Faits d’ici : et une
salade catalane, une !
Eh !
Oui ! Le monde nous ouvre ses portes et nous aimons parcourir ses grands
espaces à la poursuite de grandes nouvelles, rarement réjouissantes d’ailleurs,
mais nous en oublions parfois qu’ici aussi, entre Corbières, Canigou et Côte
Vermeille, il s’en passe de drôles, qui, parce qu’elles sont drôles, peuvent
nous amuser ou nous amener à rire un peu jaune ou nous énerver un peu.
Ok coral
Ainsi
la Place du Puig, transformée en OK Coral, à la suite d’un différend familial
que les protagonistes ont tenté de régler
à coups de fusil et à coups de couteau. La fièvre est retombée jusqu’à
la prochaine fois. Question naïve : n’y aurait-il aucune relation entre
l’état de délabrement du quartier, les populations fragilisées qui l’habitent,
l’inertie bavarde des élus municipaux, et la crise profonde de notre
société ?
Le gymkhana
Ainsi
aussi de la traversée d’Olette, ce fleuron joyeux de la RN 116 est en train de
devenir un casse-tête parce qu’un bâtiment qui jouxte la route menace de
s’effondrer, oblige les automobilistes au gymkhana et à prendre(ou perdre)
patience. Autre question toujours naïve bien sûr : n’y a-t-il pas là comme
un petit signe que l’arrière-pays a des soucis ?
Des
soucis, les usagers de la ligne
ferroviaire Perpignan-Cerbère-Portbou en ont quant au maintien de leur ligne et
ils ont même des solutions à proposer, en matière de tarifs et d’horaires. Ils
ont raison de se secouer le popotin et de secouer la SNCF. Regardez toutes les
énergies qu’il faut encore déployer pour permettre au train jaune d’exister.
Comme
si, quelque part, il y avait un mauvais génie qui s’employait à casser ce qui
marche ici.
La langue coupée
Dans
le rôle du mauvais génie, la Vallaud-Belkacem et sa réforme du collège, au nom
de la modernité bien sûr, de la justice : et pan sur l’enseignement du
catalan qui a mis des années à se développer, à être reconnu, à être choisi par
de nombreuses familles. Les gens d’ici ont dit tout le mal qu’ils pensaient de
ces choix. Nos députés socialistes ont sur la question la langue (catalane)
coupée !
Par
contre tous les élus baignaient dans l’euphorie lors du coup d’envoi du
chantier du pont enjambant le Réart et qui doit relier Villeneuve de la Raho et
Perpignan : non ! non ! je n’ironiserai pas sur le temps qu’il a
fallu pour mettre en œuvre le projet, sur le nombre de malheureux qui, les
jours de crues, se sont retrouvés en fâcheuse posture dans le passage à gué.
Tout le monde était content, de la droite, Pujol et Jacqueline Irles, jusqu’à
Hermeline Malherbe. Même la mémoire de feu Georges Frêche fut
évoquée : « Il y a des
hommes qui construisent des murs et ceux qui construisent des
ponts ! » C’est dire le moment d’enthousiasme !
Au pays des pauvres l’argent
coule à flot
Sans
doute dans le cas du maire de Perpignan, il ne devait pas être sans lien avec
une des dernières décisions de son conseil municipal : l’augmentation, on
va dire sensible, des indemnités des
conseillers majoritaires qui croulent sous le travail, les pauvres, (c’est le
cas de le dire !). C’était la rubrique « les promesses n’engagent que
ceux qui les écoutent » : je ne le voulais pas, mais je suis devenu
président de la communauté urbaine, je voulais ranimer le centre ville et je
l’ai vidé, je prêchai le
désintéressement et j’ai choisi mon intérêt, bien compris voyons. La loi de
l’argent est la loi supérieure. Mister Nobody (parce qu’il vidait les rues) est
devenu Mister Money.
C’étaient
des faits d’ici, qui pourraient être des faits d’ailleurs.
Jean-Marie
Philibert.
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