Etre ou ne
pas être…. Astérix
Le propre de l’enfance est de faire une grande place au rêve,
à l’imaginaire, de percevoir ces élucubrations phantasmées comme quasi réelles
et d’y croire même si elles sont aux antipodes de ce que l’on est, de ce que
l’on vit, des contraintes familiales, personnelles dont, à ce moment-là de
notre vie, on se moque totalement. Place au rêve donc.
Ainsi en ce qui me concerne je me suis longtemps rêvé un
destin à la Tarzan, beau comme un dieu dans ma musculature d’athlète bodybuildé, vêtu d’une peau de
léopard qui ne cachait rien de ma plastique, vivant dans la forêt tropicale, au milieu des bêtes sauvages qui me
respectaient, d’une agilité folle pour sauter d’arbre en arbre.
Malheureusement, j’étais maigre comme une « tchiringue », j’étais dans la nature d’une maladresse
insigne et j’avais peur des chiens, ne parlons pas des bêtes sauvages. De la
pure chimère…
Le
phantasme de Nicolas
Le petit Nicolas, vous savez celui qui il y a quelques années
a « fait » président avant d’être renvoyé dans ses foyers et qui
maintenant tente de se mettre dans les starting-blocks pour le
« refaire » à nouveau, vient au cours de la campagne des primaires
qui agite la droite de nous révéler son phantasme à lui. C’est d’être gaulois,
de penser gaulois, de s’habiller gaulois, de parler gaulois, de vivre dans un
monde de gaulois où il ne pourrait y avoir que des gaulois de pure souche, ou
si bien assimilés qu’ils seraient plus gaulois que les gaulois. Cet amour
forcené de la Gaule lui venait des seules lectures qu’il était, enfant, en
mesure de comprendre (en partie), les BD d’Astérix, et de leur personnage
emblématique Astérix soi-même, le roublard, l’axurit comme on dit ici. Et
devinez pourquoi.
Oh que non ! Tu n’es pas Astérix
L’intelligence de Nicolas était si médiocre que ses parents
le brocardaient souvent à chaque sottise qu’il pouvait dire ou faire :
« Tu admires les gaulois, mais tu n’es pas Astérix, oh que
non ! » De là une obsession va le hanter : être Astérix, être
plus fort que tous les autres grâce à la dope du druide, être encore plus fort
grâce à son copain Obélix, être le lider maximo de son village et surtout,
surtout, faire la preuve 24 heures sur 24 et 7
jours sur 7 que la puissance de son esprit est telle que rien n’est en
droit de lui résister, qu’il sait tout sur tout, qu’il est le firmament des
élites, qu’il est digne de tous les pouvoirs dans un monde uniquement peuplé de
gaulois.
La puissance des phantasmes
de l’enfance transcende le temps ; et à suivre le parcours de l’impétrant
dans la campagne des primaires on se dit qu’il reste quelque chose d’un Astérix
raté. Il écrase ses petits copains avec des arguments de bas étages. Il fait du
bruit pour faire croire qu’il pense et pour que les journaux parlent de lui.
Devant tant de niaiseries ses concurrents ont du mal à se mettre au niveau.
N’est pas Astérix qui veut !
De vrais
Astérix
Il n’est pas inutile de mettre un peu d’humour dans un
contexte politique passablement plombé : j’y vois même une nécessité. Le
déferlement médiatique en cours, primaires à droite, à gauche, stratégie
mélenchonesque, promesses de macronisation, ripolinage de la maison Le Pen,
plus tout ce qui peut encore se tramer en coulisses, seraient à pleurer si le réel devait
confirmer nos inquiétudes. Mais dans les affaires politiques le prévisible peut
aussi rencontrer l’imprévisible, surtout si du fin fond des villages gaulois se
mettent en branle des Astérix, des vrais, de toutes les couleurs pour dire que
notre avenir est entre nos mains et que nous ne lâcherons rien.
Jean-Marie Philibert.
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