les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 3 novembre 2014

quand les clowns ne font plus rire



Quand les clowns ne nous font plus rire
Avec la bande de margoulins que nous avons au pouvoir, il n’y a pas trop à chercher des  sujets d’humeur : ils les cumulent avec un sérieux imperturbable et une assurance toute théâtrale. Observez les coups de menton de notre premier ministre qui n’ont rien à envier aux plus grands matadors affrontant leur adversaire au cœur d’une arène survoltée. Mais ce qui retient plus particulièrement mon attention cette semaine renvoie davantage aux contradictions qui sont au cœur de leur démarche politique.
Ils nous cajolent.
Ils veulent apparaître comme au service de tous, prenant les décisions les plus judicieuses au moment le plus opportun, faisant tout leur possible pour qu’on soit bien sage, cajolant tous les pouvoirs dans le sens du poil, donnant à ceux qui n’ont ni pouvoir, ni argent, de quoi survivre (peu et mal), en misant sur leur passivité, nous offrant de temps à autres quelques histoires croustillantes, comme celle de cette ex-première dame répudiée, ou celle de ce ministre qui  tombe malade à l’idée de payer des impôts. Le tout accompagné de bons mots qui peuvent faire rire la galerie et amuser le bon peuple. Dernière analogie à relever : le chef de la bande est le plus souvent poudré et enfariné comme le sont tous les clowns blancs qui se respectent. Paraît-il que c’est un moyen de mieux symboliser le bien, la pureté, l’innocence.
Le bon peuple se barricade.
Eh bien vous avez trouvé ! Vous suivez ! Nous avons affaire à une bande de clowns, mais les clowns  dans ces temps d’automne se parent aussi  de couleurs diaboliques. Halloween est passée par là et des bandes de clowns agressifs sont signalées dans les rues de nos villes et villages, qui attaquent, qui font peur, qui font fuir. Une psychose s’est emparée de la presse. Le gentil devient méchant, le rire s’étrangle, les menaces grondent. Les gendarmes sont en alerte. Le bon peuple se barricade.
Le syndrome du clown agressif, qui couvait au sein du gouvernement depuis des mois déjà, peut enfin donner libre cours à ses penchants malfaisants : il n’est plus besoin de faire semblant, de faire des risettes, d’être gentil. Seul un petit sourire de convention pour se donner une image angélique, et quand votre victime est suffisamment proche et endormie pour ne se douter de rien, un entartage généralisé sur la gueule, un grand coup de pied aux fesses et le tout accompagné d’un grand éclat de rire sadique. « Ah, ces cons ! On les a bien eus ! »
Entartés !
Les assurés sociaux, entartés, les mères et pères de familles, entartés, les salariés, entartés, les chômeurs, entartés, les retraités, entartés, les fonctionnaires, entartés, les usagers des services publics, entartés, les contribuables, entartés … Pour les plus récalcitrants, par exemple les manifestants qui s’opposent à la construction d’un barrage dans le Tarn, l’entartage ne suffira pas, il y faudra quelques pétards et la mort d’un jeune homme.
Parce que nos ministres, en clowns agressifs, ne font pas que dans le simulacre : c’est de la souffrance sociale réelle qui gangrène un peuple qui s’interroge. Ils ne veulent pas nous faire rire, ils veulent nous faire peur et nous mettre au pas pour imposer une politique qui tourne le dos aux aspirations profondes d’une société qui pense qu’une répartition équitable des richesses est possible et que la démocratie est plus qu’un slogan.
Les masques doivent tomber, la comédie n’a que trop duré et elle ne fait plus rire personne, si ce n’est la bande à Gattaz. L’oxymore absolu que constitue l’expression « clown agressif » où se côtoient deux mots aux sens totalement opposés est certainement emblématique d’un gouvernement qui veut nous perdre avec lui dans les plus sombres dérives d’une absence totale d’avenir… alors qu’il devrait faire le contraire.
A nous, de lui faire comprendre que l’avenir, ce n’est pas sa chose, mais la nôtre !
Jean-Marie Philibert.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire