Eh !
Oh !...
« Eh ! Oh ! La gauche… » Vous avez sans
doute suivi la campagne publicitaire
dont ce slogan est l’emblème et qui doit, (devrait ?), avoir la
vertu de redorer la cerise du gouvernement, de regonfler Hollande et
accessoirement de nous faire un peu rigoler (si peu). Pour rigoler un peu plus,
il faudrait ajouter une suite du genre « Eh ! Oh ! La gauche… est morte et le PS
l’enterre », ou bien « Eh ! Oh ! La gauche pourquoi viens-tu
si tard ? » Ou encore « Eh ! Oh ! La gauche…une grande
victoire sur Alzheimer, le PS retrouve la mémoire… »
Le foutage
de gueule
Dans le contexte qui est le nôtre : surdité absolue à
toutes les demandes sociales, mise en discussion au Parlement de la Loi Travail
qui n’a d’autre ambition que de casser le code du travail, violence policière pour faire taire la réprobation
d’une ampleur inégalée depuis des années, coups portés à la démocratie sous
prétexte d’état d’urgence qui n’en finit pas, poursuite des mamours en tous
genres avec la patronat et les nantis de tous poils, cet appel quasiment
désespéré à la gauche, à ce qu’elle peut représenter tient uniquement du
foutage de gueule et doit être traité pour ce qu'il est. Quand toute pensée
politique se limite à la pratique de l’interjection, pour ne pas totalement
désespérer, il faut rire.
Donc comme au TC, le foutage de gueule ça nous connaît un
brin, je me permets de suggérer quelques campagnes médiatiques et
publicitaires, qui mises en œuvre avec les moyens colossaux de l’état et notre
pognon pourraient, si ce n’est offrir un avenir politique à Hollande (je crains
que ce soit mission impossible), au moins agrémenter quelque peu les mois qu’il
nous reste à le supporter.
Allons-y
gaiment.
« Eh ! Oh ! Hou ! Hou ! Snif !
Snif »… C’est le chœur des pleureuses qui processionnent dans les couloirs
de l ’Elysée…
Pendant que François
n’en pouvant plus parcourt la cour du palais en tous sens à la recherche de ce
qui pourrait lui permettre de fuir … ses responsabilités :
« Eh ! Oh ! Où j’ai mis mon
scooter ? »
Une seule obsession l’habite (vous avez bien lu l’habite),
retrouver son oxygène, son réconfort et vivre enfin « Eh ! Oh !
Julie, pourquoi la vie c’est pas comme le cinéma ? »
Pendant ce temps sur toutes les radios un leitmotiv
« Eh ! Oh ! François, Tu dors ? » Comme le meunier de la chanson, mais ton
moulin à toi il ne tourne que pour Gattaz. Pour toute réponse le continuum d’un
ronflement profond.
Les seconds couteaux tentent des sorties désordonnées :
« Eh Oh Manuel… A gauche… A gauche. Pas à droite. » Tu as été mal
latéralisé…
Une
boussole, enfin
« Eh ! Oh ! Macron tu n’as pas perdu que la
gauche et la droite … Tu as perdu le nord ! » Et la boussole ! Tu crois qu’on va te
suivre ? Tu peux toujours rêver !
Et puis en vrac, entendu dans l’armée hollandaise :
« Eh ! Oh ! Pourquoi les gens sont méchants ?... » Ils
n’ont aucune reconnaissance. « Eh ! Oh ! La justice, le progrès,
la démocratie… beurk ! » Les vieilles lunes n’ont plus cours. Une
seule solution : non ! Pas la révolution, vous n’y pensez pas !
Pas la révolution ! Mais «Eh !
Oh ! Le pognon ! »
En face, une rumeur monte des poitrines qui ont défilé le 28
Avril, le 1° Mai à Paris, à Carcassonne, à Perpignan et à Saint-Laurent de
Cerdans, vieille cité ouvrière qui n’oublie jamais de commémorer la fête du
travail, une rumeur qui dit que le peuple d’ici, d’ailleurs, exige d’être
entendu. Une rumeur, la nuit, et le jour aussi. Une rumeur faite de dignité et
de persévérance : « Eh ! Oh ! Debout !… » Tout de
suite ! Tous ! Tous…
Jean-Marie Philibert.
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