les billets d'humeur de Jean Marie Philibert dans le Travailleur Catalan

Jean Marie PHILIBERT ( c'est moi ) écrit toutes les semaines un billet d'humeur dans le TRAVAILLEUR CATALAN, hebdomadaire de la fédération catalane du PCF.
Je ne peux que vous conseiller de vous abonner à ce journal qui est aujourd'hui le seul organe de presse de gauche du département des Pyrénées Orientales.
J'ai rassemblé dans ce blog quelques uns de ces billets d'humeur en rappelant brièvement les événements qu'ils évoquent

lundi 10 avril 2017

des étrons à la philosophie


Des étrons à la philosophie…

La campagne présidentielle actuelle est, de par les affaires qui ont été relevées (une première !), un moment privilégiée pour observer la sphère politique, les comportements  qui s’y manifestent, les motivations qui s’y font jour. Elle peut conduire à réfléchir à l’intérêt que l’électeur y recherche et y trouve ou n’y trouve pas. Un moment de vérité !

Premier constat

Pour me pencher avec curiosité sur les réseaux sociaux après le grand débat qui a opposé les 11 candidats, j’ai pu constater que la volée de bois vert envoyée par le candidat en tee-shirt Poutou à François Fillon et à Marine Le Pen emportait tous les suffrages. Ils ont piqué dans la caisse ; ils ne veulent pas le reconnaître. Ils s’abritent derrière leur position pour finasser avec la justice et la police. C’est « purement » scandaleux et c’est très bien que Poutou le leur ait dit, sans les circonvolutions de langage habituelles, mais crument, tout comme nous le pensons.

La politique se situe là,  à un niveau certes bien vulgaire, bas, choquant, tristement réel. Pourquoi chercher à donner le change ? Pourquoi ne pas vouloir voir que l’activité publique n’évolue pas nécessairement dans des lieux éthérés, mais peut être en prise directe avec les besoins d’argent, avec la prévarication, avec la friponnerie et même parfois pire. Si certains sont prêts à vendre leur âme pour un plat de lentilles, d’autres sont prêts à la leur acheter sans vergogne. L’intérêt et la lucidité, la cupidité et la morale,  ne font nécessairement bon ménage.

Le drame, le danger, la dérive résident dans le fait que ce ne soit qu’à ce niveau, celui du caniveau, que le grand public, comme-on-dit,  va percevoir la chose politique. Il n’en reste pas moins que c’est tout à fait salutaire que certains, plus courageux ou lucides que d’autres nous fassent découvrir qu’il nous arrive de marcher sur … des étrons, fussent-ils investis, ou cherchent-ils à l’être, d’une mission publique ! Les étrons, il vaut mieux les éviter

Deuxième constat.

 Au milieu du vide et de l’esbroufe, de la langue de bois insipide et des redites creuses, il peut arriver que nous rencontrions des moments de respiration, d’oxygénation, de régénération où il nous semble qu’une pensée existe qui aide à la compréhension du monde, et peut-être aussi à sa transformation, et qui nous éloigne de la médiocrité, de la tartufferie, de l’indignité de beaucoup de discours dominants. Ce sont des moments de valeur (au singulier) et de valeurs (au pluriel) où les mots ont du sens et où on mesure quelque  peu qu’il n’est pas inéluctable de désespérer de l’humanité. Nous avons, chacun, dans notre bibliothèque spirituelle quelques exemples de ces textes fondateurs pour notre conscience : eh bien, dans le petit opuscule de Jean-Luc Mélenchon composé avec Cécile Amar, intitulé « De la vertu», (c’est un titre à contre-courant, mais d’actualité) il y a quelques bouffées d’oxygène à prendre. « …la Vertu… un principe d’action gouvernant la vie en société… une forme de morale sans transcendance… La vertu ne se constate pas aux bonnes paroles, mais aux faits … » La vertu est étroitement dépendante des trois fondamentaux, liberté, égalité, fraternité, valeurs autour desquelles Mélenchon développe son propos en reprenant des éléments forts du programme qu’il propose, mais en les rendant palpables et concrets.

Nous sommes parvenus au pôle opposé de notre premier constat, nous sommes à ce qui devrait, à ce qui doit être la pierre angulaire de toute démarche politique : la réflexion, l’intelligence, la raison. Utilisons un gros mot : la philosophie. De la philosophie en action !

Et souvenons-nous de l’Esprit des Lois  où Montesquieu définit la vertu comme ressort de la démocratie et de la conclusion de l’article « Philosophe » de l’Encyclopédie de Diderot : « Cet amour de la société si essentiel au philosophe fait voir combien est véritable la remarque de l’empereur Antonin : que les peuples seront heureux quand les rois seront philosophes, ou quand les philosophes seront rois ! » C’était il y a deux siècles et demi.

Conclusion 

La politique a un contenu très disparate.

Jean-Marie Philibert

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire