Vu d’en
haut
Depuis l’affaire des costards, mon pépé, dans son
firmament, s’intéresse quotidiennement à
la vie politique. Le prix payé par le généreux donateur au profit d’un Fillon qui
semble vivre d’expédients l’avait laissé pantois, et tailleur émérite, il
savait ce qu’était le bel ouvrage en la matière. Cela a réveillé son intérêt
pour ses descendants terriens qu’il avait un peu perdus de vue. La campagne des
présidentielles semble même le passionner. Souvent au beau milieu de la nuit il
vient gratter à ma porte pour que l’on discute. On ne s’en douterait pas, mais
là-haut, ils sont bien informés.
« -Mon dieu ! Tu as vu, petit, dans quelle panade
ils se sont mis ? Là-haut personne n’en revient et de jour en jour, c’est
de pire en pire, et puis c’est contagieux, il n’y a pas que les candidats qui
déraillent, tout leur entourage semble pris dans le tourbillon, peut-être même
les électeurs. Je sais bien que maintenant sur terre vous fumez un peu
n’importe quoi, mais pas dans ces
milieux-là, pas à l’ENA, pas dans les ministères, pas à la Manif pour tous, pas
au Sens Commun…
Ils ont
perdu le simple bon sens
-Pépé, le sens ils l’ont perdu…Même le simple bon sens :
regarde, même Mélenchon, s’il avait gardé un petit peu de bon sens
arithmétique, il devrait se rendre compte que 15 % au premier tour c’est bien,
c’est révélateur d’une volonté de
changement, mais que ça ne suffira pas et que le 23 avril, la volonté de
changement, elle sera dans le mur. Tandis que 15%, plus une dizaine d’Hamon, ça
peut la faire vivre. Le bon sens, c’est l’union et Hamon semble aussi mauvais
en calcul et en bon sens que son compère.
-Ils votent pour le mur, ces deux couillons donc ! Ils
auront l’air fin le dimanche soir du premier tour. Là-haut, ça sera la bamboula
dans les allées de la bourgeoisie. Parce que, petit, ne crois pas, chez les
morts c’est comme chez les vivants, la lutte des classes ça existe. Et avec
toutes les mauvaises habitudes qu’ils ont prises sur terre, ils se croient les
cadors pour l’éternité. Mais attends, on ne se laisse pas faire…
Le merdier
inextricable
-Pépé ! Je t’ai d’abord parlé de Mélenchon parce que je
voudrais tant qu’il gagne, parce que ses
bêtises me font mal. Et peut-être que de ce côté-là, avec un peu de lucidité,
il est possible d’éviter la cata. Mais à côté de lui, les autres c’est un
merdier inextricable. Le Macron, tout droit venu de l’Elysée, des finances, de
la banque, copain avec Hollande, avec Bayrou, avec le centre gauche, le centre
droit, et avec Robert Hue, c’est un tordu qui parle d’espoir pour mieux lui
tordre le cou, c’est une girouette en guimauve qui veut jouer les remparts,
c’est le nouveau fossoyeur du monde du travail. Bien sûr, il attire à lui tous
ceux qui ont les chocottes devant les travailleurs, comme Valls par exemple.
Fais quelque chose, pépé, pour
l’empêcher de nuire…
Le mec aux
commandes il s’en fout
-Tu sais mon petit, je peux observer, je peux commenter, je
peux penser, te parler, mais là-haut, je n’ai pas encore trouvé le bureau de la
Providence qui te protègerait de toutes les emmerdes. Il te faut compter sur
toi et tes camarades. Ainsi la Marine on pourrait croire que c’est un diable
incarné, une raciste notoire, on pourrait s’attendre à un signe de l’au-delà,
après tout ce que sa clique a fait subir au cours du 20° siècle, pour la mettre
sur la touche. Eh bien, non ! Elle peut continuer à hurler, à mentir, à
tromper sans entrave céleste. Le mec aux commandes, là-haut, il me fait penser
à Hollande : il se moque de tout… sauf de son scooter.
-Tu vois, pépé, ça ne m’étonne pas ce que tu me dis, parce
que s’il avait eu ne serait-ce qu’un soupçon d’attention pour les élections
primaires à droite, il n’aurait pas accepté qu’un Fillon les gagnât avec le risque
d’envoyer à la tête de l’état un homme sans conscience et sans vergogne…Mon
dieu ! Il va falloir qu’on se débrouille tout seuls… reviens pépé, ça aide
de discuter avec toi !
-A demain petit, tu me raconteras la suite… »
Jean-Marie Philibert.
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