les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

jeudi 29 janvier 2015

la joie d'apprendre



La joie d’apprendre…
Alors que l’évaluation est un problème de fond, central, incontournable, fondamental, essentiel  de la démarche pédagogique, le gouvernement, en relançant un énième débat très étriqué sur note/pas-de-note, nous refait le coup, c’est une de ses spécialités, de la stratégie de gribouille, plus j’avance, plus de t’embrouille. Avec la même prétention, faire croire que sa politique scolaire a pour ambition  plus de justice et plus d’efficacité.
Cerise sur le gâteau de la conférence nationale (de consensus, dit-on) en cours : c’est un jury de 30 personnes composé en partie d’enseignants et de parents  (très soigneusement choisis par le ministère) qui dira le vainqueur. Soit, le pas-de-note vainqueur par chaos (le ministère se charge tout seul de l’organiser) ! Soit, la note après une fière résistance a sauvé sa peau ! C’est prendre tous les acteurs du difficile processus éducatif pour des imbéciles à aborder ainsi par la fin la question bien compliquée de la formation des femmes et des hommes de demain.
Les clichés.
Les clichés ont la vie dure, d’autant plus dure, qu’ils correspondent de moins en moins à des comportements réels : certes l’enseignant évalue, corrige, juge, corrige, note. Mais s’interroge-ton sur le travail fait en amont, alors que c’est le cœur de la démarche éducative
Rire ou pas.
Pour les adeptes de la rénovation, la seule prétention à évaluer, à noter serait la tare congénitale de cette démarche. Tout cela n’aurait que trop duré. La note serait la source majeure de l’échec scolaire, elle serait le fondement de la sélection sociale que  tenterait de cacher la réussite scolaire, elle légitimerait la ségrégation sociale qui paralyserait la société et elle gênerait les chantres du parti socialiste dans leur entreprise révolutionnaire, bien sûr, de bouleversement de l’ordre dominant et de libération de la jeunesse. Vous êtes prié(e)s de ne pas rire !
Et d’ailleurs, je n’ai pas envie de rire : j’ai commencé ma carrière d’enseignant au sortir de 68 et pendant les années de droite au pouvoir (sans doute un effet de ma jeunesse pimentée de naïveté) j’ai cru que la gauche si elle arrivait aux responsabilités pourrait mettre en œuvre ce que nous ne cessions de revendiquer, démocratisation, égalité, promotion de tous, un changement réel du système. Les années Mitterand n’ont rien donné … si ce n’est des cadeaux à l’enseignement privé. Les promesses de changements sont restées des promesses.
L’essentiel.
Mais tout aussi régulièrement a ressurgi le débat que l’on présentait comme emblématique, note/pas de note. Avec du côté des notes le ramassis des rétrogrades et des tenants du statu quo et du côté des pas-de-note les révolutionnaiirrres en tous genres. Je ne me suis jamais senti concerné parce que j’ai toujours été convaincu que l’essentiel de la politique scolaire est ailleurs.
Venons-en donc à l’essentiel, l’évaluation est une pièce maîtresse dans la formation, qu’elle soit sommative (chiffrée) ou formative (pas chiffrée), mais elle ne peut et ne doit intervenir qu’après un processus premier où les connaissances, les compétences se sont construites sous des formes multiples, en réponse à des attentes diverses, et ouvertes à tous les possibles ;  elles s’inscrivent dans des projets de vie où le jeune, sa famille, son entourage, doivent avoir la conviction qu’il s’agit là d’une liberté à construire, dans un univers souvent compliqué et hostile, avec des enjeux majeurs et pas seulement individuels. Elles ne sont pas indépendantes des conditions matérielles et des moyens donnés au service public, comme des perspectives d’insertion sociale.
Le réel nous rattrape toujours : la construction d’une personnalité, comme d’une culture, même si elles sont des projets enthousiasmants, ne sauraient se limiter à des parties de plaisirs. Il y a une joie d’apprendre, comme une joie d’enseigner. Mais elles ont leurs exigences. Bien au-delà de la seule lorgnette des notes ! 
Jean-Marie Philibert.

que faire ?



Que faire ?
Pour se donner quelques chances d’apporter une réponse, sinon juste, du moins quelque peu adaptée à la situation présente, il faut tenter de la comprendre de la saisir dans sa diversité, dans sa nouveauté, dans sa complexité, dans ses ambiguïtés, dans ses contradictions en évitant de se raconter une histoire, des histoires, telle(s) qu’on les aimerait. Prendre le réel à bras le corps !
LA SITUATION
Et en cette fin d’année 2014, en ce début 2015, ce n’est guère jouissif. Les motifs d’insatisfaction l’emportent sans aucune contestation sur les motifs de satisfaction. ET sur tous les plans, politiques, sociaux, économiques. Il n’y a pas plus d’argent dans les caisses de l’état qu’il n’y en a dans les poches de la grande majorité des français, et c’est pourtant dans ces poches là  qu’une politique fiscale profondément inégalitaire s’emploie à tenter de puiser pour combler un déficit public que l’on dit insupportable pour notre économie. Alors que dans le même temps, les cadeaux sous différentes formes au patronat vont pleuvoir. Les plus riches n’ont comme d’habitude aucun souci à se faire, pas plus que les patrons. Ce sont souvent les mêmes et le pouvoir leur fait les yeux les plus doux possible au point de nommer un de leur poulain au ministère des finances pour aller encore plus avant dans la politique antisociale qui remet en cause des pans entiers de notre code du travail au prétexte de modernisation et de promesses de développements économiques qui tiennent du mirage alors que la récession est, elle, une réalité, que les sacrifices sont quotidiens, que la société connaît un développement de la misère, de l’exclusion, exponentiel.
LES PERSPECTIVES
Cerise sur le gâteau : le premier ministre nous annonce que ça va durer et même en pire, que c’est la seule politique possible pour la gauche. En cette fin d’année 2014, les gens font le gros dos, d’autant que la réactivité sociale qui pendant longtemps a été une de nos marques de fabrique semble avoir pris un coup sur la casaque, que les luttes sociales tournent au ralenti et que les perspectives de sursaut sont aux abonnés absents, que l’action et l’unité d’action tiennent plus des vœux pieux que des perspectives crédibles, le monde syndical n’est pas dans une santé des plus florissantes. L’extrême droite fait ses choux gras d’une telle situation et joue  à se présenter depuis les dernières élections comme le premier parti de France. Le parti socialiste, au pouvoir pour quelques années, semble avoir fait son deuil des promesses envolées, des électeurs enfuis, des idéaux de justice sociale, de progrès social, considérés comme des vestiges d’un âge dépassé. Ce que j’ai pu appeler l’ordre des choses d’un monde qui tourne rond au fond d’une impasse. Qui tourne en rond.
DES SIGNES
ET pourtant pour qui refuse de se laisser prendre  aux aléas d’une opinion publique versatile que des medias complaisants façonnent au jour le jour, toujours dans le même sens, celui de l’acceptation des injustices, des sacrifices, des désordres dominants, pour qui cherche à saisir les aspirations profondes du peuple, des gens, des jeunes, et des moins jeunes, à mettre au jour les valeurs qui traversent une société et son histoire, les dérives idéologiques, réactionnaires, le repli individualiste et égoÏste, la fermeture au monde, la peur du changement ne m’ont jamais semblé être des éléments fondamentaux de notre comportement. Même si les signaux envoyés restaient parcimonieux, notre capacité à agir, à réagir restait pour moi une conviction profonde, au cœur des luttes qu’un mouvement social souvent trop éclaté parvenait à mettre en œuvre. Reste que les signaux politiques de la construction d’un mouvement transformateur avaient quelques difficultés à apparaître clairement.
Les 17 morts de janvier vont à mes yeux profondément bouleversé une situation que l’on voyait figée au point de provoquer le plus grand rassemblement populaire vu depuis longtemps, de lui donner des formes inédites et rares, de rappeler que l’unité d’un peuple n’est pas qu’un slogan, mais un fondement du vivre ensemble, qu’à cette occasion beaucoup de ceux qui avaient déserté le terrain de l’intervention sociale et politique, le redécouvraient et pour les plus jeunes, le découvraient.
LA RUE
 Interrogeons les formes  des initiatives prises : leur rapidité d’abord. Dès le 7 janvier au soir, quelques heures après le drame le besoin de descendre dans la rue pour dire son aversion, son rejet, son refus. Une forte dimension affective, dès le début fut lisible dans les initiatives prises. Avec un besoin de se regrouper, de partager, d’échanger sur des questions  qui apparaissaient dès le début comme de la plus grande importance, celle de la liberté, de la liberté d’expression certes, mais pas seulement, celle de la violence et de la paix, celle du vivre ensemble, celle des clivages d’une société divisée, celle de l’inhumanité d’un monde à domestiquer, celle d’un destin à maîtriser.
Qui est descendu dans la rue, le 7, le 8, … le 11. Certes tous les officiels en tous genres, chefs d’états, de partis, d’institutions, c’est leur job comme on dit. Mais toutes les huiles présentes, quel que soit leur nombre, leur importance, les caméras qu’elles trainaient avec elles n’ont pas été en mesure d’occulter ce qui à mes yeux a fait la spécificité de ce moment (historique ?), la participation du peuple dans sa diversité, dans sa masse, dans sa détermination à être là et à le montrer, pacifiquement, sans crainte, sans arrière-pensée pour témoigner et sans doute même un  peu plus. Nous y reviendrons.
Plusieurs données me confortent dans  cette  analyse très largement populaire de ce mouvement : la dimension totalement inaudible des propos tenus  par ceux ne voulaient pas ou hésitaient à s’y inscrire, en n’y voyant que des rapprochements contre nature, l’incapacité du front national à y voir autre chose que des manipulations politiciennes, la prudence des média qui ont collé aux événements sans nécessairement chercher à les pervertir, le caractère limité par rapport à l’ampleur du mouvement des  manifestations en opposition avec ce fort courant d’union ( même si souvent elles ont été mises en avant.
L’ENJEU
Il y a eu des millions de Charlie et des millions de gens qui ont dit leur attachement à une république ouverte à tous ceux qui se reconnaissent en elle, à une république qui a besoin de revivifier ses fondamentaux de liberté, d’égalité, de fraternité, à une république qui a trop tendance à oublier qu’elle est laïque, qui n’en aura jamais fini de se recharger de toutes les énergies multiples qui la constituent.
ET MAINTENANT
Tout cela nous conduit à nous poser la question de l’heure : et maintenant ? Avec l’ambition de construire dans la durée un mouvement dont nous avons perçu les prémisses, mais qui a largement débordé de ce qui était prévisible et qui a certainement perturbé les lignes de forces des discours, des pratiques politiques habituelles.
Une réserve initiale s’impose : je ne sais pas à quel titre je pourrais avoir une prétention à définir, ou au moins à envisager de quelconques orientations. Sans doute en tant que citoyen, syndicaliste, collaborateur fidèle du tc. Elles ne peuvent être que modestes, mais je voudrais leur donner  le plus de simplicité possible, le plus de clarté possible.
UNE LECTURE MARXISTE
1-Cela impose tout d’abord de ne pas se laisser enfermer dans un discours unanimiste, qui serait certes attendu, mais qui ne peut être qu’improductif, qui perpétuerait la dimension union sacrée (même si l’expression ne me paraît pas adéquate) des événements que nous avons vécus.Il importe de clairement dire qui parle, au nom de quelles forces, de quelles valeurs, de quelles orientations. Je penser que la gauche, dans la gauche, le front de gauche et au sein du front de gauche, le pc doivent être en mesure de proposer une lecture  de ce moment d’histoire, qui en montre la dimension sociale. La lutte des classes ce n’est pas un gros mot, mais cela peut être un outil d’analyse et il  n’est pas inutile de s’en servir.
UNE VOLONTE MANIFESTE D’INTEGRATION
2-D’autant que des données, pourtant fondamentales pour moi, n’ont que peu été évoquées à l’occasion. Il s’agit bien sûr de la question sociale, dans son ensemble, prise aussi bien dans ses dimensions d’intégration/exclusion, liées le plus souvent à la situation de l’emploi, qu’aux questions d’aspirations à en finir avec la galère de vivre, avec l’austérité, la précarité, le chômage, aux possibilités d’un mieux vivre, , et à obtenir ces moyens pas seulement sous la forme d’un assistanat misérabiliste, mais sous la forme de droits à reconstruire et à développer. Ce n’est pas parce que ces choses-là n’ont été que très peu évoquées dans les commentaires entendus qu’elles ne me paraissent pas importantes. Dans la multiplication des Je suis charlie et de ses multiples variantes, je lis une profonde volonté d’intégration qui touche toutes les couches de la société, y compris la classe ouvrière. Je lis une revendication d’un partage des richesses, bien plus égalitaire. Je crois que pour une fois, en parlant d’apartheid social ( même si on peut contester la formule), Manuel Valls a visé juste.
LA SECURITE PASSE PAR L’INTEGRATION
3-Vous avez bien perçu qu’il ne saurait s’agir pour moi de me laisser enfermer dans les questions de l’extrêmisme « islamiste », du terrorisme. Ce sont des questions d’importance et elles ont joué un rôle important en tant qu’éléments déclencheurs. Certes il convient de ne pas négliger la dimension sécuritaire, mais elle ne sera que de peu d’effets, si dans le même temps les pannes d’intégrations qui nourrissent un terreau favorable à ces dérives, persistent, s’enkistent, jusqu’à créer des obstacles infranchissables. Il faut donc reconquérir des territoires de la république.En finir avec l’apartheid social.
LA LAICITE L’EGALITE LA FRATERNITE
4-Dans un monde ouvert et mélé, les désordres internationaux qui ne nous épargnent pas peuvent porter des coups au vivre ensemble, en faisant de l’autre le bouc émissaire de nombre de nos difficultés,  en utilisant les amalgames, les peurs et rancunes séculaires, les incompréhensions nourries d’une méconnaissance des problèmes et de manipulations pas toujours innocentes. Un travail pédagogique s’impose pour dépasser les clivages : ce travail autour et sur les valeurs de la laïcité peut aider à avancer. Elle est de la responsabilité de l’école, mais pas seulement. Remettons les religions à leurs places, au ciel ! Dans la sphère des croyances qui sont ce qu’elles veulent être, en toute liberté, mais sans jamais contraindre sous quelque forme que ce soit nos relations sociales et nos comportements qui ne sauraient dépendre que de notre respect  dû aux autres et attendu dans une égale dignité.
L’UNION ET L’ACTION
5-La paralysie sociale et syndicale dans laquelle nous nous sommes trouvés depuis un temps que j’ai trouvé démesurément long, si nous ne la levons pas, rapidement, ne permettra pas de sortir positivement de cette situation. Les raisons sont complexes, les retards pris sont considérables, mais  c’est pour moi une question centrales que celle d’institutions qui vont construire du progrès social dans des pratiques où les citoyens doivent se reconnaître, se retrouver, s’unir. Qu’a-t-on gagné socialement depuis des années ? Rien : on a accompagné une exploitation de plus en plus sévère et douloureuse dans des luttes beaucoup trop éclatées. La question du syndicalisme ne paraît centrale et elle concerne tous les salariés de tous les horizons sans plaquer sur les syndicats des clivages politiques qui ne conduisent qu’à la paralyser. Nous ne saurions rester les spectateurs passifs d’une décomposition dangereuse : à nous de relever dans ce domaine aussi  le dé »fi de faire du neuf.
LE PROGRES
6-Dernière élément de mon approche : retrouver notre capacité politique à construire un rapport de force  transformateur qui ne peut que s’appuyer sur une mobilisation populaire d’ampleur, sur une volonté de rassemblement, sur un rejet de toutes les formes de recul social, politique, culturel pour réinventer ce dont nous avons perdu un peu trop facilement le sens : le progrès. C’est une idée neuve. Je la lisais sur les foules rassemblées Place de la république et ailleurs. Il nous revient de répondre à cette attente
JMP

mercredi 28 janvier 2015

et maintenant



Et Maintenant !
Il y a eu des millions de Charlie et des millions de gens qui ont dit leur attachement à une république ouverte à tous ceux qui se reconnaissent en elle, à une république qui a besoin de revivifier ses fondamentaux de liberté, d’égalité, de fraternité, à une république qui a trop tendance à oublier qu’elle est laïque, qui n’en aura jamais fini de se recharger de toutes les énergies multiples qui la constituent.
Posons-nous la question du moment : et maintenant ?
Tout citoyen a le droit de se la poser.
Une lecture, appelons-la, marxiste, par commodité et sans prétention, est à même, de ne pas nous laisser nous enfermer dans les discours unanimistes qui resteront peu productifs ; il importerait alors de parler de ce moment d’histoire en cours, en termes de lutte des classes, même si on a encore le nez sur des événements qui nous échappent en partie.
Une volonté manifeste d’intégration
Des données, pourtant fondamentales, ont été peu évoquées à l’occasion. Il s’agit bien sûr de la question sociale, dans son ensemble, prise aussi bien dans ses dimensions d’intégration/exclusion, liées le plus souvent à la situation de l’emploi, qu’aux aspirations à en finir avec la galère de vivre, avec l’austérité, la précarité, le chômage. Le besoin d’un mieux vivre et les moyens qui vont avec sont plus que jamais prégnants, pas sous la forme d’un assistanat misérabiliste, mais sous celles de droits à reconstruire et à développer et de salaires décents. Dans la multiplication des Je suis Charlie et de ses multiples variantes, je lis une profonde volonté d’intégration qui touche toutes les couches de la société, y compris la classe ouvrière. Je lis la revendication d’un partage des richesses, bien plus égalitaire. Je crois que, pour une fois, en parlant d’apartheid social (même si on peut discuter la formule), Manuel Valls a visé juste.
Les questions du terrorisme, de l’extrémisme ont certes joué un rôle majeur ; il convient de ne pas négliger la dimension sécuritaire, mais elle ne sera que de peu d’effets, si dans le même temps les pannes d’intégrations qui nourrissent un terreau favorable à ces dérives, persistent, s’enkystent, jusqu’à créer des obstacles infranchissables. Il faut donc reconquérir des territoires de la république.
Laïcité, égalité, fraternité.
Dans un monde ouvert et mêlé, les désordres internationaux qui ne nous épargnent pas et qui sont exacerbés par les difficultés sociales peuvent porter des coups au vivre ensemble, en faisant de l’autre le bouc émissaire de nombre de nos difficultés,  en utilisant les amalgames, les peurs et rancunes séculaires, les incompréhensions nourries d’une méconnaissance des problèmes et de manipulations pas toujours innocentes.
Un travail d’éducation s’impose pour dépasser les clivages : ce travail autour et sur les valeurs de la laïcité peut aider à avancer. Elle est de la responsabilité de l’école, mais pas seulement.
Remettons, pour cela, les religions à leurs places, au ciel ! Dans la sphère des croyances qui sont ce qu’elles veulent être, en toute liberté, mais sans jamais contraindre sous quelque forme que ce soit nos relations sociales et nos comportements qui ne sauraient dépendre que de notre respect  dû aux autres et attendu des autres dans une égale dignité. Notre horizon commun, c’est l’être humain et toutes ses richesses.
Union-action.
Enfin il me semble de la plus grande urgence de sortir de la paralysie sociale et syndicale dans laquelle nous nous trouvons : sans revenir sur une analyse de fond, disons que l’union et l’action syndicales devraient retrouver leur rôle de vecteurs d’avancées sociales dans lesquels les travailleurs de tous horizons doivent se reconnaître et agir ensemble. Sortons en ce domaine de la spirale de l’échec. Ces organisations syndicales sont ce que nous les faisons ! Peut-être qu’il faudrait y faire du neuf !
Le progrès.
Tout cela est plus facile à écrire qu’à faire, mais c’est, à mon très humble avis, par ces voies que nous serons en mesure de retrouver une capacité politique à construire un rapport de force transformateur. Il s’appuiera sur une mobilisation populaire d’ampleur, sur une volonté de rassemblement, sur un rejet de toutes les formes de recul social, politique, culturel pour réinventer ce dont nous avons perdu un peu trop facilement le sens : le progrès. C’est une idée neuve. Je la lisais sur les foules rassemblées Place de la République et ailleurs. Il nous revient de répondre à cette attente.
Jean-Marie Philibert.