les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

dimanche 25 septembre 2016

être ou ne pas être astérix


Etre ou ne pas être…. Astérix



Le propre de l’enfance est de faire une grande place au rêve, à l’imaginaire, de percevoir ces élucubrations phantasmées comme quasi réelles et d’y croire même si elles sont aux antipodes de ce que l’on est, de ce que l’on vit, des contraintes familiales, personnelles dont, à ce moment-là de notre vie, on se moque totalement. Place au rêve donc.

Ainsi en ce qui me concerne je me suis longtemps rêvé un destin à la Tarzan, beau comme un dieu dans ma musculature  d’athlète bodybuildé, vêtu d’une peau de léopard qui ne cachait rien de ma plastique, vivant dans la forêt tropicale, au milieu des bêtes sauvages qui me respectaient, d’une agilité folle pour sauter d’arbre en arbre. Malheureusement, j’étais maigre comme une « tchiringue »,  j’étais dans la nature d’une maladresse insigne et j’avais peur des chiens, ne parlons pas des bêtes sauvages. De la pure chimère…

Le phantasme de Nicolas

Le petit Nicolas, vous savez celui qui il y a quelques années a « fait » président avant d’être renvoyé dans ses foyers et qui maintenant tente de se mettre dans les starting-blocks pour le « refaire » à nouveau, vient au cours de la campagne des primaires qui agite la droite de nous révéler son phantasme à lui. C’est d’être gaulois, de penser gaulois, de s’habiller gaulois, de parler gaulois, de vivre dans un monde de gaulois où il ne pourrait y avoir que des gaulois de pure souche, ou si bien assimilés qu’ils seraient plus gaulois que les gaulois. Cet amour forcené de la Gaule lui venait des seules lectures qu’il était, enfant, en mesure de comprendre (en partie), les BD d’Astérix, et de leur personnage emblématique Astérix soi-même, le roublard, l’axurit comme on dit ici. Et devinez pourquoi.

 Oh que non ! Tu n’es pas Astérix

L’intelligence de Nicolas était si médiocre que ses parents le brocardaient souvent à chaque sottise qu’il pouvait dire ou faire : « Tu admires les gaulois, mais tu n’es pas Astérix, oh que non ! » De là une obsession va le hanter : être Astérix, être plus fort que tous les autres grâce à la dope du druide, être encore plus fort grâce à son copain Obélix, être le lider maximo de son village et surtout, surtout, faire la preuve 24 heures sur 24 et 7  jours sur 7 que la puissance de son esprit est telle que rien n’est en droit de lui résister, qu’il sait tout sur tout, qu’il est le firmament des élites, qu’il est digne de tous les pouvoirs dans un monde uniquement peuplé de gaulois.

 La puissance des phantasmes de l’enfance transcende le temps ; et à suivre le parcours de l’impétrant dans la campagne des primaires on se dit qu’il reste quelque chose d’un Astérix raté. Il écrase ses petits copains avec des arguments de bas étages. Il fait du bruit pour faire croire qu’il pense et pour que les journaux parlent de lui. Devant tant de niaiseries ses concurrents ont du mal à se mettre au niveau. N’est pas Astérix qui veut !

De vrais Astérix

Il n’est pas inutile de mettre un peu d’humour dans un contexte politique passablement plombé : j’y vois même une nécessité. Le déferlement médiatique en cours, primaires à droite, à gauche, stratégie mélenchonesque, promesses de macronisation, ripolinage de la maison Le Pen, plus tout ce qui peut encore se tramer en coulisses,  seraient à pleurer si le réel devait confirmer nos inquiétudes. Mais dans les affaires politiques le prévisible peut aussi rencontrer l’imprévisible, surtout si du fin fond des villages gaulois se mettent en branle des Astérix, des vrais, de toutes les couleurs pour dire que notre avenir est entre nos mains et que nous ne lâcherons rien.

Jean-Marie Philibert.




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