les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mardi 18 novembre 2014

des champs .... au peuple...



Des champs … au peuple.
Pour les avoir quelque peu fréquentés et subis lors d’entrevues syndicales multiples et variées pendant de longues années, je me dis que la nouvelle préfète a trouvé la parade absolue contre l’austérité, l’obscurité, la sévérité des hauts murs de la préfecture du quai Sadi Carnot dans lesquels sa fonction lui impose de vivre. Tous les jours, elle va se balader et elle semble partir avec la plus grande allégresse à la découverte d’un département qui n’est pas vilain du tout (nous le savons) ; elle semble être tombée sous son charme et elle est prête à nous rejouer, tous les jours, un nouvel épisode du conte de Daudet « le sous-préfet aux champs».
Mes chers administrés…Mes chers administrés…
Oui, souvenez-vous, le sous-préfet de Daudet est en mal d’inspiration pour son discours ; il fait arrêter sa calèche dans les champs, se couche dans l’herbe pour chercher les premières phrases de son intervention « Mes chers administrés… » Ne voilà-t-il pas qu’il se sent si bien dans les champs, qu’il en oublie son discours, sa fonction, la cérémonie où il est attendu et qu’il se met à écrire des vers. C’est dans cette posture bien peu règlementaire et officielle qu’il est retrouvé par ses administrés, partis à sa recherche parce qu’inquiets de ne pas le voir arriver. Ils n’en croient pas leurs yeux. C’était sans doute un temps où la haute administration pouvait avoir de la fantaisie, et peut-être même, de l’humanité.
Quelque chose de sympathique.
Gageons que le comportement de la représentante de l’état a quelque chose de sympathique, qu’il dénote, si ce n’est comme le sous-préfet de Daudet un goût immodéré de la poésie, au moins  un besoin de concret et une curiosité inaccoutumée à ce poste. Les rencontres avec les gens qui ont fait et qui font ce pays ne peuvent qu’être profitables à des terres où la crise laisse des marques fortes. Même si l’on sait très bien que les décisions les plus lourdes seront prises ailleurs.
Encore faut-il ne pas se laisser aveugler par le pittoresque et le folklore et regarder la vraie vie. « Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent ! » disait Victor Hugo.
Tout un périple.
Et l’on se plait à imaginer Josiane Chevalier, rencontrant à Cerbère, lors de son excursion sur la Côte Vermeille, les salariés du Centre Bouffard-Vercelli pour leur promettre de tout faire pour que le projet de délocalisation de leur établissement soit abandonné, pour que les emplois sur place soient préservés, pour qu’une structure efficace et reconnue soit pérennisée.
On peut aussi lui conseiller la ligne du train jaune qui offre au néophyte dans le département l’occasion d’en découvrir l’épine dorsale et une plongée vertigineuse dans sa richesse ; les cheminots sont prêts à l’y accueillir et à lui expliquer ce qu’il y a lieu de faire pour la développer, la moderniser, aux antipodes des projets de la direction de la Sncf qui n’a pas d’autres ambitions que de se débarrasser d’un … bijou. Elle peut ne pas partager le masochisme et l’inconscience de Pepy, le patron des trains qui n’aime pas les bijoux.
Enfin cette semaine, elle peut aller roder du côté de Thuir, de ses caves réputées, de ses vignes vallonnées, elle y verra surtout une ville qui fait front, le 20 Novembre,  contre la fermeture  de son centre de tri, et qui demande à ce que les services publics ne soient pas systématiquement sacrifiés sur l’autel de la rentabilité, le nouveau dieu que la poste, comme la sncf, s’est donné.
Si elle aime son pays, qui est aussi le nôtre, elle aura d’autres ambitions que les profits financiers d’entreprises qui n’ont pas plus d’âme que de terre. Elle imaginera facilement pour ses habitants un autre salut que la soumission des hommes et des femmes aux souffrances que provoque la course effrénée à la rentabilité. Nous sommes, certes, un peu loin de la poésie du sous-préfet de Daudet, comme des enseignements  de l’ENA, mais le monde est ainsi fait que la réalité nous rattrape toujours.
Nous sommes disponibles.
La rédaction du Travailleur catalan est tout à fait disponible pour accompagner notre préfète dans la découverte de tous les horizons d’un département qui a tous les atouts pour rendre heureux ceux qui y vivent, mais qui n’échappe à aucune des conséquences déplorables d’une politique qui a délibérément tourné le dos aux aspirations des jeunes, des moins jeunes, des plus âgés, des pas tout à fait vieux, aux besoins du peuple tout simplement.
Jean-Marie Philibert

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