les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

mercredi 28 janvier 2015

et maintenant



Et Maintenant !
Il y a eu des millions de Charlie et des millions de gens qui ont dit leur attachement à une république ouverte à tous ceux qui se reconnaissent en elle, à une république qui a besoin de revivifier ses fondamentaux de liberté, d’égalité, de fraternité, à une république qui a trop tendance à oublier qu’elle est laïque, qui n’en aura jamais fini de se recharger de toutes les énergies multiples qui la constituent.
Posons-nous la question du moment : et maintenant ?
Tout citoyen a le droit de se la poser.
Une lecture, appelons-la, marxiste, par commodité et sans prétention, est à même, de ne pas nous laisser nous enfermer dans les discours unanimistes qui resteront peu productifs ; il importerait alors de parler de ce moment d’histoire en cours, en termes de lutte des classes, même si on a encore le nez sur des événements qui nous échappent en partie.
Une volonté manifeste d’intégration
Des données, pourtant fondamentales, ont été peu évoquées à l’occasion. Il s’agit bien sûr de la question sociale, dans son ensemble, prise aussi bien dans ses dimensions d’intégration/exclusion, liées le plus souvent à la situation de l’emploi, qu’aux aspirations à en finir avec la galère de vivre, avec l’austérité, la précarité, le chômage. Le besoin d’un mieux vivre et les moyens qui vont avec sont plus que jamais prégnants, pas sous la forme d’un assistanat misérabiliste, mais sous celles de droits à reconstruire et à développer et de salaires décents. Dans la multiplication des Je suis Charlie et de ses multiples variantes, je lis une profonde volonté d’intégration qui touche toutes les couches de la société, y compris la classe ouvrière. Je lis la revendication d’un partage des richesses, bien plus égalitaire. Je crois que, pour une fois, en parlant d’apartheid social (même si on peut discuter la formule), Manuel Valls a visé juste.
Les questions du terrorisme, de l’extrémisme ont certes joué un rôle majeur ; il convient de ne pas négliger la dimension sécuritaire, mais elle ne sera que de peu d’effets, si dans le même temps les pannes d’intégrations qui nourrissent un terreau favorable à ces dérives, persistent, s’enkystent, jusqu’à créer des obstacles infranchissables. Il faut donc reconquérir des territoires de la république.
Laïcité, égalité, fraternité.
Dans un monde ouvert et mêlé, les désordres internationaux qui ne nous épargnent pas et qui sont exacerbés par les difficultés sociales peuvent porter des coups au vivre ensemble, en faisant de l’autre le bouc émissaire de nombre de nos difficultés,  en utilisant les amalgames, les peurs et rancunes séculaires, les incompréhensions nourries d’une méconnaissance des problèmes et de manipulations pas toujours innocentes.
Un travail d’éducation s’impose pour dépasser les clivages : ce travail autour et sur les valeurs de la laïcité peut aider à avancer. Elle est de la responsabilité de l’école, mais pas seulement.
Remettons, pour cela, les religions à leurs places, au ciel ! Dans la sphère des croyances qui sont ce qu’elles veulent être, en toute liberté, mais sans jamais contraindre sous quelque forme que ce soit nos relations sociales et nos comportements qui ne sauraient dépendre que de notre respect  dû aux autres et attendu des autres dans une égale dignité. Notre horizon commun, c’est l’être humain et toutes ses richesses.
Union-action.
Enfin il me semble de la plus grande urgence de sortir de la paralysie sociale et syndicale dans laquelle nous nous trouvons : sans revenir sur une analyse de fond, disons que l’union et l’action syndicales devraient retrouver leur rôle de vecteurs d’avancées sociales dans lesquels les travailleurs de tous horizons doivent se reconnaître et agir ensemble. Sortons en ce domaine de la spirale de l’échec. Ces organisations syndicales sont ce que nous les faisons ! Peut-être qu’il faudrait y faire du neuf !
Le progrès.
Tout cela est plus facile à écrire qu’à faire, mais c’est, à mon très humble avis, par ces voies que nous serons en mesure de retrouver une capacité politique à construire un rapport de force transformateur. Il s’appuiera sur une mobilisation populaire d’ampleur, sur une volonté de rassemblement, sur un rejet de toutes les formes de recul social, politique, culturel pour réinventer ce dont nous avons perdu un peu trop facilement le sens : le progrès. C’est une idée neuve. Je la lisais sur les foules rassemblées Place de la République et ailleurs. Il nous revient de répondre à cette attente.
Jean-Marie Philibert.

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