les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mercredi 7 janvier 2015

2015




2015 : tous les possibles !
Le passage d’une année à l’autre et le cérémonial des vœux peut être l’occasion d’un regard quelque peu distancié sur la période vécue, comme sur les perspectives à envisager pour l’avenir le plus proche. Entre l’optimisme béat de celle et celui pour qui la vie n’est qu’un jardin des délices et le pessimisme absolu de ceux qui n’y voient qu’une vallée de larmes, la période est rarement propice à une lucidité exigeante, elle est surtout l’occasion, pour le plus grand nombre, de se dire que le pire va peut-être céder le pas à un moins pire, que les emmerdes, ce n’est pas éternel, que le passage d’une année à une autre pourrait ressembler à un nouveau départ, et rompre ainsi avec un présent pesant.
Le coup de jeune ou le coup de bambou
Je partage sans aucune retenue ces aspirations à un mieux vivre. Je nous souhaite pour 2015 toutes les batailles qui vont avec et sans lesquelles rien ne se produira.
Mais avec les contenus les plus transformateurs possibles. Avec l’ambition du progrès social. Avec la démocratie en bandoulière. Avec l’obsession de l’unité, de la solidarité, de la justice.
Face à cela, l’incantation hollandaise du soir du 31 décembre fait pâle figure : « Nous avons toutes les raisons d’avoir confiance en nous, mais à une condition, avancer, faire preuve d’audace, refuser le statu quo, écarter la régression » Et pour illustrer son propos d’un exemple probant selon lui de cette confiance, le vote prochain de la loi Macron qui donnera « un coup de jeune ». Je crains que le coup de jeune ne devienne un coup de bambou et que l’incantation reste incantation. Comme hors du temps, hors du réel sur lequel le pouvoir semble ne plus avoir de prise, et plus grave encore, ne pas chercher à en avoir, laissant à la manœuvre les puissances financières et patronales pour qui le gavage est la seule « règle » de conduite. Règle d’or, bien sûr ! Aux antipodes de l’humanité,
Vite des antidotes !
Quand au hasard de vos pérégrinations  dans ce monde-là, vous rencontrez enfin l’humain, vous prenez de grandes bouffées d’oxygène qui vous régénèrent et qui ne peuvent que vous aider à être plus libres et plus forts. Vous avez envie de les faire partager…
Commençons par le plus jouissif : il s’agit de l’exposition consacrée à Niki de Saint-Phalle, dans les Galeries nationales du Grand Palais : une exposition riche de nombreuses œuvres qui mettent la femme au cœur de la démarche de l’artiste, qui la valorisent au point d’en faire des géantes colorées et éblouissantes capables de ré-enfanter l’humanité en rompant avec toutes les  facettes de la réaction, en inventant des formes qui transfigurent un monde trop triste. Les nanas vous connaissez ! Voir des femmes et des hommes  accepter d’attendre, nombreux et transis, pour recevoir un tel message est un signe que la sinistrose n’est pas inéluctable.
Toujours de l’humain
Continuons par le plus humain : la cinémathèque de Paris présente une exposition consacrée à François Truffaut, sa vie, son œuvre, ses films, des tranches de vie palpables, réinventées et plus vraies que vraies qui nous nourrissent  de leurs visions singulières de l’enfance, de l’amitié, de l’amour. Jules et Jim sont nos frères en humanité. Le cinéma est là plus qu’un divertissement, il nous fait du bien et nous irrigue.
Et puis le moment peut-être le plus délicat, mais pas le moins couru, il fallait patienter un moment avant de rencontrer les œuvres de Marcel Duchamp à Beaubourg : il a bouleversé la peinture, il a contribué à faire du dadaïsme le point d’ancrage de la modernité. Depuis un siècle ses œuvres nous interrogent, nous étonnent, nous heurtent, nous incitent à pousser plus loin les limites de notre culture. Notre regard peut en être changé : les frontières de l’humain s’ouvrent sur de nouveaux horizons et c’est très bien.
Nous sommes alors très-très loin de la prose d’Hollande, de ces poncifs étriqués qui n’ont pour but que de nous faire accepter l’inacceptable, de nous abêtir un tantinet.
De tels signes de résistance font du bien !
Nous sommes avec tous les possibles dont nous n’accepterons jamais d’être exclus. La tâche de 2015 ?
Jean-Marie Philibert



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