A DDDDRRROITE !
La
mode est au retournement, glissement, dérive ; mais dans notre beau pays,
ça ne dérive pas dans n’importe quel sens. La glissade opère dans le sens de la
pente bien sûr (n’oubliez jamais les lois de la physique) et la pente penche à
droite, quand ce n’est pas encore plus à droite que la droite. Et tout notre
monde politico, économico, culturalo et médiatico bien pensant de se laisser
aller aux vertiges d’une descente « enthousiasmante » vers des
bas-fonds que l’on croyait d’un autre âge qui ont pour nom état policier,
ségrégation sociale, remise en cause des libertés fondamentales, suspicion généralisée, criminalisation de
l’action syndicale, peur à tous les étages. L’élan est si fort que ceux qui
pensent qu’il y a péril en la demeure se sentent un peu seuls pour enrayer une
déferlante.
Le
modèle vient du sommet de l’état. En l’espace de quelques mois, nous avons pu
constater que l’Elysée qui s’était inscrit dans la mobilisation populaire et
citoyenne qui avait caractérisé l’après-attentats de janvier, mettait en œuvre
une stratégie totalement opposée après les attentats de novembre pour nous installer durablement dans
un système qui s’assied sur les fondements démocratiques et républicains de
notre pays.
La république renie ses
valeurs
L’état
d’urgence en libérant la police de toute tutelle judiciaire remet en cause le
principe fondateur de la séparation des pouvoirs. Le juge est au moins aussi
garant de nos libertés que le robocop de service qui vous
crie : « Circulez ! Ya rien à voir, ni à
critiquer ! » La déchéance de nationalité est emblématique de la
tentation de remettre en cause le principe d’égalité des citoyens. Quant à la
fraternité et la solidarité, elles sont en passe de devenir des valeurs
caduques quand on observe la politique sociale du pouvoir : tout pour les
puissants et le patronat (c’est les mêmes) et des cacahouètes pour le peuple.
Au point que le terme de socialistes paraissant si peu adapté, beaucoup de
socialos envisagent de se débaptiser.
La
droite, elle, s’est rebaptisée, il y a peu, pour devenir républicaine :
est-ce de l’antiphrase ou une volonté de brouiller les pistes? La question
est légitime quand on voit avec quelle allégresse elle enfourche tous les
discours discriminants, sécuritaires, réactionnaires qui font de l’étranger, du
migrant, du différent, du pauvre, un danger en puissance. En pure perte
électorale d’ailleurs, mais « A DDDDDRRRROOOITE TOUTE on
continue ! ».
Les syndicats réformistes à
la rescousse
La
dérive ne concerne pas que les organisations politiques, les syndicats sont
concernés : certes il y a eu des déclarations unitaires de l’ensemble des
organisations pour dénoncer le terrorisme, le racisme. Mais les orientations,
on va dire pour être gentil, réformistes de certains (ils se reconnaîtront et
on les reconnaîtra), qui consistent à ne rechercher que le compromis, à refuser
systématiquement tout front unitaire, à considérer qu’il faut se satisfaire de
pas grand-chose, ou de presque rien, ou de rien du tout, à placer la barre des
revendications si bas qu’elle devient souterraine, à chercher avant tout à ne
pas faire de peine à Hollande, Valls, Macron et Cie, ces orientations-là
accélèrent la dérive droitière de toute une société qui n’en peut mais, et qui
n’est pas loin de faire le deuil de ses valeurs démocratiques et sociales.
Elles vont ensemble !
Orchestré ?
Pendant
ce temps le FN tente de faire croire qu’il est en mesure de les incarner :
sans doute pour mieux les étouffer. Mais ça on ne vous le dira pas à la
télévision, trop préoccupés qu’ils sont à faire la promotion de
l’extrême-droite : la sollicitude dont la Marine est entourée par nos
médias est d’une telle insistance qu’il faudrait être très naïf pour croire qu’elle
n’est pas orchestrée. Et pour quoi donc ? Et pour qui donc ?
Mais, voyons, pour créer un cordon sanitaire autour des forces de progrès, de transformations sociales : surtout, surtout, qu’elles restent hors-jeu et ne viennent pas troubler un partage du pouvoir entre tous ceux dont je viens de vous parler. Il est donc impératif d’exclure toute perspective vraie de changement ; et un arrêt définitif à la dérive réactionnaire qui nous conduit à notre perte est pour eux im-pen-sa-ble. Ils n’oublient qu’une chose : El pueblo unido jamàs sera…
Mais, voyons, pour créer un cordon sanitaire autour des forces de progrès, de transformations sociales : surtout, surtout, qu’elles restent hors-jeu et ne viennent pas troubler un partage du pouvoir entre tous ceux dont je viens de vous parler. Il est donc impératif d’exclure toute perspective vraie de changement ; et un arrêt définitif à la dérive réactionnaire qui nous conduit à notre perte est pour eux im-pen-sa-ble. Ils n’oublient qu’une chose : El pueblo unido jamàs sera…
A
nous, ensemble, d’écrire la suite…
Jean-Marie
Philibert.
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