dont il rêvait depuis longtemps comme la suppression des cotisations patronales pour les allocations familiales. Et quand le gouvernement lui demande en contrepartie des engagements chiffrés en matière de création d’emplois, il rigole … poliment.
Ne parlons pas des salaires, des retraites, du pouvoir d’achat en berne, des services publics sur lesquels il va falloir encore et toujours économiser au détriment des besoins sociaux. Ne parlons pas de la misère, de la précarité. C’est tout simplement le progrès qu’on assassine. Et l’on serait sans voix.
Sans voix ?
Sans voix ? Pas exactement, ça bouge dans les entreprises, les plans sociaux sont combattus, discutés; les responsabilités de la finance, du patronat sont clairement établies. L’attitude du gouvernement socialiste est jugée pour ce qu’elle est : un renoncement, une trahison des promesses faites, un alignement total sur les thèses du libéralisme. Des secteurs se battent dans le privé, comme dans le public, et tentent de contrecarrer la déferlante régressive qui nous menace. Mais c’est le plus souvent en réaction à de nouvelles attaques, avec l’espoir de bloquer ou retarder un processus que les media complaisants ne cessent de présenter comme inéluctable, au nom de la modernisation, de la compétitivité, de l’adaptation à un monde qui change et changera, toujours dans le même sens. Toujours plus d’injustices, toujours plus d’inégalités, toujours plus de souffrances pour le plus grand nombre. Toujours moins d’espoir pour le peuple ! Jusqu’à quand ? Jusqu’à l’épuisement ? Jusqu’à la résignation ? 
Mais qu’est-ce qu’attend le peuple ? L’impatience est palpable, le ras-le bol est général, la spirale de l’échec est devenue insupportable. Les échéances électorales donnent le sentiment  qu’il faudrait laisser parler les urnes, qu’il sera temps de voir après ce qu’il y a lieu de faire. Les difficultés à mettre en œuvre des démarches unitaires poussent à un attentisme compréhensible ; regardez la situation sur la bonne ville de Perpignan et cette prolifération de candidats potentiels qui sont convaincus d’être l’incarnation de la seule vraie gauche alors qu’ils ont souvent confondu leur droite et leur gauche.
Vite, vite vite.
Le terrain social n’est pas plus uni, même si des perspectives se dessinent. Le chacun pour soi fait rage, alors que nous savons tous d’expérience que les seules démarches prometteuses sont celles qui rassemblent, celles qui font converger les revendications, celles où se retrouve la diversité du peuple. Mes camarades, je ne vous parle pas d’un temps trop lointain, je vous parle de batailles où nous avons fait reculer des gouvernements aussi réactionnaires que celui qui nous bouche l’horizon, rappelez-vous le plan Juppé, rappelez-vous le CPE. C’était le temps du Tous ensemble ! Tous ensemble ! Tous ensemble ! Wouais ! C’était le temps où l’on n’acceptait pas l’inacceptable. Il faut rebondir, vite, vite, vite et  unis, très nombreux, super déterminés,  camarades, si nous ne voulons pas finir phagocytés par tous ceux qui n’aiment le peuple qu’à genoux.
Jean-Marie Philibert.

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