les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 17 avril 2017

l'éternel retour


L’éternel retour

Pour tous ceux qui ont un kilométrage conséquent au moteur, mais qui bon an mal an continuent leur bonhomme de chemin, la campagne présidentielle offre un spectacle, à la fois, étonnant, détonant et plein de nostalgie : la peur du rouge revient. La guerre froide n’est pas finie. Les cocos marchent encore !   Cette idée que des penseurs de haute volée disaient dépassée, foutue, disparue dans les oubliettes de l’histoire revient et perturbe-agite-affole. Bien des esprits n’en croient pas leurs neurones.

Au point qu’un de ces penseurs, qui porte presque le nom d’un grand magasin BHquelquechose annonce qu’il va quitter la France en cas de victoire de Mélenchon ! Tu parles de la perte… pour les magazines de mode.

Au secours

Un grand quotidien national publie une chronique intitulée « Au secours, les communistes reviennent ! » Tout est dans le point d’exclamation. On peut y lire « …sur les berges de la Seine à la hauteur du pont de l’Alma, un cuirassé Potemkine amarré au pied du zouave lorgne en direction de l’Elysée. » Et de me souvenir des arguments électoraux de la famille Alduy, dans des temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, annonçant à chaque campagne électorale l’arrivée des chars russes, ceux de l’armée rouge bien sûr, …au Boulou.

Un autre grand esprit du moment, le François Fillon qui connaît ses classiques anticommunistes par cœur, de reprendre le refrain en l’actualisant quelque peu et en l’adaptant à son goût immodéré du pognon : « Chaque année nous empruntons sur les marchés financiers des sommes colossales… Mes adversaires font semblant de l’ignorer ou dédaignent ce problème avec outrance, tel, Monsieur Mélenchon qui se rêve en capitaine du cuirassé Potemkine, mais qui négociera la ferraille du Titanic… » Et pour éclaircir une image quelque peu confuse  un de ses lieutenants qui pense le peuple trop couillon pour comprendre la pensée de son mentor de préciser : «  On oublie trop que Jean-Luc Mélenchon est un extrémiste. C’est un candidat d’extrême gauche avec des raisonnements primaires, anti-impérialistes, anticapitalistes et antiaméricains » Et vlan !





La crème des crèmes du bolchévisme

Quand je pense qu’au tout début de la préparation des élections, au sein du PCF, il y avait quelques réticences à se prononcer pour la candidature de Mélenchon : les camarades ne savaient pas qu’ils avaient à faire  à la crème des crèmes de l’inspiration bolchévique.

La rumeur monte… et elle monte même  jusqu’à l’Elysée, puisque François Hollande se sent obligé de sortir de sa torpeur, il se voit contraint de s’occuper d’autres choses que de ses tripatouillages macronesques. Et de livrer toujours dans la presse un diagnostic sans appel « Cette campagne sent mauvais… » Tiens, tiens, elle sent mauvais depuis que Mélenchon monte dans les sondages. Avec Hollande on ne doit pas avoir le même pif. Pour moi avec la Le Pen à plus de vingt pour cent, elle sentait la crotte à plein nez. Lui il sentait rien. Maintenant il sent. Il alerte donc : l’émotion prend le pas sur la raison dit-il. « Il y a un péril face aux simplifications, face aux falsifications, qui fait que l’on regarde le spectacle du tribun plutôt que le contenu de son texte »

Sus au tribun

En clair, vous êtes idiots d’écouter et de croire ce que dit le tribun en question ; je pense qu’il ne s’agit ni de La Le Pen, ni de Fillon, ni de Macron. Mais de qui s’agit-il donc ?

Et comme souvent, un second couteau vient traduire en moins abscons le discours présidentiel : « Le président sait qu’appeler à voter pour Macron avant le premier tour pourrait se révéler contre-productif. Mais entre les deux tours, il mettra tout son poids dans la bataille »

Dans l’immédiat, fidèle à lui-même, il se contente de savonner la planche de celui qui incarne les espoirs d’un peuple qui n’en peut plus de tant de récession, de précarité, de chômage, d’injustices en utilisant avec toute la hauteur de vue due à son rang une arme  qui a fait, qui fait et qui sans doute fera encore longtemps, les beaux jours de tous les imbéciles et des réacs de tous poils. L’anticommunisme.

Sa persistance incite à rependre une giclée de Marx  « Prolétaire de tous les pays unissez-vous ! »

Dès  le 23 avril. Et vite un petit coup de lutte des classes ! L’éternel retour.                                               Jean-Marie Philibert

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