les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 4 mars 2014

la démocratie corsetée



La démocratie corsetée.
Dans quelques semaines nous allons voter pour les élections municipales dans toutes les communes de France. On pourrait, on devrait même se réjouir de l’importance de cet exercice démocratique, de ce qu’il apporte à la collectivité, de ce qui s’y joue en termes de formation de la citoyenneté. Certes l’intérêt pour cette élection n’est pas négligeable, mais la polarisation sur telle ou telle situation locale, la propension des média à ne voir d’intérêt que dans la performance que pourraient faire les sbires  des le Pen, père et fille, la difficulté des candidats à porter une orientation politique clairement lisible, le sentiment qu’entre les discours politiques et ce que vivent les Français aujourd’hui le fossé ne cesse de s’agrandir plombent une démarche qui aurait pu être exemplaire pour la démocratie.
On ne dit pas tout.
Il aurait fallu pour cela en donner  tous les tenants et les aboutissants,  ne pas laisser, par exemple,  dans les coulisses, une dimension importante de cette élection qui est la politique que vont mener les agglos qui dans les faits sont devenues les éléments centraux des politiques municipales devant l’avalanche de compétences qui leur sont dévolues. Mais cela dans une opacité absolue, dans une gabegie de moyens, incontrôlés et incontrôlables. Voir l’agglo perpignanaise et son armée mexicaine de vice-présidents à l’efficacité douteuse. Comme si la démocratie s’arrêtait à la porte des agglos. Circulez, il n’y a rien à voir ! Tu parles ! Pas étonnant que les électeurs aient un peu le sentiment que les dés sont pipés et n’aient qu’un intérêt limité pour l’élection du mois de mars.
On s’arrange.
Le même sentiment peut prévaloir si l’on sort du cadre communal pour aborder la politique nationale et européenne. Au moment où j’écris ce billet d’humeur, à la demande du président de la république, les partenaires sociaux, comme on dit par euphémisme, pour ne pas appeler un chat un chat, en clair les patrons et les salariés,  sont réunis pour discuter de la mise en musique du pacte de responsabilité décidé par Hollande, soi-même. Pacte de responsabilité : autre euphémisme pour ne pas dire « combine » avec les patrons auxquels on s’engage à lâcher quelques milliards d’euros pour les inviter gentiment à créer des emplois. Avec, en prime, l’engagement gouvernemental de faire disparaître des épaules patronales qui n’en peuvent mais, les charges éhontées de la branche famille. Plus de 30 milliards d’euros qu’il faudra trouver ailleurs, si l’on ne veut pas réduire les allocations distribuées.
On s’assied sur la démocratie.
Dans le même temps le gouvernement planche sur 50 milliards d’économie à réaliser dans les années à venir. Des conséquences profondes sont à attendre, dans notre quotidien, de tels projets. Quid de nos représentants à la chambre des députés, au sénat ? Où est la prise de décision démocratique ? On leur demandera peut-être leur avis quand tout sera décidé, en leur disant que quel qu’il soit,  le gouvernement, en clair le président soi-même et son staff super éclairé, prendra la décision qu’il faudra prendre parce qu’elle a l’accord de tous. Des patrons bien sûr, qui sont l’âme et la richesse du pays (imaginez ce que serait un pays sans patron !) et de quelques organisations syndicales (vive la désunion syndicale !), dont certaines, les plus mollassonnes et/ou les plus inféodées aux pouvoirs, ont déjà décidé que le pacte de responsabilité, c’est que du bonheur !
Des entraves à lever.
Le salarié, comme le citoyen, a un peu le sentiment qu’on se fout de lui, que les décisions les plus importantes sont prises sans qu’il puisse exprimer ce qu’il a à dire. Les fondements de la démocratie ne sont pas que formels et ne se limitent pas à l’isoloir. Nous ne sortirons pas des difficultés qui sont les nôtres  sans une réactivation à tous les niveaux et dans tous les secteurs des démarches démocratiques et de notre capacité à imposer que le peuple soit entendu.
L’aristocratie, puis la bourgeoisie, avaient imposé aux femmes le port de corsets qui valorisaient peut-être leurs formes, mais qui avait surtout la vertu de les entraver dans leur vie quotidienne et de restreindre leur liberté.
Nos gouvernants, de la droite au PS, redécouvrent les vertus du corset pour la démocratie. Des entraves à l’expression des besoins sociaux, des entraves à notre liberté.  Débarrassons-nous de tous les corsets. Ça commence le 18 mars
Jean-Marie Philibert.

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