La raison
On est dans une actualité mouvante, si mouvante que, si on
ne suit pas, on peut y perdre rapidement le nord, le latin… et la raison. C’est
le piège à éviter.
Ce jour samedi 29,
deux nouvelles nouvelles : Mélenchon ne votera pas Le Pen et
Dupont-Aignan serait le premier ministre d’extrême droite en France au cas où
la présidentielle tournerait à son avantage. C’est dans ces périodes troubles
que le sang-froid est plus que jamais nécessaire pour garder les idées claires.
Dupont Gnan-Gnan, chantre du gaullisme, admirateur du
Général dont il trouvait que le souvenir était mal gardé par la droite va
devenir, non seulement l’allié du Maréchal (Pétain pour ceux qui auraient perdu
la mémoire), mais le fidèle serviteur de ses descendants, le complice de ceux
qui veulent tordre le cou à la démocratie et des adeptes du négationnisme. La
Le Pen est prête à tout pour tromper son monde : le mensonge est son fonds
de commerce. Elle est insoumise pour abuser les insoumis, elle est
travailleuse-travailleur pour faire peuple, elle se précipite même à la porte
des usines pour les empêcher de fermer. Les capitalistes n’ont qu’à bien se
tenir.
Une réflexion courte
courte
Et à écouter les conversations ici ou là, ces mensonges
pourraient servir d’appâts pour attraper des électeurs en souffrance certes,
mais bien courts du côté de l’information minimale et de la réflexion
élémentaire. Il faut dire que le battage médiatique a préparé les esprits, que
les luttes sociales ont été difficiles et que les acquis sont régulièrement
grignotés ; mais les yeux ouverts, l’esprit en éveil et la raison en
mouvement font sans peine la démonstration que les rancœurs, les déceptions ne
peuvent en aucun cas permettre de faire l’économie de ce qu’un peuple ne doit
jamais oublier : sa capacité à maîtriser son destin, à défendre sa
liberté, ses valeurs, à travailler à son progrès social, politique, culturel.
Et pour cela il faut faire fi des demi-vérités, des petites manœuvres et des
faux fuyants. Il faut réfléchir !
Avec les lucides
De la raison ! Il eût été rationnel de faire comme on
le disait chez les cocos une union de gauche qui aurait évité un second tour de
chiottes, mais la raison n’a pas été au rendez-vous. Ce n’est pas une …
raison pour ne plus la convoquer et s’enliser dans les sables mouvants des
ambitions déçues : que Méluche ne vote pas Le Pen et le dise, c’est bien,
qu’il ne veuille pas aider Macron à se prendre pour Dieu le Fils, ça peut se
comprendre, mais qu’il prenne, en ne disant pas les choses plus clairement, la
moindre responsabilité à l’ouverture d’un glissement des électeurs qui l’ont
choisi vers la candidat d’extrême droite tient pour moi de l’irrationnel et
alimente un irrationalisme qui dans ces temps troublé se répand. Il ne
peut que contribuer à affaiblir le courant qui l’a porté et la perception que
l’on pouvait avoir de ses capacités politiques. Le temps presse, la raison
aussi. S’il l’avait écoutée il aurait sans doute réussi le premier tour, s’il
ne veut pas nous conduire à rater tous ensemble le second tour qu’il entende ce
que dit le pcf, avec tous les lucides d’ici et d’ailleurs, voter Macron avec
des pincettes et combattre sa politique, c’est la seule assurance de ne pas
avoir pire à la sortie.
JMP