La
politique culturelle de Perpignan : au ras des pâquerettes !
L’interview donnée par
Michel Pinell à l’Indépendant (le mercredi I8 novembre) ne peut que nous
laisser perplexe sur les ambitions de la ville de Perpignan en matière
culturelle. Michel Pinell est maire adjoint en charge de la culture dans
l’équipe de M.Pujol, ses propos engagent donc la municipalité. Sur le dossier
de l’avenir de l’école d’Art (les Beaux-arts pour les anciens) il a été à la
manœuvre dans l’entreprise de démolition : trop cher, pas assez
d’étudiants… alors qu’on fait tout pour qu’il y en ait le moins possible. Il
semble avoir surtout le souci de mettre
la clef sur la porte et de confier le
bébé à l’université qui n’a rien demandé et dont ce n’est pas la spécialité.
La majorité des dossiers abordés est du même tonneau.
Sur le spectacle vivant qui est au cœur de l’activité du
Théâtre de l’Archipel : « le
spectacle vivant est la forme la plus coûteuse
et il n’est pas certain que cela permette à Perpignan d’en faire une
destination ». Trop cher sans doute ! Essayons sans doute le
spectacle mort. Et pourtant il reconnaît que les objectifs de 80000 spectateurs
ont été atteints, que le prix des places reste abordable. Mais il y a trop de
représentations, 230 en 2014-2015. Vivent les jours sans culture et sans
théâtre ! Il parle d’ouvrir l’archipel
à d’autres compagnies… mais il ne semble pas savoir que ce sont des pratiques
déjà en cours avec les troupes en résidence. Il donne le sentiment de nous
préparer à un tour de vis financier et à une tutelle plus prégnante de la
municipalité sur le théâtre avec des perspectives qui ne sont pas clairement
exprimées. Vigilance donc si vous appréciez le travail fait par l’équipe à
Domenech qui marque un renouveau incontestable.
Concernant le musée Rigaud
en travaux pour de longs mois, le projet paraît plus élaboré, mais pas
nécessairement moins inquiétant : « faire
de Perpignan une destination culturelle avec un travail de marketing
territorial qui se met en place avec le tourisme, le patrimoine et le commerce ».
Les arts au service de la boutique, c’est tout un programme… un peu ras les
pâquerettes cependant. Quant à la critique du système insulaire dans lequel
toutes les actions culturelles évoluent… la métaphore de l’archipel n’est pas
tombée du ciel, elle est le signe d’une politique qui a du mal à ouvrir les
frontières sociales et qui enferment les gens dans leurs îlots.
L’ouverture de l’art, du théâtre, de la culture, du livre,
de la musique au plus grand nombre devrait être un souci constant dans une
municipalité, avec l’ambition de s’appuyer sur les formes les plus exigeantes,
les plus vivantes et les plus novatrices. Michel Pinell n’en parle pas, il
semble plus enclin à gérer sa boutique parcimonieusement qu’à définir un
véritable projet culturel.
JMP
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