les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

dimanche 2 février 2014

a droite, encore !



A droite, encore !
Il y a déjà pas mal de temps que ça ne tourne plus rond, ou plutôt que ça ne fait que tourner en rond puisque nous sommes sur une route qui ne nous laisse comme possibilité que de tourner à droite, toujours à droite, et de plus en plus à droite. Et qu’ainsi en spirale nous nous enfonçons, nous nous enlisons dans la droite de la droite avec le sentiment fort désagréable pour tous ceux qui sont en mesure d’avoir les yeux grands ouverts sur le monde ( l’œil droit, mais aussi l’œil gauche), de considérer que leur horizon est plus en plus plombé, que leur liberté est de plus en plus réduite, que leur avenir est de plus en plus sinistre. Le dernier signe : c’était il y a quelques jours quand des milliers de manifestants ont protesté dans les rues de la capitale parce qu’un projet de loi envisageait de supprimer la référence à une détresse possible de la future mère pour autoriser une IVG, c’était dans la foulée la bataille des députés de droite pour empêcher que soit voté ce projet de loi qui améliore un loi qu’ils avaient eu beaucoup de mal à voter il y a quelques décennies. Signe des temps ! Signe de ce qu’il est maintenant convenu d’appeler une droitisation de la société !
Une tendance lourde ?
Un de ses leitmotivs médiatiques est la prévision du score obtenu par le Front national aux prochaines élections. De la presse nationale à la presse locale, c’est le thème récurrent sur lequel chacun a son avis qu’il proclame avec le ton pontifiant qui convient et avec la certitude que nous sommes face à une tendance très lourde que rien ( ou pas grand-chose) n’est en mesure d’arrêter. La droitisation de la société conduirait inexorablement à la lepenisation des esprits. Dans les milieux intégristes, on jubile et on attend l’échéance.
Dans le camp des progressistes on s’interroge certes sur une évolution qui inquiète : on essaie d’y voir un peu plus clair dans cette évolution. Est-on sur une dérive conjoncturelle ? Une adaptation difficile à des évolutions sociétales qui ne font pas consensus, comme le mariage pour tous ? Ou est-on face à une glaciation plus profonde du terrain social, sur fond de crise économique qui touche aussi le long terme ? La conscience de la difficulté à rendre prégnants les discours progressistes est forte, quels que soient les degrés de radicalité de ces discours. Le PS le joue plus soft que le Front de gauche, mais les effets sont aussi peu satisfaisants.
On glisse à droite, on vit notre époque comme un moment de déclin et d’inquiétude, on se laisse enfermé dans l’individualisme, le repli sur soi, le rejet de l’autre. On a la nostalgie d’un passé révolu, et on a en même temps du mal à construire des perspectives. Les forces de progrès seraient devenues un progrès sans force.
Pas de place à la fatalité.
Dans cet univers hostile et bas de plafond, face à ce cycle conservateur et réactionnaire, face à cette déferlante de peurs en tous genres, la fatalité n’a pas sa place, même si nous mesurons l’ampleur de la tâche. La part d’humanité que nous portons chacun en bandoulière doit nous amener à réagir individuellement et collectivement en nous appuyant sur des valeurs certes mises en mal, mais profondément ancrée dans les consciences, des valeurs de justice, de solidarité, de démocratie, d’égalité, en nous appuyant aussi sur le sentiment insupportable devant la prolifération de la misère et de la détresse sociales. A nous organiser et à nous unir, mieux que nous le sommes!
Je reste convaincu que l’opinion n’est pas exactement le reflet de nos aspirations profondes. Je reste persuadé que les difficultés socio-économiques qui touchent peu ou prou tout un chacun oblitèrent notre soif de changement, mais que nous le souhaitons intensément. Je sais d’expérience que les politiques de droite nous ont conduits dans le mur ; je sais que face aux défis qui nous sont lancés les atermoiements à la sauce hollandaise ne seront d’aucun secours. Alors ?
Il nous reste l’exigence, la lutte, l’unité, la construction patiente et raisonnée de la riposte, le progrès social, les progrès sociaux avec tous ceux qui refusent de tourner en rond, parce qu’ils n’aspirent qu’à une chose aller de l’avant.
Jean-Marie Philibert.

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