les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mercredi 26 mars 2014

sourd !



Sourd !
L’actualité bouscule les projets, y compris pour les billets d’humeur. C’est dur de parler quand les événements vous laissent sans voix, même si vous les subodoriez un tout petit peu. J’avais annoncé au comité de rédaction que je souhaitais évoquer le dernier meeting de la liste Cresta, le jeudi 20 juin, à la Salle des Libertés et que je ferais ensuite  un parallèle entre les propos tenus lors de cette réunion électorale et les décisions prises après le premier tour pour préparer le second. Et puis les résultats du premier tour tombent : le FN largement en tête en capacité de gagner au second tour, la droite locale en deuxième position, et mal en point, la liste de gauche, menée par le député socialiste Jacques Cresta ne parvenant pas à 12 %, et puis l’éparpillement devant la multiplicité des candidatures, et puis un taux d’abstention inquiétant. Les propos tenus lors du meeting paraissent dérisoires face à ce moment de vérité. Oublions-les.
Occupons-nous du présent : il y a suffisamment à faire et à comprendre. Enfin si on peut…  Le présent, c’est le second tour des municipales et ce qu’il y a lieu de faire pour empêcher qu’une ville comme la nôtre serve de terrain d’expérience au FN. Je laisse à d’autres la charge compliquée d’en parler.
La panade.
Le présent, c’est aussi la panade dans laquelle vingt-deux mois de politique social-libérale nous a mis et la surdité (l’aveuglement, dit l’Huma de ce mardi) d’un pouvoir qui continue d’avancer sur ce même terrain. Les signes, c’est cette semaine qu’a été conclu un nouvel accord concernant l’indemnisation des chômeurs qui entérine des reculs dans certains domaines, qui fait payer aux seuls salariés les quelques mesures un tout petit peu positives pour justifier par des organisations syndicales complaisantes une signature qui ne peut qu’aider le pouvoir à enfoncer un peu plus le clou des régressions sociales tout azimut.
Les signes, c’est la journée de grève et de manifestation du 18 mars qui a vu la CGT, FO, la FSU et Solidaires descendre dans la rue pour dénoncer le pacte de responsabilité qui fait tellement les beaux jours du patronat qu’il en redemande : après les trente milliards de cotisations familiales qu’il va s’économiser, il rêve de tout ce qui peut tomber dans son escarcelle.
Panpancucu.
Le pouvoir reste sourd à toutes les revendications au prétexte qu’il mène la seule politique possible, que ça ira mieux demain, que les contraintes européennes  nous imposent de réduire les déficits et que les agences de notations nous feront panpancucu si nous n’obtempérons pas.
De la part d’un pouvoir qui se réclame de la gauche une telle surdité est insupportable, d’autant plus que s’y révèle une souffrance sociale chronique qui touche de larges pans de la population et qui semble aux antipodes de l’auto-satisfaction des ministres qui défilent sur le petit écran. Ils vivent sur une autre planète. Comment s’étonner des réactions électorales que l’on vient de connaître ?
Le gâchis.
Et si l’on remonte un peu dans le temps, on retrouve ces tendances très lourdes qui organisent la régression sociale : la réforme des retraites a enfoncé un peu plus encore les retraités dans la pénurie. Il faudra cotiser plus longtemps pour toucher une retraite réduite. Et toujours une même stratégie : on s’appuie sur les syndicats « béni-oui-oui » pour faire croire que les intéressés peuvent être d’accord. Quelques mois auparavant avec l’ANI ( « l’accord sur la compétitivité et la sécurisation de l’emploi »), on s’était attaqué au code du travail qui, bien sûr, était d’une lourdeur insupportable. Là aussi on avait trouvé des partenaires compatissants. On mesure aujourd’hui les dégâts provoqués par cet accord sur les droits des salariés. Et puis des salaires qui stagnent lamentablement, des usines, des entreprises qui ferment, des services publics que l’on malmène. Un vrai gâchis social. Les seules réponses : des anesthésiants, la vaseline, le mépris.

A ne pas écouter ce qui monte du peuple, il ne faut pas s’étonner d’avoir des réveils douloureux. C’est vrai pour les partis au pouvoir, c’est vrai pour Hollande, pour le gouvernement, pour le PS pour ses alliés. L’électorat a le sentiment d’avoir été trahi.
Dernier constat et petite lueur d’espoir.
 La gauche dans son ensemble n’est pas épargnée par le réveil douloureux, même si des résultats dans certains secteurs peuvent paraître encourageants pour ceux qui, à gauche de la gauche, tentent de reconstruire des perspectives crédibles de transformations sociales.
La voie est sans doute étroite, à nous de nous y engouffrer les plus nombreux possible.
Jean-Marie Philibert.


















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