La page
n’est plus blanche
Et si je vous faisais rentrer dans les coulisses de la
fabrication d’un TC. Dans la littérature, au théâtre, cela se pratique souvent,
ça fait moderne… Pourquoi pas le journalisme : soyons moderne au TC.
Ce matin mardi 10 mai, je reçois un SMS inquiet de la
camarade, et néanmoins amie, qui est aux manettes du TC de la semaine ; il
doit être bouclé au plus tard mercredi à midi. « Je n’ai pas reçu ton
article. Est-ce normal ? Peux-tu me rappeler car j’ai une page blanche…
Bise » Il est vrai que je ne suis pas dans le tempo habituel, mon week-end
a été toulousain, le lundi a été consacré à des tâches associatives. Il me
reste le mardi pour m’attaquer à la page blanche qui perturbe la rédac-en chef
à laquelle j’assure qu’elle aura ma copie dans les heures qui suivent. Et vous
voyez déjà que la page blanche s’est noircie de quelques lignes. On
avance !
J’hésite
J’ai, j’avais, une ambition : revenir sur la laïcité et
la polémique qui s’est emparée des sphères gouvernementales entre laïcards pur
jus qui font une fixette sur l’islam et son expansion dans la société française
(Valls en fait partie, sans doute pour se dédouaner de ses renoncements dans
d’autres domaines) et laïques plus softs qui ne veulent pas se laisser
entraîner dans une démarche forcenée visant à marginaliser un peu plus encore
les populations qui se reconnaissent dans la religion musulmane. Mais j’hésite
devant l’ampleur du sujet, la difficulté à me construire une conviction à faire
partager et le peu de temps qui me reste.
Et puis l’actualité
est encore une fois pleine de choses qui me parlent et dont j’ai envie de
parler. Réservons donc la laïcité pour des numéros prochains et revenons à
quelques-uns de nos personnages fétiches.
Nos
fétiches
Ainsi Madame Pampamcucul, vous avez deviné il s’agit de
Josiane Chevalier, Madame la Préfète qui nous quitte pour l’Essonne. Nous
avions souligné son goût prononcé pour la campagne catalane, nous avions tenté
de la convaincre qu’au-delà du pittoresque, c’est ici aussi terre de lutte et
de combat. Nous avions peu apprécié qu’elle tente sans grands résultats
d’ailleurs d’imposer aux manifestations et aux manifestants qui défilent sans
contrainte depuis des décennies des tracasseries inutiles, d’où le sobriquet
dont nous l’avions affublée. Mais parce qu’elle est femme de dialogue,
d’ouverture, nous voulons l’assurer de notre sympathie et lui souhaiter bonne
chance dans ses nouvelles fonctions.
Autre victime potentielle de mon humeur : Emmanuel
Macron, qui nous la refait, façon Jeanne d’Arc, à Orléans, sans doute avec
l’innocence en moins. Tout occupé qu’il est à accélérer le glissement à droite
d’un gouvernement qui ne demande que cela, ne voilà-t-il pas qu’il remet en
cause l’impôt sur la fortune (une horreur pour ceux qui en ont) et qu’il a
besoin de la sainte pucelle parce
qu’elle incarne si bien la France ; lui il incarne plutôt la
toute-puissance du pognon. Son passage chez Rothschild l’a définitivement
déformé.
Don juan,
Casanova et Tartuffe
Mon retard à l’allumage dans la rédaction de ce billet
d’humeur me laisse le temps de consacrer quelques lignes à un gugusse qui fait
l’actualité du jour : jusque-là il n’était pas connu du grand public, mais
en un jour c’est la gloire… médiatique…parce qu’il n’a pas compris qu’une femme
qui se refuse à lui est dans son droit, qu’il est inutile d’insister connement,
qu’il n’est pas nécessairement facile de jouer les personnages de Casanova ou
Don Juan, serait-on député écolo et vice-président de l’Assemblée Nationale. La
bistouriquette et la cuistrerie font souvent bon ménage. La suite au prochain
numéro…
La page se noircit, la rédac-chef va pouvoir souffler. Il me
reste une dernière victime. Après Casanova et Don Juan au petit pied, nous
avons eu à PERPIGNAN, lors des cérémonies du 8 Mai, commémorant la victoire
alliée contre le nazisme, le fascisme, le pétainisme, la visite de Madame
Tartuffe, alias Marine Le Pen. Elle a pourtant été élevée dans la négation
des valeurs de la résistance, dans la conviction que les camps étaient un
détail de l’histoire, ici elle fait le contraire. Je ne sais pas si les morts
nous voient, nous observent et nous jugent. Si c’est le cas, ceux de la seconde
guerre mondiale que le monument aux morts des Platanes honore ont dû se dire en
la voyant parader au premier rang que nous n’étions plus tout à fait dignes
d’eux en ne réagissant pas face à une telle palinodie.
Jean-Marie Philibert
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